DIRECT. Le déficit public “risque de dépasser” les 6 % du PIB en 2024, selon le ministre du Budget

DIRECT. Le déficit public “risque de dépasser” les 6 % du PIB en 2024, selon le ministre du Budget

Le Premier ministre, Michel Barnier, réunit ce mercredi en fin d’après-midi à Matignon les présidents des groupes parlementaires qui ont des membres au sein de son gouvernement, afin de préparer sa déclaration de politique générale mardi.

Moins d’une semaine après les avoir reçus à Matignon le 19 septembre alors qu’il composait son gouvernement, Michel Barnier a donné à nouveau rendez-vous aux ténors des partis qui le soutiennent, de Gabriel Attal (Ensemble pour la République) à Laurent Wauquiez (Les Républicains), en passant par le MoDem Marc Fesneau, Laurent Marcangeli (Horizons) ou l’UDI Hervé Marseille.

Les infos à retenir

⇒ Le déficit public “risque de dépasser” les 6 % du PIB en 2024, selon le ministre du Budget

⇒ François Hollande dénonce le recadrage du nouveau ministre de l’Economie Antoine Armand par Michel Barnier

⇒ Pour Agnès Pannier-Runacher, répondre “aux questions” du RN, “c’est le travail d’un ministre”, même si “les idées du RN sont dangereuses”

Le déficit public “risque de dépasser” les 6 % du PIB en 2024, selon le ministre du Budget

Le déficit public français “risque de dépasser” 6 % du PIB cette année, contre 5,1 % initialement attendus, a déclaré le ministre du Budget Laurent Saint-Martin mercredi. “Oui, la situation de nos finances publiques est grave, et je n’irai pas par quatre chemins : en 2024, le déficit public risque de dépasser les 6 % du PIB”, a-t-il annoncé devant la Commission des Finances de l’Assemblée nationale.

“Oui, la situation de nos finances publiques est grave”, dit @LaurentSMartin.
“Le déficit public risque de dépasser les 6% du PIB selon les dernières estimations”, en raison de “recettes fiscales moins importantes” et d’un “attentisme des acteurs économiques”.#DirectAN pic.twitter.com/2hnER2tdS8

— LCP (@LCP) September 25, 2024

Laurent Saint-Martin a annoncé a par ailleurs qu’il présenterait le projet de budget pour 2025 “dans deux semaines” devant le Parlement, soit le 9 octobre, préconisant “prioritairement” une baisse des dépenses pour assainir les finances publiques. Le ministre de l’Economie et des Finances Antoine Armand, présent lui aussi à cette audition, a fait savoir que la France avait obtenu de Bruxelles un délai jusqu’au 31 octobre pour présenter sa trajectoire pluriannuelle des finances publiques. Celle-ci était initialement attendue le 20 septembre. La France fait actuellement l’objet, avec six autres pays, d’une procédure pour déficit excessif devant la Commission européenne.

La CGT demande d'”enterrer” les réformes de l’assurance chômage et des retraites

La numéro un de la CGT, Sophie Binet, a demandé mercredi au gouvernement d'”enterrer” la réforme de l’assurance chômage et d'”abroger” la réforme des retraites, au cours de la deuxième journée de rencontres entre les partenaires sociaux et le Premier ministre.

“La ministre du Travail nous a dit qu’elle partageait le fait qu’il fallait redonner la main aux acteurs sociaux sur la question de l’emploi des seniors et de l’assurance chômage”, a rapporté Sophie Binet depuis la cour de Matignon, au terme d’un entretien d’une heure. Concernant la très contestée réforme des retraites, la CGT estime qu'”il n’y a pas d’autres solutions que l’abrogation”, et propose “une conférence de financement pour nos retraites”.

