Européennes : l’immigration, le sujet qui cristallise les débats chez nos voisins

Européennes : l’immigration, le sujet qui cristallise les débats chez nos voisins

L’immigration, première priorité des Français ou premier sujet de controverse de ces élections européennes ? Réunies pour la dernière fois avant le scrutin du 9 juin sur le plateau de France 2 ce mardi 4 juin, les sept principales têtes de liste se sont écharpées une fois de plus sur la question migratoire. Faut-il pour autant s’en étonner ? La réponse est non, car l’immigration ne suscite pas moins de passions chez nos voisins européens.

En Italie notamment, où “la question des migrants a toujours été l’un des thèmes centraux du débat politique européen et occupe une large place dans les programmes des principaux partis”, soutient la chaîne de télévision transalpine Sky TG24. Le quotidien Il messaggero alerte même sur le risque que le vote des jeunes se porte davantage sur “les listes d’ultra-droite”. Rien de bien étonnant alors même que l’Italie est en première ligne face à l’arrivée de migrants, recrutés par les mafias pour travailler, relève l’agence de presse transalpine ANSA.

Trump, une influence en Europe ?

Sur le Vieux continent, les formations politiques anti-immigration semblent avoir le vent en poupe. C’est le cas en Allemagne, où le parti d’extrême droite AfD, dont l’un des candidats aux municipales a été attaqué au couteau ce mercredi, arrive deuxième derrière les chrétiens-démocrates (CDU) dans les intentions de vote au scrutin européen. “La politique migratoire est l’un des sujets les plus urgents en Europe et pose de grands défis à l’Union européenne”, écrit le média local Regensburger nachrichten. Face à la perspective d’une vague brune au Parlement européen, la chaîne de télévision allemande ZDF Heute s’inquiète de l’influence en Europe d’un Donald Trump, “qui agit comme une injection de vitamines pour les populistes de droite”.

Au Portugal, l’hebdomadaire L’Espresso s’interroge sur la possibilité d’une modification du pacte migratoire – pour lequel le Rassemblent national a appelé le gouvernement à saisir la CJUE ce 5 juin – “au cours de la prochaine législature”. Il faut dire qu’à l’heure où le parti d’extrême droite Chega arrive troisième dans les sondages, “la thématique de l’immigration continue de dominer la campagne électorale”, souligne la chaîne de télévision RTP Noticias. Dans le sillage du Journal de Noticias qui reprend une enquête conduite par la Fédération académique de Porto (FAP), selon laquelle “les migrations et les réfugiés constituent le principal défi de l’Union européenne dans un avenir proche”.

Le progressisme en danger sur le Vieux continent ?

Même son de cloche aux Pays-Bas, où le parti anti-immigrationniste de Geert Wilders est arrivé en tête des législatives en novembre dernier. Ainsi, le tabloïd néerlandais Hart van Nederland dépeint “l’asile” comme le “thème central des élections européennes” de juin 2024. De son côté, Het Parool met en garde sur les risques d’un retour en arrière après le scrutin européen qui a lieu le jeudi 6 juin au pays des tulipes : “Les ambitions progressistes d’Amsterdam disparaîtront-elles si l’Europe, comme le nouveau gouvernement néerlandais, adopte un cap beaucoup plus conservateur à droite ?”.

Plus tranchant encore, le quotidien espagnol El País pointe du doigt “les partis d’extrême droite (qui) stigmatisent les demandeurs d’asile” pour justifier d’une politique migratoire “plus dure”. Et titre : “Les immigrants illégaux n’existent pas”, tandis que le média alternatif El Salto, dénonce “l’exploitation” des migrants par le secteur agricole européen. Mais dans le quotidien de centre droit La Vanguardia, Javier Melero jette un pavé dans la mare : “Avec plus de 16 % de la population immigrée en Catalogne, il faut peut-être essayer de comprendre où nous allons”. Avant de préciser sa pensée : “Il est peut-être temps de faire une pause et d’essayer de comprendre où nous allons”…