Alliance LR-RN : la proposition de Ciotti largement rejetée à droite

Alliance LR-RN : la proposition de Ciotti largement rejetée à droite

Invité ce mardi 11 juin du JT de 13H de TF1, Eric Ciotti a annoncé sa volonté de nouer une “alliance” avec le Rassemblement national (RN), mettant fin à une rumeur qui courait au siège des Républicains depuis la dissolution de l’Assemblée nationale dimanche soir. Et le président des Républicains a beau marteler que “plusieurs” cadres de son parti soutiennent son projet de “bloc des droites“, il collectionne cet après-midi les désaveux et les appels à la démission de son propre camp.

À commencer par celui du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qu’il avait lui-même adoubé pour la présidentielle de 2027. Depuis son compte X (anciennement Twitter), Laurent Wauquiez oppose la “droite républicaine” à celle du RN, et assure qu’il n’existe “aucun avenir pour les combinaisons d’appareil”.

Son homologue d’Ile-de-France, Valérie Pécresse fustige une décision qui revient à “vendre son âme pour un plat de lentilles”, faisant écho à la réaction de l’ancienne tête de liste LR aux européennes François-Xavier Bellamy qui considère qu'”abandonner aujourd’hui nos couleurs serait un choix inutile pour le pays”. Le plus incisif reste toutefois le député LR sortant de l’Aisne Julien Dive, qui a lâché sur X : “Nous savons désormais qu’en juin 1940, Eric Ciotti n’aurait jamais traversé la Manche.”

Nous savons désormais qu’en juin 1940, Eric Ciotti n’aurait jamais traversé la Manche.#LesRésistants

— Julien DIVE (@JulienDive) June 11, 2024

Sur le même réseau social, le patron du groupe LR au Palais Bourbon, Olivier Marleix s’est lui aussi désolidarisé du président du mouvement : “Eric Ciotti n’engage que lui.” Et d’aller jusqu’à demander sa démission de la tête des Républicains. De concert avec le président du Sénat. “J’estime qu’il ne peut plus présider notre mouvement et doit se démettre de son mandat de président des Républicains”, a déclaré sur X Gérard Larcher quelques minutes après l’intervention d’Eric Ciotti au journal de 13H.

Deux poids lourds LR quittent le navire

Une position suivie par les sénateurs LR. Au premier rang desquels, leur chef de groupe, Bruno Retailleau qui s’est dit en “colère” contre le député sortant des Alpes-Maritimes. “Il ne m’avait rien dit” assure-t-il, alors même que les deux hommes s’étaient eu à plusieurs reprises au téléphone au lendemain de l’annonce de la dissolution. Il “nous a menti dans un but sans doute personnel […] pour nous placer dans une situation telle qu’on ne puisse pas se retourner”, a déploré l’élu vendéen.

D’autres ont décidé de quitter Les Républicains. “J’étais déjà en questionnement, mais là c’est une ligne rouge infranchissable”, a tancé la vice-présidente du Sénat Sophie Primas qui a rendu sa carte en même temps que son collègue Jean-François Husson, rapporteur général du Budget. Deux personnalités considérées comme influentes au Palais du Luxembourg. Mais surtout, les premiers, sans doute, d’une longue liste de démissionnaires.