Guerre à Gaza : des manifestations contre Netanyahou à Jérusalem

Guerre à Gaza : des manifestations contre Netanyahou à Jérusalem

Une manifestation d’une ampleur inédite depuis le début de la guerre, réunissant plusieurs milliers de personnes contre Benyamin Netanyahou a eu lieu lundi soir. Les manifestants plaident pour la fin de la guerre sanglante à Gaza et pour le retour des otages, dont plusieurs dizaines seraient encore en vie, selon les révélations anonymes d’un négociateur.

Les infos à retenir :

⇒ Manifestation de plusieurs milliers de personnes contre Netanyahou

⇒ Une trêve humanitaire en cours dans le Sud.

⇒ Un négociateur affirme que plusieurs dizaines d’otages sont encore vivants.

Des milliers d’Israéliens contre Netanyahou

Fait rare en plus de huit mois de guerre sanglante, des milliers d’Israéliens ont manifesté lundi 17 juin au soir à Jérusalem à proximité de la résidence de Benyamin Netanyahou et de la Knesset (Parlement). Ils demandent la tenue d’élections anticipées, reprochant au Premier ministre sa gestion de la guerre à Gaza et son échec à rapatrier les derniers otages aux mains du Hamas. Cette manifestation intervient environ une semaine après la démission du cabinet de guerre des dirigeants centristes Benny Gantz et Gadi Eisenkot, deux anciens chefs de l’armée, ce qui a entraîné la dissolution de cette instance mise sur pied après l’attaque du 7 octobre.

“Tous ! Maintenant !”, ont scandé des manifestants dont certains portaient des tee-shirts arborant des slogans tels que “Arrêtez la guerre” et “Nous sommes tous égaux”. “Chacune des actions de M. Netanyahou va dans le sens de la destruction d’Israël. Il est responsable de ce qui s’est passé le 7 octobre”, a accusé Moshe Sandarovich, 73 ans, ingénieur à la retraite.

Une trêve humanitaire dans le Sud

Pendant ce temps, dans le territoire palestinien, des témoins ont fait état dans la nuit de frappes israéliennes dans un contexte toutefois plus calme. Une pause humanitaire de 8h00 à 19h00 est actuellement observée “jusqu’à nouvel ordre” par l’armée sur un tronçon routier d’une dizaine de km allant du point de passage israélien de Kerem Shalom, à l’extrémité sud du territoire, jusqu’à l’Hôpital européen de Rafah, un peu plus au nord.

Il a pour but de faciliter l’acheminement de l’aide dont les Gazaouis ont cruellement besoin. L’ONU a salué l’annonce israélienne mais demandé que cette pause “conduise à d’autres mesures concrètes” pour faciliter les livraisons, et réclamé une nouvelle fois la levée “de tous les obstacles” à l’acheminement de l’aide sur le terrain.

Plusieurs dizaines d’otages toujours en vie

Un haut responsable israélien, impliqué dans les négociations pour la libération des otages, a déclaré lundi à l’AFP qu’Israël savait avec certitude que plusieurs dizaines d’otages retenus à Gaza étaient en vie. “Nous ne pouvons pas les laisser là-bas longtemps, ils vont mourir”, a-t-il ajouté.

Sur 251 personnes enlevées au cours de l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas sur Israël le 7 octobre, 116 sont toujours retenues comme otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l’armée.

Les négociations piétinent

Alors que les négociations semblent piétiner, le négociateur israélien a réitéré le refus d’Israël d’accepter d’emblée un cessez-le-feu permanent. “Nous ne pouvons pas, à ce stade – avant de signer un accord – nous engager à mettre fin à la guerre”, a déclaré ce responsable. “Parce que pendant la première phase, il y a une clause selon laquelle nous tenons des négociations sur la deuxième phase.

La deuxième phase est la libération des hommes et des soldats otages”, a-t-il expliqué. Ce responsable a déclaré que l’équipe des négociateurs israéliens avait donné son feu vert au plan Biden (un cessez-le-feu de six semaines accompagné d’un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza avant la libération des otages), mais que le gouvernement israélien ne l’avait pas encore fait. “Dans le cas où nous ne parviendrions pas à un accord avec le Hamas, Tsahal continuera de se battre dans la bande de Gaza avec pas moins de force qu’actuellement”, a ajouté le responsable.

Intensification des attaques à la frontière Liban

Les attaques du Hezbollah libanais se sont intensifiées à la frontière entre Israël et le Liban depuis la mort la semaine dernière d’un de ses plus importants commandants, Taleb Sami Abdallah, dans une frappe israélienne. “Le risque d’erreurs de calcul conduisant à un conflit soudain et plus vaste est bien réel” a alors prévenu la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban et le chef de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).

Lundi, l’armée israélienne a annoncé avoir tué Mohammad Mustafa Ayoub, un autre membre important du Hezbollah, responsable selon elle de tirs de roquettes et de missiles dans la région de Selaa, dans le sud du Liban. Le Hezbollah a confirmé la mort de ce combattant. L’envoyé spécial du président américain Joe Biden est arrivé lundi à Jérusalem pour faire pression en faveur d’une désescalade avec le Liban.