Après avoir à nouveau reçu les responsables de la droite à Matignon lundi, Michel Barnier a rendez-vous ce 17 septembre avec les communistes, dans le cadre de ses consultations. La composition de son gouvernement est toujours attendue pour cette semaine.
Parallèlement, le bureau de l’Assemblée a tranché ce mardi matin sur la recevabilité de la procédure de destitution du président lancée par La France insoumise. Les députés PS ont décidé de ne pas faire obstacle à un débat à l’Assemblée, mais ont fait savoir qu’ils voteraient contre cette procédure “vouée à l’échec”.
Les infos à retenir
⇒ Le bureau de l’Assemblée nationale a validé une proposition de destitution de Macron
⇒ Coquerel et de Courson vont se rendre à Matignon pour réclamer les lettres-plafonds
⇒ Barnier poursuit ses consultations
Le bureau de l’Assemblée nationale valide une proposition de destitution d’Emmanuel Macron
Une proposition de destitution d’Emmanuel Macron portée par LFI a passé ce mardi une première étape à l’Assemblée. Par 12 voix contre 10 (les 12 voix du NFP), la procédure a été jugée recevable par le bureau de l’Assemblée, qui l’a renvoyée devant la commission des Lois, selon le chef du groupe Union des droites pour la République, Eric Ciotti. Les députés socialistes avaient décidé lundi de soutenir la tenue d’un débat, tout en prévenant qu’ils voteraient contre le texte in fine.
La cheffe du groupe LFI Mathilde Panot s’est aussitôt félicitée sur X de cet “événement inédit dans l’histoire de la Ve République”, donnant “rendez-vous prochainement en commission des Lois pour en débattre”. La démarche a cependant très peu de chances d’aboutir, la gauche étant minoritaire en commission, comme dans l’hémicycle, où la destitution doit être approuvée par deux tiers des parlementaires. Ce qui supposerait notamment l’appui du Rassemblement national, dont la patronne Marine Le Pen a dénigré une “manoeuvre d’enfumage” de “l’extrême gauche” pour “tenter de faire oublier ses multiples compromissions avec la macronie”. Dans le camp présidentiel, l’ex-Premier ministre et chef des députés Renaissance Gabriel Attal a déclaré lors de la réunion du bureau de l’Assemblée que “cette motion et ce débat (sont) une déclaration de guerre à nos institutions”, qualifiant ses auteurs d'”agents de déstabilisation permanente”.
L’impact négatif de l’incertitude politique sur les entreprises
Plus de la moitié (51 %) des dirigeants de PME/TPE estiment que le climat d’incertitude politique depuis la dissolution a eu un impact négatif “fort” sur leur activité, selon le baromètre trimestriel publié aujourd’hui par Bpifrance Le Lab et Rexecode. Au total, 3.642 personnes ont été interrogées du 22 août au 3 septembre, soit au plus fort de l’attente de deux mois, entre l’élection législative anticipée et la nomination de Michel Barnier à Matignon le 5 septembre. Selon cette étude, 36 et 28 % des patrons qui avaient des projets d’investissement les ont reportés, tandis que 20 et 21 % les ont annulés. A titre de comparaison, “ces proportions sont proches” de celles relevées à l’automne 2020 avant le second confinement lié au Covid.
Budget : Eric Coquerel et Charles de Courson à Matignon pour réclamer les lettres-plafonds
Le président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel, a fait savoir qu’il se rendrait à Matignon ce midi pour y réclamer les lettres-plafonds fixant les crédits des ministères dans le cadre du projet de budget 2025. Il sera accompagné du rapporteur général de la Commission, Charles de Courson.
Le Premier ministre Michel Barnier a expliqué dans un courrier adressé “très tard” lundi soir à Eric Coquerel que le budget serait “construit sur la base de ces lettres-plafonds”, arrêtées par le gouvernement sortant et communiquées aux ministères le 20 août, a expliqué le député LFI dans un communiqué transmis à l’AFP. Dans cette lettre, le chef de gouvernement promet de lui communiquer pour la fin de la semaine “une version provisoire” du “tiré à part”, rapport récapitulant le montant des crédits par mission et les orientations générales du budget, élaboré sur base de ces lettres-plafonds et dont la transmission était normalement prévue avant le 15 juillet. “Je considère donc que mon devoir n’est pas d’attendre une semaine de plus pour obtenir un document sur la base de travail du budget envoyée dans les ministères depuis près d’un mois ! J’irai donc […] à Matignon pour les obtenir”, a indiqué Eric Coquerel.
Michel Barnier poursuit ses consultations
Après avoir reçu hier après-midi les responsables de son parti, Gérard Larcher, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, le Premier ministre recevra ce mardi à Matignon les représentants du parti communiste, Fabien Roussel, Cécile Cukierman et Stéphane Peu. David Lisnard, maire (LR) de Cannes et président de l’Association des maires de France, doit également rencontrer Michel Barnier dans la journée.