Dans l’intérêt des Etats-Unis et de l’Occident, Joe Biden doit jeter l’éponge

Dans l’intérêt des Etats-Unis et de l’Occident, Joe Biden doit jeter l’éponge

Parce qu’il l’a battu une fois, à la présidentielle de 2020, Joe Biden s’est persuadé qu’il est le seul capable de défaire Donald Trump le 5 novembre prochain. Le calamiteux débat du 26 juin a montré l’inverse : son délabrement physique (flagrant à l’écran) et mental (il était incapable de raisonner) est devenu le meilleur argument électoral de son adversaire. Soit dit en passant, 2024 n’est pas 2020 : les deux candidats ont vieilli, surtout Biden, et la Maison-Blanche est confrontée à deux guerres, en Ukraine et au Moyen-Orient. L’histoire n’est pas la même.

Dans l’intérêt de son propre camp ; dans celui de l’Amérique ; dans celui de la démocratie, Joe Biden doit renoncer à se porter candidat. Si le président octogénaire (il aurait 86 ans à la fin d’un second mandat) veut vraiment barrer la route au milliardaire new-yorkais qui, selon lui, “menace la démocratie”, il doit laisser le champ libre à une nouvelle génération. Mais il faut faire vite, car la convention du Parti démocrate, du 19 au 22 août, approche à grands pas. Une candidature de remplacement présenterait l’immense avantage de déstabiliser le camp Trump, qui, précisément, redoute ce scénario.

Désormais, la présence de Biden à Washington nuit à l’Occident tout entier. La Maison-Blanche, qui tourne au ralenti, rappelle irrésistiblement le Kremlin du début des années 1980. En mettant en évidence le caractère gérontocratique de l’URSS, le décès de trois secrétaires généraux du Parti communiste en moins de deux ans et demi (Brejnev, Andropov, Tchernenko) avait alors porté un coup fatal au prestige de l’Union soviétique. Aujourd’hui, c’est l’image de l’Amérique – et, par ricochet, de ses alliés – qui est affaiblie par le navrant spectacle Trump-Biden. “Leur débat a été très divertissant pour de nombreux Chinois”, ironise sur les réseaux sociaux le polémiste Hu Xijin. “Objectivement, la prestation de piètre qualité de ces deux vieillards constitue une publicité négative pour la démocratie occidentale”, ajoute l’ancien rédacteur en chef du tabloïd proche de Pékin Global Times.

En mars 1964, l’impopulaire Lyndon B. Johnson avait surpris tout le monde en annonçant qu’il ne se représentait pas. Aussitôt, sa cote de popularité fit un bond spectaculaire. Ainsi, en pleine guerre du Vietnam, le successeur de JFK sauva in extremis sa postérité. Pour rester dans l’Histoire comme le courageux président de transition qui a régénéré la démocratie, Joe Biden doit suivre l’exemple de “LBJ”. C’est son propre intérêt. C’est aussi le nôtre.