Assurance chômage : pourquoi le gouvernement Attal prolonge les règles actuelles

Assurance chômage : pourquoi le gouvernement Attal prolonge les règles actuelles

C’est de nouveau le statu quo. Mercredi 31 juillet, un décret paru au Journal officiel est venu prolonger jusqu’au 31 octobre les règles d’indemnisation de l’assurance chômage actuellement en vigueur, reportant à cette même date la mise en place de la réforme portée par le gouvernement démissionnaire. Le 1er juillet déjà, ces règles avaient été prolongées une première fois pour un mois, après l’annonce par le Premier ministre Gabriel Attal de la suspension de la réforme de l’assurance chômage, au soir du premier tour des élections législatives.

Dans l’attente d’un nouveau gouvernement, probablement pas avant plusieurs semaines, l’exécutif a de nouveau prolongé “les dispositions réglementaires relatives aux règles d’indemnisation et de contributions du régime d’assurance chômage”, pour éviter un vide juridique. Et ce jusqu’au 31 octobre et non plus au 30 septembre comme envisagé initialement, “sur le conseil technique du Conseil d’Etat”, indiquait la semaine dernière à l’AFP une source syndicale. Il reviendra alors au prochain gouvernement de décider des règles à compter du 1er novembre, alors que le Nouveau Front populaire, arrivé en tête des législatives mais sans avoir de majorité absolue à l’Assemblée nationale, s’est engagé à abroger la réforme promise par le gouvernement Attal.

Réduire la durée d’indemnisation

Il faut dire que cette dernière avait fait couler beaucoup d’encre chez l’opposition. La réforme devait réduire à partir du 1er décembre la durée maximale d’indemnisation de 18 à 15 mois pour les personnes âgées de moins de 57 ans, mais aussi imposer d’avoir travaillé huit mois sur les 20 derniers mois pour être indemnisé, contre six mois au cours des 24 derniers mois actuellement. Le camp présidentiel avait répété assumer cette réforme au nom du plein-emploi, en misant sur un gain de 3,6 milliards d’euros et la création de 90 000 postes.

Les syndicats, eux, ont toujours été farouchement opposés à cette réforme qui s’ajoute à celles de 2021 et de 2023, craignant une précarisation accrue des chômeurs, notamment parmi les jeunes et les seniors. Mi-juin, dans un communiqué conjoint, les huit confédérations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU) avaient exhorté le gouvernement à “renoncer à la réforme la plus inutile, la plus injuste et la plus violente jamais vue”. “A chaque fois que l’on a eu des réformes autour du travail depuis 2017, elles ont rencontré des oppositions : assurance chômage, ordonnances travail, apprentissage, formation professionnelle… mais elles ont porté leurs fruits”, avait de son côté justifié le Premier ministre.

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