Emmanuel Macron a promis “une grande clarté” dans les consignes de vote pour le second tour

Emmanuel Macron a promis “une grande clarté” dans les consignes de vote pour le second tour

La gauche et le camp du président Emmanuel Macron n’ont plus que quelques heures vendredi pour tenter de réduire l’écart avec l’extrême droite toujours largement favorite pour le premier tour des législatives en France, sur fond de bras de fer constitutionnel. La campagne en vue du premier tour dimanche s’arrête officiellement ce vendredi, à minuit. Le second tour aura lieu le 7 juillet.

Les infos à retenir

⇒ Emmanuel Macron a promis “une grande clarté” dans les consignes de vote pour le second tour

⇒ Un ex-conseiller d’Emmanuel Macron alerte contre “la tentation périlleuse du ni RN ni LFI”

⇒ Gabriel Attal accuse Bardella de soutenir des candidats “racistes, antisémites et homophobes”

Macron promet des consignes de vote claires pour le second tour

En marge d’un sommet européen à Bruxelles, jeudi soir, Emmanuel Macron a promis “une grande clarté” dans les consignes de vote pour le second tour en cas de duel entre le RN et la gauche. “Je veux évidemment éviter que les extrêmes, et notamment l’extrême droite, puissent gagner ces élections”, a affirmé de son côté Gabriel Attal vendredi sur BFMTV/RMC.

Et, alors que l’exécutif avait pu donner l’impression ces derniers temps de mettre sur un pied d’égalité le RN et La France insoumise “et ceux qui les suivent”, Emmanuel Macron a semblé à Bruxelles nuancer cette position. “J’ai eu l’occasion de dire qu’à l’extrême gauche des gens avaient tenu des propos sur l’antisémitisme ou la violence, sur l’antiparlementarisme que je désapprouvais, qui sortaient de l’arc républicain, mais je ne fais pas une confusion générale avec l’ensemble d’autres formations politiques”, a relevé le chef de l’Etat.

Macron dénonce l'”arrogance” du RN

Le président français Emmanuel Macron a dénoncé à Bruxelles l'”arrogance” du Rassemblement national qui selon lui s’est “déjà réparti” tous les postes du gouvernement avant même les élections législatives, et a déploré la “parole désinhibée”, “le racisme ou l’antisémitisme” dans le débat politique. Les dirigeants du parti d’extrême droite affirment qu’en cas de victoire et d’accès au gouvernement, il leur reviendra de désigner le futur commissaire européen représentant la France, et que le président ne sera qu’un chef des armées “honorifique”.

“Je ne ferai aucun commentaire sur tout cela”, a répondu le chef de l’Etat devant la presse dans la nuit de jeudi à vendredi à l’issue d’un sommet européen, renvoyant aux déclarations des membres de son gouvernement qui ont critiqué une distorsion de la Constitution. “Mais quelle arrogance !”, a-t-il lancé au sujet du RN. “Tous les postes sont déjà répartis, ils sont déjà dans la place”, “maintenant, il faudrait plus aller voter”, a-t-il ajouté. “Qui sont-ils pour expliquer ce que devrait être la Constitution ?”, a-t-il insisté.

Un ancien conseiller de Macron alerte contre “la tentation périlleuse du ni RN ni LFI”

Philippe Grangeon, ancien conseiller d’Emmanuel Macron et ex-patron d’En Marche, a alerté son camp vendredi contre “la tentation périlleuse du ni RN ni LFI”, plaidant pour des “consignes claires” au soir du premier tour des législatives en faveur de tous “les candidats qui s’opposeront” au RN. L’Express publie sa tribune à lire en intégralité.

Attal accuse Bardella de soutenir des candidats “racistes, antisémites et homophobes”

Le Premier ministre Gabriel Attal, chef de file de la majorité sortante aux élections législatives, a accusé jeudi son rival d’extrême droite Jordan Bardella de présenter “une centaine de candidats” ayant tenu “des propos racistes, antisémites et homophobes”, ce que le leader du RN a récusé en bloc.

“On ne peut pas construire l’apaisement et le rassemblement quand on présente dans cette élection plus d’une centaine de candidats, c’est-à-dire presque un sur cinq […] pour lesquels on a trouvé des propos racistes, antisémites et homophobes”, a lancé M. Attal lors d’un débat télévisé sur France2 avec M. Bardella et le socialiste Olivier Faure, qui représentait le Nouveau Front populaire.

