Fabien Wathlé et la défaite de Federer aux JO de Londres : “L’histoire d’un échec retentissant”

Fabien Wathlé et la défaite de Federer aux JO de Londres : “L’histoire d’un échec retentissant”

Le 5 août 2012 restera gravé dans ma mémoire comme un jour de triomphes contrastés. Tandis qu’Usain Bolt confirmait son statut de légende sur la piste en finale du 100 mètres, Roger Federer (le Dieu quasi Olympien pour tout fan de tennis que je suis) affrontait Andy Murray en finale des Jeux olympiques de Londres. J’en garde un souvenir aussi vibrant que doux-amer.

Doux-amer, si on se rappelle le résultat de cette confrontation au sommet (victoire sèche de Murray en 3 sets sur sa terre britannique natale) et le contexte de cette finale (quelques semaines seulement après la victoire de Federer sur la même herbe sacrée de Wimbledon, face au même combattant Murray, lui permettant d’accéder de nouveau au statut de numéro 1 mondial grâce à cette victoire).

Sans grande surprise, je suis un fervent admirateur de Roger Federer, un joueur dont le talent et la grâce m’ont captivé pendant des années. J’ai eu l’occasion d’observer cet immense joueur à Roland Garros. C’est bien lui qui m’a réconcilié avec ce sport que je n’ai jamais réussi à pratiquer moi-même (je suis plutôt randonneur amateur). Aussi voir Federer, grand favori, manquer l’un des derniers titres qu’il lui manquait, sur son terrain de prédilection, contre un adversaire qu’il avait souvent dominé, fut un coup dur pour moi.

Une journée de finale exceptionnelle

Bien sûr, il venait de remporter une demi-finale épique en 4h26 contre Del Potro avec un troisième set marathon de 19-17. Alors on lui pardonne les 9 balles de break perdues (on pardonne tout à Federer). Si cette compétition m’a marquée, c’est qu’elle raconte l’histoire d’un échec retentissant (échec cuisant de Federer, sur son terrain de prédilection, au sommet de son art, pour un dernier titre à collectionner). Mais elle raconte également une victoire aussi retentissante : celle de Murray, l’éternel finaliste perdant (quatre finales de Grand chelem, autant d’échecs), qui trouvait enfin la consécration sur ses terres, devant son public, lors de ses Jeux, pour la première fois, et face au monstre Federer. Cette victoire olympique fut pour lui un tremplin, le propulsant vers son premier titre en Grand Chelem quelques semaines plus tard à l’US Open.

Ainsi, cette journée de finale olympique de 2012, restera pour moi un souvenir vibrant de sport, de passion et de résilience. Elle illustre la capacité des grands champions à se relever et à triompher contre toute attente. Les Britanniques ont eu une journée de finale exceptionnelle ce 5 août. J’en espère autant pour les JO de Paris cet été !