Assurance-vie : mettre des actions dans votre contrat, une bonne idée ?

Assurance-vie : mettre des actions dans votre contrat, une bonne idée ?

“Je veux du L’Oréal, du LVMH ou de l’Air Liquide dans mon contrat.” Voilà ce que réclament certains détenteurs d’assurance-vie à leur conseiller financier. “Il y a souvent, au départ, une dimension affective liée à une entreprise en particulier, a fortiori chez ceux qui y ont fait de belles carrières”, note Stellane Cohen, présidente du courtier en ligne Altaprofits, pionnier en la matière avec son produit Titres@Vie. Ce dernier accueille en moyenne de 10 à 15 % d’actions en direct, le plus souvent sur des titres d’entreprises rassurantes – de grandes capitalisations, au parcours boursier solide – qui sont ensuite détenues pendant plusieurs années, voire des décennies.

“La plupart du temps, les épargnants se limitent à deux ou trois actions dans des entreprises qui font rêver, et cela ne dépasse presque jamais 20 % des capitaux investis, confirme Emmanuel Narrat, dirigeant et fondateur du cabinet Haussmann Patrimoine. Ils cherchent aussi à comprendre ce dans quoi ils investissent, ce qui est difficile à identifier dans des fonds.”

Concrètement, les particuliers optant pour une assurance-vie en gestion libre, sur laquelle ils gardent la main, peuvent choisir, en plus des fonds classiques, d’acheter des actions en direct. Petite subtilité à connaître par rapport à un compte-titres ou un plan d’épargne en actions (PEA) : c’est l’assureur qui acquiert les titres pour vous.

Cela emporte trois conséquences. Déjà, vous devrez assumer des frais pour rémunérer cet intermédiaire. Ensuite, vous ne pourrez pas échanger le titre à un cours précis puisque l’assureur achètera ou vendra en fin de journée, au prix de la clôture de séance. Et enfin, vous n’aurez pas de droit de vote à l’assemblée générale. Alors pourquoi y aller, d’autant que le PEA est une enveloppe plus agile, moins coûteuse et tout aussi attractive sur le plan fiscal ? “C’est très efficace pour les clients ayant atteint le plafond de versement de leur PEA à 150 000 euros et qui cherchent à préparer leur succession”, répond Guillaume Lucchini, président fondateur du cabinet indépendant Scala Patrimoine.

En parler aux futurs bénéficiaires

En effet, les actions intégrées dans une assurance-vie peuvent être transmises au décès, sans frais de succession, jusqu’à 152 500 euros par bénéficiaire. Il faut pour cela avoir réalisé ses versements avant 70 ans. Mais, même au-delà, le dispositif demeure intéressant car les plus-values restent exonérées. “Avec une espérance de vie, et donc de détention, d’encore quinze à vingt ans, cela reste très attractif”, souligne Stellane Cohen. Attention, toutefois, à bien préciser à votre assureur, quand vous déclarez vos bénéficiaires, que ces derniers peuvent hériter des actions. De fait, les assureurs préfèrent presque toujours payer en euros la valeur des titres évalués au moment du décès, ce qui peut faire beaucoup de dégâts si la période est peu favorable sur les marchés. Mieux vaut aussi en parler, en amont, à ses bénéficiaires afin de préserver les éventuelles plus-values en cédant les titres au bon moment.

Pour mettre en œuvre ce type de stratégie, il faut bien choisir son contrat. Rares sont les assurances-vie grand public proposant cette possibilité et il faut bien évidemment se renseigner. Le cas échéant, le portefeuille d’actions disponibles varie énormément. “Nous n’offrons cette faculté que sur les sociétés du CAC 40”, souligne ainsi Xavier Prin, directeur marketing et communication chez Boursorama. Chez Altaprofits, le choix s’étend du CAC 40 à l’EuroStoxx 50, en passant par le SBF 120.

Quelques contrats comme Placement-direct Vie, Lucya Cardif, Linxea Spirit 2 ou Netlife intègrent aussi quelques titres cotés aux Etats-Unis. “Reste enfin la possibilité des contrats luxembourgeois, qui permettent d’ouvrir un fonds interne dédié, une sorte de compte-titres encapsulé”, précise Guillaume Lucchini. De quoi accéder à un choix considérable de titres. Mais cette option n’est pas ouverte à toutes les bourses puisqu’il faut souvent 250 000 euros minimum pour y souscrire. Dans tous les cas, prenez garde aux frais, la tarification des titres en direct étant souvent majorée. Vérifiez que le jeu en vaut la chandelle.

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