Sophie Binet a aussi mis en garde le chef du gouvernement sur la question des salaires en affirmant qu'”il n'(est) pas question de prétendre augmenter le salaire net en baissant le salaire brut”, au détriment de la protection sociale. “Le Premier ministre nous a écoutés poliment, il nous a dit qu’il souhaitait être utile au pays”, a déclaré Sophie Binet. Mais, a-t-elle poursuivi, “nos inquiétudes demeurent, c’est la raison pour laquelle la CGT appelle les salariés à se mobiliser” le 1er octobre, aux côtés de la FSU et Solidaires, pour appeler à la revalorisation des salaires, l’abrogation de la réforme des retraites et la défense des pouvoirs publics.

“Le gouvernement Barnier dépend de Le Pen”, dénonce Hollande

Sur franceinfo, ce mercredi matin, François Hollande a dénoncé le recadrage du nouveau ministre de l’Economie par Michel Barnier. “Ce qui est grave, ce n’est pas que Monsieur Barnier ait recadré un ministre. Ce qui est grave, c’est qu’il ait appelé Madame Le Pen. Cela révèle ce que l’on sait déjà : le gouvernement de Monsieur Barnier dépend de Madame Le Pen”, a affirmé François Hollande. “C’est Madame le Pen qui a fait en sorte d’intervenir auprès du président de la République pour donner un quitus afin que Michel Barnier soit nommé, c’est Madame Le Pen qui fixe la règle”, a regretté l’ex-président socialiste. Selon lui, cet appel téléphonique fait office “d’aveu” : “Monsieur Barnier ne gouverne pas avec le Rassemblement national mais il ne peut pas gouverner sans le Rassemblement national.”

Pour Faure, Barnier “gouverne sous la tutelle de l’extrême droite”

Olivier Faure est sur la même ligne que François Hollande. “Michel Barnier gouverne sous la tutelle de l’extrême droite, c’est simple, c’est clair, et si on avait un doute il est levé”, a estimé ce mercredi le premier secrétaire du PS, sur BFMTV. “Il dépend de Marine Le Pen et malheureusement il fait des choix qui vont être des gages à l’extrême droite”, a regretté le député socialiste, dénonçant “une porosité idéologique manifeste entre la droite au pouvoir et l’extrême droite”.

Olivier Faure (PS): “Michel Barnier gouverne sous la tutelle de l’extrême droite” pic.twitter.com/jETlMpVimM

— BFMTV (@BFMTV) September 25, 2024

Répondre aux questions du RN, “c’est le travail d’un ministre”, estime Pannier-Runacher

Répondre “aux questions” du Rassemblement national, “c’est le travail d’un ministre”, même si “les idées du RN sont dangereuses”, a pour estimé ce mercredi la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher sur TF1. “Je réponds aux questions du Rassemblement national […] Lorsque vous devez traiter la situation d’un agriculteur, vous avez besoin d’avoir les éléments, si c’est le Rassemblement national qui est le porteur de nouvelles, vous faites le travail. C’est ça le travail d’un ministre. C’est valable pour tous les groupes”, a expliqué l’ancienne ministre déléguée à l’Agriculture. “Les idées du RN sont dangereuses. En tant que ministre, c’est mon job, je suis tenue de recevoir tout le monde”, a-t-elle ajouté.

“Il n’y a personne à exclure”, souligne Larcher

Après la polémique sur les propos du ministre de l’Economie, Antoine Armand, Gérard Larcher a rappelé sur France Inter que le Rassemblement national avait séduit 11 millions d’électeurs. “Ils sont députés comme les autres députés, et il est logique et légitime que le Premier ministre et le gouvernement s’adressent à l’ensemble des parlementaires. Il n’y a personne à exclure. L’attitude de tout le gouvernement doit être de parler à tout le monde”, a déclaré le président du Sénat.

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“Je pense qu’exclure le RN du débat préalable à la construction budgétaire n’est pas un bon moyen de préparer le budget et d’avoir enfin, peut-être, des relations un peu plus apaisées, notamment à l’Assemblée nationale”, a indiqué Gérard Larcher.

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