Joe Biden, un état de santé qui interroge : les alternatives étudiées par le camp démocrate

Joe Biden, un état de santé qui interroge : les alternatives étudiées par le camp démocrate

“Le plus étonnant, concernant le débat autour de l’investiture de Joe Biden, est la temporalité des démocrates qui semble s’arrêter au 5 novembre”, écrit Edward Luce dans les colonnes du Financial Times. Déjà peu convaincu par l’idée de laisser le président sortant se représenter, l’éditorialiste s’inquiète davantage du déroulé de son futur mandat en cas de victoire. Né en 1942, Joe Biden, 82 ans au compteur, rempilerait pour quatre années, donc jusqu’à ses 86 ans…

Edward Luce plaide ainsi pour une “convention démocrate”, qu’il craint “confuse mais qui pourrait sauver, de Trump, la République” en investissant un nouveau candidat démocrate à la présidentielle. Ces derniers jours, plusieurs options sont théorisées côté démocrate, afin de relancer une dynamique jusque-là en berne.

Une primaire démocrate

L’éditorial du chroniqueur en chef du Financial Times intervient une semaine après le débat qui a opposé le Joe Biden à Donald Trump. Un fiasco lors duquel le président a justifié son surnom de Goofy Uncle Joe, traduit plus ou moins bien en ‘Joe, l’oncle maladroit’, qu’on lui attribue outre-Atlantique. Face à Donald Trump, il a peiné à trouver ses mots et perdu le fil de ses idées, quand il n’a tout simplement pas été traversé par des moments d’absences.

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Les démocrates vont-ils finalement choisir un autre candidat que Joe Biden pour défier Trump à la prochaine présidentielle ? Après le premier débat, l’hypothèse prend de l’ampleur aux Etats Unis. shorts joebiden trump USA #sinformersurtiktok #apprendresurtiktok

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L’état de santé de Joe Biden est donc devenu l’enjeu majeur des dernières semaines. La maison Blanche, par l’intermédiaire de Karine Jean-Pierre, sa porte-parole, a renvoyé à sa visite médicale de février. “C’était cette année. Il n’y a pas si longtemps. Et nous avons fourni un rapport transparent, un rapport complet…”, a-t-elle défendu.

Pourtant, côté démocrate, l’option d’organiser une primaire n’est pas abandonnée. Et dans ce scénario, plusieurs noms circulent. Parmi eux : Gavin Newsom et Gretchen Whitmer, respectivement gouverneurs de Californie et du Michigan, rappelle Les Échos. L’artisan de la victoire de Biden aux primaires de 2020 est également mentionné, le député Jim Clyburn, qui est vu comme ayant la carrure pour contester l’héritière institutionnelle de Joe Biden, la vice-présidente Kamala Harris. D’autres noms, compilés par L’Express, circulaient déjà dans la presse américaine depuis plusieurs jours : par exemple ceux de Hillary Clinton, candidate défaite par Donald Trump en 2016, ou de Pete Buttigieg, l’actuel ministre des Transports.

L’hypothèse Harris pour reprendre le flambeau

Les interrogations de médias sur la santé de Joe Biden, en particulier ceux qui n’avaient jusque-là laissé cette question qu’aux opposants du démocrate, contribuent à intensifier les doutes sur les capacités du président. “S’il était PDG et qu’il réalisait une telle performance, une entreprise du Fortune 500 le garderait-elle ?”, questionne ainsi Joe Scarborough, présentateur du podcast “Morning Joe”. Un propos, relevé par Le Monde, qui contraste avec ceux tenus en mars dernier, quand il assurait que “Biden [était] bien plus que convaincant. Il est meilleur qu’il ne l’a jamais été intellectuellement et analytiquement.”

Les regards se tournent naturellement vers sa vice-présidente, en poste depuis 2020 et de nouveau engagée pour la présidentielle de 2024. En se reportant sur Kamala Harris, les démocrates s’épargneraient certains problèmes, dont le financement de la campagne. Il serait plus aisé de lui reverser les fonds levés et alloués à la celle de Joe Biden – près de 200 millions d’euros – qu’à n’importe quel autre candidat.

Longtemps annoncée comme la successeure de Joe Biden, Kamala Harris a pourtant peiné à convaincre. Avant le début de la guerre en Ukraine, 63 % des Américains ne la sentaient pas capable de prendre la relève de Joe Biden. Mais la vice-présidente, pour ce qu’elle incarne auprès d’une frange de l’électorat, une femme de couleur à hautes responsabilités, serait “incontournable”, selon Les Échos.

Biden le second souffle ?

Une autre option reste encore envisageable : celle où Joe Biden continue sa campagne. Dans une interview accordée à une radio locale du Wisconsin, il est revenu sur son débat face à Donald Trump. Lucide, il a reconnu l’avoir “planté”. Mais le locataire de la Maison-Blanche a bien fait part, lors des célébrations du 4 juillet, de son intention de “ne pas s’en aller.”

Vendredi 5 juillet, à 20 heures (heure locale), il se livrera à un exercice qui pourrait décider de son avenir. Il sera interviewé sur CBS par George Stephanopoulos, ancien conseiller de Bill Clinton, et interviewer vétéran” selon le New York Times. L’occasion pour Joe Biden de montrer qu’il est toujours l’homme de la situation. Il est “essentiel” qu’il fasse une à deux interviews de haut vol, déclarait en début de semaine l’ex-présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

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