Guerre à Gaza : le procureur de la CPI demande un mandat d’arrêt contre Netanyahou

Guerre à Gaza : le procureur de la CPI demande un mandat d’arrêt contre Netanyahou

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a demandé ce lundi des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et des dirigeants du Hamas pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés commis dans la bande de Gaza. Karim Khan a déclaré dans un communiqué qu’il demandait des mandats d’arrêt contre Benyain Netanyahou et le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant pour des crimes tels que “le fait d’affamer délibérément des civils”, “homicide intentionnel” et “extermination et/ou meurtre”.

“Nous affirmons que les crimes contre l’humanité visés dans les requêtes s’inscrivaient dans le prolongement d’une attaque généralisée et systématique dirigée contre la population civile palestinienne dans la poursuite de la politique d’une organisation. D’après nos constatations, certains de ces crimes continuent d’être commis”, a affirmé Karim Khan.

Les accusations portées contre les dirigeants du Hamas, dont Yahya Sinwar, le chef du mouvement, incluent “l’extermination”, “le viol et d’autres formes de violence sexuelle” et “la prise d’otages en tant que crime de guerre”. “Nous affirmons que les crimes contre l’humanité visés dans les requêtes s’inscrivaient dans le prolongement d’une attaque généralisée et systématique menée par le Hamas ainsi que d’autres groupes armés dans la poursuite de la politique d’une organisation”, est-il écrit dans le communiqué.

Les infos à retenir

⇒ Le procureur de la CPI a demandé un mandat d’arrêt contre Netanyahou pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza

⇒ Israël a argué devant Washington de son “devoir” d’étendre l’offensive à Rafah

⇒ Des raids israéliens sur des positions de groupes pro-iraniens en Syrie ont fait six morts

Israël argue devant Washington de son “devoir” d’étendre l’offensive à Rafah

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé ce lundi à un envoyé américain en visite en Israël que son pays avait “le devoir” d’étendre son offensive militaire au sol à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Lors d’une rencontre à Tel-Aviv avec le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, “j’ai insisté auprès de lui sur le devoir d’Israël d’étendre l’opération terrestre à Rafah, de démanteler le Hamas et de faire revenir les otages”, indique le ministre dans un message sur X.

Dimanche à Jérusalem Jake Sullivan a appelé Benyamin Netanyahou à accompagner les opérations militaires d’une “stratégie politique” pour l’avenir de la bande de Gaza, où le Hamas avait pris le pouvoir en 2007. Benny Gantz, membre du cabinet de guerre, a lui menacé de démissionner si un “plan d’action” pour l’après-guerre à Gaza n’était pas adopté rapidement.

Frappes israéliennes incessantes sur Gaza

Des avions de combat et des hélicoptères de l’armée israélienne ont mené d’intenses frappes sur la bande de Gaza ce lundi avant l’aube. Dans le nord de la bande de Gaza, des avions militaires ont mené avant l’aube des frappes sur les quartiers de Zeitoun et Sabra dans la ville de Gaza, et l’une d’elles a touché une maison, selon des correspondants de l’AFP et des médecins. Des hélicoptères ont bombardé le camp de réfugiés de Jabalia, où les combats se poursuivent après que l’armée a dit que le Hamas avait repris pied. Dans le centre du petit territoire palestinien surpeuplé, le camp d’Al-Bureij et Deir al-Balah (centre) ont été la cible de raids aériens.

Et dans le sud, une frappe a touché une maison dans le quartier Tal al-Sultan, dans l’ouest de Rafah, faisant trois morts et huit blessés, selon des sources hospitalières. Rafah a été également visée par des tirs de la marine israélienne, ont indiqué des témoins.

Dans ce contexte, le mouvement islamiste Hamas a perdu un grand allié à la cause palestinienne, le président iranien Ebrahim Raïssi, tué dans un accident d’hélicoptère dimanche dans le nord-ouest du pays. C’est sous sa présidence que l’Iran a mené le 13 avril une attaque sans précédent contre Israël, son ennemi juré, lançant 350 drones et missiles, dont la plupart ont été interceptés, en représailles à une frappe meurtrière contre le consulat iranien à Damas.

Six morts en Syrie dans des raids israéliens

Au moins six combattants de groupes pro-iraniens ont été tués ce lundi dans des frappes attribuées à Israël sur leurs positions dans le centre de la Syrie, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Selon cette ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d’un important réseau de sources en Syrie, “une frappe israélienne a visé une position du Hezbollah” libanais dans la région du Qoussair, proche de la frontière avec le Liban.

L’armée israélienne a conduit des centaines de frappes en Syrie depuis le déclenchement en 2011 de la guerre civile qui y fait rage, ciblant principalement des positions militaires et des combattants pro-iraniens.

Israël commente rarement les frappes qu’il mène en Syrie mais répète régulièrement qu’il ne permettra pas à son ennemi juré, l’Iran, d’accroître sa présence dans ce pays.

Frappes israéliennes au Liban : au moins 4 morts dans les rangs du Hezbollah

Une source proche du Hezbollah libanais a indiqué par ailleurs qu’au moins quatre combattants de la formation pro-iranienne avaient été tués ce lundi dans des frappes israéliennes sur deux localités du sud du Liban, théâtre d’échanges de tirs quotidiens avec l’armée israélienne.