Placements : l’art africain contemporain, un marché à explorer

Placements : l’art africain contemporain, un marché à explorer

Selon la doxa en vigueur, l’art contemporain est essentiellement occidental avec une surreprésentation américaine mise à mal par la montée en puissance de la Chine. C’est une image faussée de la réalité car des scènes artistiques émergent dans la plupart des pays du monde. C’est le cas de l’Afrique, immense continent à la création foisonnante. Si les artistes africains sont aujourd’hui à la mode, leurs œuvres restent encore accessibles.

En France, l’intérêt pour l’art africain contemporain a débuté en 2015 grâce à l’exposition Beauté Congo à la Fondation Cartier. A la même date, le salon AKAA (Also Known As Africa) tint sa première édition. Des galeries françaises réputées, comme Daniel Templon ou Anne de Villepoix, se mirent à présenter de jeunes artistes, et des maisons établies, comme Artcurial ou Sotheby’s, organisèrent des ventes spécialisées. Le public fut au rendez-vous et le demeure aujourd’hui.

La principale difficulté, pour l’amateur, est de faire son choix tant les modes d’expression sont divers et variés. Toutefois, comme le souligne Margot Denis-Lutard du département art contemporain africain d’Artcurial, “cet art est surtout figuratif. Les artistes s’éloignent de l’imagerie coloniale et offrent une lecture nouvelle du corps noir tout en utilisant les archétypes de l’art occidental”. Autre tendance, souligne-t-elle, “ils utilisent les textiles, les matériaux de récupération, brodent leurs toiles et mélangent diverses techniques comme le collage, la peinture, le dessin”.

Un rendez-vous incontournable

On retrouve ces caractéristiques chez les peintres nigérians Olamilekan Abatan et Kelani Fatai, l’Ougandais Paul Ndema, le Congolais Chéri Samba, les Ivoiriens Saint-Etienne Yeanzi et Aboudia, la Germano-Sud-Africaine Marion Boehm, le sculpteur béninois Romuald Hazoumè ou le Mozambicain Gonçalo Mabunda, les photographes Omar Victor Diop du Sénégal et Zanele Muholi d’Afrique du Sud.

Quant aux prix, ils commencent à 2 500 euros et peuvent dépasser 50 000 euros pour les grandes toiles d’Aboudia. La prochaine édition du salon AKAA, au Carreau du Temple à Paris du 18 au 20 octobre, s’annonce comme un rendez-vous incontournable pour découvrir le bouillonnement artistique du continent africain (plus d’informations sur akaafair.com). Il accueille cette année, pour sa neuvième édition, 37 galeries françaises et étrangères qui proposent les œuvres d’une centaine d’artistes. L’amateur y trouvera tous les styles, dans une large gamme de prix.

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