EN DIRECT. Budget 2025 : la gauche dénonce un “plan d’austérité” qui va “faire souffrir les Français”

EN DIRECT. Budget 2025 : la gauche dénonce un “plan d’austérité” qui va “faire souffrir les Français”

Le gouvernement français dévoilera ce jeudi 10 octobre, lors d’un Conseil des ministres à partir de 18h, son projet de budget pour 2025. Pour redresser des finances publiques à la dérive, l’objectif est de trouver 60 milliards d’euros dans le projet de loi de finances (PLF) et de financement de la sécurité sociale (PLFSS), afin d’éviter que le déficit ne dépasse les 6 % du PIB (produit intérieur brut). En juin, la France a vu sa dette gonfler à 112 % du PIB, soit le niveau d’endettement le plus élevé de l’Union européenne devant la Grèce et l’Italie. Son taux d’emprunt à dix ans a dépassé fin septembre celui de l’Espagne sur le marché de la dette, une première depuis près de 18 ans.

Les infos à retenir

⇒ Michel Barnier dévoilera à 18h son projet de budget 2025

⇒ L’exécutif compte trouver 60 milliards d’euros pour réduire le déficit

⇒ La gauche dénonce un “plan d’austérité” qui va “faire souffrir les Français”

11h35

La défense pas affectée par les mesures d’austérité

La défense ne sera pas affectée par le plan d’austérité que présentera ce soir le Premier ministre, a assuré le ministre des Armées Sébastien Lecornu. “Michel Barnier a annoncé que la Loi de programmation militaire serait appliquée”, avec un budget en hausse fixé pour 2025 à 50,5 milliards d’euros, a déclaré le ministre sur la radio publique France Inter. Le budget du ministère des Armées, qui était de 32 milliards d’euros en 2017, à l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, devrait grimper à 69 milliards en 2030, à la faveur de deux lois de programmation militaire successives prévoyant une augmentation des crédits de défense, sur fond de guerre en Ukraine.

“Il n’y a rien en trop. Mais de fait, le ministère doit être exemplaire”, a estimé Sébastien Lecornu, pour qui “l’acceptabilité politique et sociale de cette augmentation des crédits militaires” est de “maintenir une saine pression” pour que l’argent soit “bien employé”. “Ça veut dire que le ministère doit faire attention à ne pas générer des doublons, à bien regarder les structures de marge des industriels”, a-t-il prévenu.

11h30

La gauche dénonce un “plan d’austérité” qui va “faire souffrir les Français”

Le député insoumis Manuel Bompard a dénoncé ce matin le projet de budget 2025 qui doit être présenté dans la soirée par Michel Barnier, y voyant “un plan d’austérité le plus violent que le pays n’ait jamais connu” et “qui va “faire souffrir les Français”. “Soixante milliards d’euros d’économies, c’est 2 % du PIB”, a relevé le coordinateur de La France insoumise sur LCI. “Je pense que ça va produire une récession économique et que ce n’est vraiment pas la bonne manière de s’attaquer au problème de l’augmentation des déficits publics”, a-t-il estimé.

🗣️ “Nous n’acceptons pas les orientations proposées dans le budget” de Michel Barnier, “qui de mon point de vue vont faire souffrir les Français et vont avoir un impact économique désastreux” : @mbompard pic.twitter.com/yAAFqcmUs6

— LCI (@LCI) October 10, 2024

“Ça va toucher la vie de tous les jours des gens, par exemple des remboursements des arrêts maladie et une très forte hausse des prix des mutuelles, une baisse des pensions de retraite, un effondrement aussi des budgets des collectivités locales”, a abondé la nouvelle présidente LFI de la commission des Affaires économiques, Aurélie Trouvé, sur France Inter. “C’est les gens qui viennent ramasser vos déchets, c’est les dames à la cantine, c’est les bâtiments des écoles primaires, c’est tout ça qui va être touché par cet effondrement des dépenses”, a-t-elle critiqué, convaincue qu'”on peut faire autrement”.

Comme eux, le sénateur socialiste Patrick Kanner a dénoncé le caractère “temporaire” des augmentations d’impôts sur les grandes entreprises et les ultra-riches. “On ne peut pas demander 20 milliards (d’euros) de manière temporaire et puis l’année prochaine, tout ira bien. Ce n’est pas vrai, tout n’ira pas bien l’année prochaine”, a-t-il observé sur franceinfo.

Mercredi après-midi, la gauche a présenté dix “mesures phares”, destinées à augmenter les recettes de l’État et de la Sécu de 49 milliards d’euros. Parmi elles, le rétablissement de l’impôt sur la fortune avec un volet climatique, une “taxe sur les héritages dorés”, ou encore la fin des exonérations patronales pour les salaires supérieurs à deux Smic.

11h20

Le gouvernement en terrain miné

La présentation du budget ce jeudi apparaît comme un exercice à haut risque tant l’effort prévu pour réduire le vertigineux déficit français est massif et que l’Assemblée nationale fragmentée est hostile au gouvernement. Pour éloigner la menace d’une “crise financière” et préserver la crédibilité française auprès des marchés financiers et de l’UE, l’exécutif envisage un effort partagé, entre réductions de dépenses d’une part (pour 40 milliards d’euros) et hausses d’impôts d’autres parts.

Cette présentation, avec un retard inédit de neuf jours, sera le point de départ d’un parcours législatif semé d’embûches qui devrait normalement s’achever au plus tard le 22 décembre.

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