Anne Hidalgo a promis de se baigner dans la Seine : ces études qui nous poussent à l’en dissuader

Anne Hidalgo a promis de se baigner dans la Seine : ces études qui nous poussent à l’en dissuader

Que d’eau… que d’eau. Il ne manquait plus que la météo pour compliquer encore davantage la préparation des Jeux. Cette semaine, pour la deuxième fois consécutive, le test grandeur nature de la parade fluviale prévue pour la cérémonie d’ouverture le 26 juillet a été annulé. Motif invoqué : trop de pluie ces derniers jours et un débit de la Seine trop important pour faire naviguer, à la queue leu leu et en toute sécurité, la centaine de bateaux prévus pour la grande fête. Partie remise, assurent les organisateurs qui s’accrochent aux statistiques historiques : en juillet, la pluviométrie est plus faible et les eaux du fleuve plus calmes…

Seront-elles pour autant plus propres pour permettre à Anne Hidalgo de tenir sa promesse : enfiler son maillot pour un petit plongeon dans la Seine avant le grand bain des athlètes ? Pour l’heure rien n’est gagné. Les dernières analyses réalisées le 22 mai au pont Alexandre III et au pont de l’Alma, en plein cœur de la capitale, par un laboratoire indépendant mandaté par la fondation Surfrider laissent songeur. Les résultats des tests qui ne portent que sur la recherche de deux bactéries – Escherichia coli et enterocoques – révèlent une qualité des eaux jugée mauvaise, d’après les standards des fédérations internationales de natation et de triathlon ainsi que ceux de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail. En ce qui concerne notamment la bactérie Escherichia coli, les niveaux atteints lors des derniers prélèvements sont près de deux fois plus élevés que la limite maximale imposée par les deux fédérations sportives… limite déjà nettement plus souple que celle des autorités sanitaires. Mais il y a plus inquiétant encore.

En décortiquant tous les relevés de Surfrider, on s’aperçoit que, sur les 16 analyses réalisées depuis le 28 septembre 2023, 12 concluent à des eaux de la Seine “mauvaises” pour ce qui est de Escherichia coli. Dans les quatre cas restants, les eaux sont qualifiées de “moyennes”. Rien d’étonnant, répondent les organisateurs des Jeux, puisque les travaux d’infrastructures – création de bassins de rétention et raccordements au tout-à-l’égout d’un certain nombre de bateaux et résidences – ne sont pas terminés.

Mais l’essentiel sera bien fini pour les Jeux, promet l’entourage de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra. Dès ce samedi 1er juin, la mairie de Paris lance des analyses quotidiennes des eaux de la Seine sur huit points différents en amont du site olympique. Analyses qui seront théoriquement publiées une fois par semaine. Les athlètes, eux, s’interrogent. Début mars, la nageuse brésilienne Ana Marcela Cunha, championne olympique en titre de natation en eau libre, alertait les organisateurs français sur un risque de fiasco. Pas de plan B officiellement. Dans le pire des cas, les compétitions seront reportées en attendant des jours meilleurs. Il n’y a plus qu’à prier que les nymphes de la pluie, les Hyades, sortent enfin du ciel macronien.