Volodymyr Zelensky est arrivé, vendredi 6 septembre, en Allemagne où les alliés de l’Ukraine se réunissent pour discuter de leur aide militaire au moment où l’armée ukrainienne recule dans l’Est du pays sous la pression de la Russie. Le chancelier Olaf Scholz et le président ukrainien vont notamment se rencontrer aujourd’hui à Francfort (ouest) pour “un entretien en tête-à-tête”, a indiqué à l’AFP un porte-parole du gouvernement allemand, sans plus de précision.
Les infos à retenir
⇒ Les alliés de l’Ukraine réunis sur la base américaine de Ramstein en Allemagne.
⇒ Poutine fait de la conquête du Donbass “sa priorité numéro un”
⇒ Des agents russes inculpés aux États-Unis pour des cyberattaques contre l’Ukraine
Les alliés de Kiev se réunissent en Allemagne
Volodymyr Zelensky est arrivé vendredi en Allemagne où “le groupe de contact” des alliés de l’Ukraine se réunit à Ramstein, une base aérienne américaine non loin de Francfort, pour évoquer le soutien militaire à Kiev. A son arrivée, il a demandé aux alliés “plus d’armes” pour repousser la Russie et à autoriser l’usage d’armes à longue portée “sur le territoire russe”. Depuis le début de la guerre il y a deux ans et demi, les ministres de la Défense du groupe de contact se retrouvent régulièrement à Ramstein.
Cette fois, “l’accent sera mis sur le renforcement des capacités de défense aérienne de l’Ukraine” ainsi que sur les coalitions dédiées, “notamment la coalition de l’armée de l’air”, a déclaré le porte-parole du Pentagone Pat Ryder. Quelque 50 nations seront représentées à cette réunion, a-t-il ajouté.
S’ils réaffirment souvent leur soutien sans faille à l’Ukraine, de nombreux gouvernements sont confrontés à des opinions publiques divisées alors que la guerre s’enlise. C’est le cas en Allemagne, où l’extrême droite, mise en cause de longue date pour ses liens avec le Kremlin, a décroché un résultat historique dimanche en remportant une élection régionale, en Thuringe, dans l’est du pays. Ou encore, des États-Unis, qui n’excluent pas un retour au pouvoir de Donald Trump, opposé au soutien américain à Kiev.
Londres et Berlin vont renforcer la défense aérienne ukrainienne
Le Royaume-Uni va fournir 650 systèmes de missiles à l’Ukraine pour l’aider à renforcer sa défense aérienne dans les prochains mois, a annoncé Londres vendredi 6 septembre, après des critiques du président Zelensky sur le rythme de livraison d’aide militaire à Kiev. Le ministère britannique de la Défense a indiqué dans un communiqué qu’une première livraison de 650 “systèmes de missiles modulaires légers (LMM)” aurait lieu d’ici à la fin de l’année, dans le cadre d’un contrat à 162 millions de livres (192 millions d’euros).
Cette nouvelle livraison sera annoncée lors de la réunion des alliés de l’Ukraine à Ramstein. Ces missiles “très polyvalents” seront construits par le groupe français Thales dans son usine de Belfast en Irlande du Nord. Berlin a également confirmé mercredi la livraison de huit systèmes de défense aérienne Iris-T SLM et neuf d’un modèle apparenté Iris-T SLS d’ici 2025, qui s’ajouteront à ceux déjà fournis. Lors du sommet de l’Otan en juillet, les Alliés avaient aussi décidé le transfert de chasseurs F-16 de fabrication américaine et de nouveaux systèmes de défense antiaérienne.
Poutine fait de la conquête du Donbass “sa priorité numéro un”
“La priorité numéro un” : Vladimir Poutine a affiché jeudi sa volonté inébranlable de conquérir tout le Donbass, la grande zone industrielle de l’est l’Ukraine, où son armée continue de progresser. Le président russe a également dit être disposé à des pourparlers avec Kiev sur la base de ceux du printemps 2022, si l’Ukraine le demande, alors que Moscou disait auparavant exclure toute discussion du fait de l’attaque ukrainienne déclenchée début août dans la région de Koursk.
Depuis l’échec de son offensive originelle en 2022 contre l’Ukraine, qui se voulait rapide, et ses reculs dans le nord-est et le sud, l’armée russe a adapté ses objectifs en concentrant ses assauts sur la partie orientale de ce pays. Vladimir Poutine a revendiqué l’annexion de quatre régions ukrainiennes de l’est et du sud que les forces russes contrôlent partiellement, en plus de la péninsule de Crimée en 2014. Le Kremlin pose comme conditions à l’ouverture de négociations de paix la cession de ces territoires et que l’Ukraine renonce à entrer dans l’Otan.
Des agents russes inculpés aux États-Unis pour des cyberattaques contre l’Ukraine
Les autorités judiciaires américaines ont annoncé jeudi des poursuites contre cinq agents du renseignement militaire russe pour leur implication présumée dans une cyberattaque ayant visé des sites gouvernementaux ukrainiens en préparation de l’invasion de ce pays en 2022.
L’acte d’accusation vise ces cinq agents du GRU, le service de renseignement militaire russe, ainsi qu’un civil russe présenté comme un hacker de 22 ans, Amine Timovitch Stigal, déjà inculpé en juin. Ces six personnes “sont responsables de la série d’attaques informatiques destructrices communément désignée sous le nom de Whispergate”, a déclaré lors d’une conférence de presse à Baltimore le ministre adjoint américain de la Justice chargé de la Sécurité nationale, Matthew Olsen.