Ciotti sonne la “mobilisation générale”

Eric Ciotti a appelé jeudi soir ses partisans LR et Rassemblement national (RN) à Nice à la “mobilisation générale” lors des deux tours des élections législatives pour permettre à son alliance avec l’extrême droite de “gagner, gouverner la France et la redresser”.

“Je sais que vous êtes fiers et heureux de la libération de la pensée”, a-t-il déclaré devant quelque 300 personnes venues sur le port de Nice pour ce premier meeting depuis l’annonce de son alliance, dont la tenue n’a été rendue publique que 30 minutes à l’avance. Dans le même temps, le tribunal judiciaire de Paris a déclaré irrecevable jeudi en référé la troisième tentative de LR d’exclure son président Eric Ciotti, qui a conclu une alliance électorale avec le RN, rejetant la demande du parti de désigner un mandataire ad hoc pour le remplacer.

Glucksmann appelle la majorité à “sortir du ni-ni”

L’eurodéputé Raphaël Glucksmann a appelé jeudi le camp macroniste, qui renvoie dos à dos le Rassemblement national et la gauche dans la campagne des législatives, à “sortir du ni-ni” qui est selon lui “un consentement à la prise du pouvoir par le RN”.

“Pour qu’il n’y ait pas de majorité d’extrême droite, la macronie a une chose à faire, c’est sortir du ni-ni”, et à dire “très clairement que la priorité des priorités, c’est d’empêcher le RN d’avoir une majorité absolue”, a déclaré à la presse M. Glucksmann, venu soutenir le candidat de l’alliance de gauche Nouveau Front populaire (NFP), Aurélien Rousseau, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).

La gauche, “seule digue possible” face au RN, dit Hollande

L’ancien président socialiste François Hollande, en meeting jeudi soir en Corrèze, a pronostiqué une “punition” pour la majorité d’Emmanuel Macron aux législatives, en faisant de la gauche “la seule digue possible” face au “danger” du Rassemblement national. “La majorité présidentielle, elle a été assommée par son créateur”, a cinglé M. Hollande, raillant son successeur à l’Elysée qui “en rajoute tous les jours, amplifiant encore la punition qui va être infligée à sa famille politique”.

Etrillant également une droite “dissoute”, dont “le président est parti avec la clef” et qui a “nourri l’extrême droite” avec ses “dérives”, il a martelé qu'”il ne restait qu’une seule digue possible : la gauche” face au “danger que court le pays”. “Nous sommes les seuls à pouvoir redresser le pays et redonner espoir à une population qui l’a perdu”, a-t-il lancé.

RN : la binationalité de Vallaud-Belkacem a posé un “problème de double loyauté”

Le député sortant RN Roger Chudeau a estimé jeudi sur BFMTV qu’un membre du gouvernement ne pouvait pas être binational car cela posait un “problème de double loyauté”, prenant l’exemple de l’ancienne ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem dont la nomination fut “une erreur”.

Interrogé sur les emplois que le Rassemblement national interdirait aux citoyens titulaires d’une double nationalité en cas d’accession au pouvoir, Roger Chudeau a évoqué les emplois ministériels, en citant un “exemple précis” : “Najat Vallaud Belkacem, franco-marocaine, qu’a-t-elle fait ? Elle a détruit le collège public et surtout elle a voulu instituer au CP des cours d’arabe”, a-t-il lancé.

“Elle disait elle-même qu’elle était une sorte de passerelle, de pont, entre le Maroc et la France. Elle le revendiquait comme une qualité”, a-t-il ajouté, évoquant plus généralement “un problème de double loyauté à un moment donné”.

Un recours en justice contre un candidat RN

La région Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé jeudi avoir saisi la justice pour demander la destruction des bulletins de vote du candidat du Rassemblement national dans la 2e circonscription de l’Ain, Andrea Kotarac, faussement présenté comme “président de région”.

“La mention mensongère de cette qualité […] constitue ainsi une usurpation de fonctions électives, dont le caractère manifestement illégal et d’une particulière gravité sont susceptibles d’affecter la sincérité du scrutin”, a souligné la collectivité dans une requête au juge des référés du tribunal administratif de Lyon que l’AFP a consultée.