Guerre Israël – Hamas : des chars israéliens déployés dans le centre de Rafah

Guerre Israël – Hamas : des chars israéliens déployés dans le centre de Rafah

Israël multiplie mardi 28 mai, les frappes sur Rafah malgré les condamnations de son bombardement meurtrier contre un camp de déplacés local qui a poussé le Conseil de sécurité de l’ONU à convoquer une réunion d’urgence sur la situation dans ce secteur de Gaza. De leur côté, l’Espagne, la Norvège et l’Irlande vont reconnaître mardi l’Etat de Palestine lors d’une conférence de presse à Bruxelles, une annonce faite la semaine dernière et qui avait suscité l’ire d’Israël.

Les infos à retenir

⇒ La reconnaissance de l’Etat de Palestine actée par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège

⇒ Nouvelles frappes à Rafah, réunion d’urgence du Conseil de Sécurité

⇒ Environ 10 000 personnes à Paris pour dénoncer les derniers bombardements à Rafah

Des témoins font état de chars israéliens déployés dans le centre de Rafah

Deux témoins ont affirmé ce mardi à l’AFP avoir vu des chars israéliens dans le centre de la ville de Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza, où des bombardements et combats intenses ont eu lieu ces dernières semaines.

Des chars israéliens “sont déployés au rond-point d’Al-Aouda, dans le centre de la ville de Rafah”, a dit un témoin à l’AFP. Une source de sécurité de Rafah a également confirmé avoir vu des chars israéliens dans le centre de cette ville. Des habitants ont fait état en outre d’affrontements entre soldats israéliens et groupes armés palestiniens à ce même rond-point.

L’Irlande, l’Espagne et la Norvège reconnaissent officiellement l’Etat de Palestine

Madrid, Dublin et Oslo reconnaissent officiellement ce mardi l’Etat de Palestine, une décision provoquant la fureur d’Israël, qui a accusé le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez de se rendre “complice des appels au génocide du peuple juif”.

Cette reconnaissance est “une nécessité” pour “parvenir à la paix” entre Israéliens et Palestiniens, en plus d’être “une question de justice historique” pour le peuple palestinien, a déclaré ce mardi Pedro Sánchez, devenu l’une des voix les plus critiques du gouvernement israélien au sein de l’UE depuis le début de la guerre à Gaza. Cette décision n’est prise “contre personne, et encore moins contre Israël, un peuple ami […] avec qui nous voulons avoir la meilleure relation possible”, a-t-il ajouté, affirmant que reconnaître l’Etat de Palestine reflétait “notre rejet total du Hamas, qui est contre la solution à deux Etats”. A la mi-journée, la porte-parole de son gouvernement, Pilar Alegría, a annoncé que le conseil des ministres avait formellement adopté le décret actant cette reconnaissance.

L’Irlande a officiellement reconnu mardi “l’Etat de Palestine” tout comme l’Espagne et la Norvège, le Premier ministre Simon Harris estimant qu’il s’agissait de “maintenir l’espoir en vie”. Dans un communiqué publié après un conseil des ministres qui a formalisé cette décision, le chef du gouvernement centriste irlandais a appelé son homologue israélien Benyamin Netanyahou à “écouter le monde et mettre fin à la catastrophe humanitaire” en cours à Gaza.

La Norvège, enfin, a salué “une journée marquante” et déploré l’absence apparente d'”engagement constructif” de la part d’Israël. “Cela fait plus de 30 ans que la Norvège est l’un des plus fervents défenseurs d’un État palestinien”, a dit le chef de sa diplomatie, Espen Barth Eide.

Nouvelles frappes à Rafah, réunion d’urgence du Conseil de Sécurité

Alors que les frappes israéliennes se multiplient à Rafah, le Conseil de sécurité de l’ONU a convoqué une réunion d’urgence sur la situation dans ce secteur de Gaza. Sur le terrain, les équipes de l’AFP à Rafah ont fait état tôt mardi de frappes aériennes et de tirs dans le centre et l’ouest de Rafah, ville à la pointe sud de la bande de Gaza où les militaires ont entamé, début mai, une opération terrestre.

Ces nouveaux bombardements interviennent dans le sillage d’une vague internationale de condamnations d’une frappe à Rafah, qui a fait dimanche soir 45 morts et 249 blessés, selon le ministère de la Santé à Gaza, et mis le feu à des tentes occupées par des Palestiniens dans un camp de déplacés. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a estimé que “ces horreurs” devaient “cesser”. “Bouleversée”, Washington a appelé son allié israélien à “prendre toutes les précautions pour protéger les civils”.

De son côté, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a regretté “un accident tragique”. L’armée israélienne a dit enquêter sur la mort de victimes civiles après avoir dit, dans un premier temps, avoir ciblé deux hauts responsables du Hamas avec des “munitions précises”.

I condemn Israel’s actions which killed scores of innocent civilians who were only seeking shelter from this deadly conflict.

There is no safe place in Gaza.

This horror must stop.

— António Guterres (@antonioguterres) May 27, 2024

Environ 10 000 personnes à Paris pour dénoncer les bombardements à Rafah

Quelque 10 000 personnes ont manifesté ce lundi à Paris contre les bombardements à Rafah, a constaté l’AFP. Une foule compacte s’est rassemblée en fin d’après-midi à quelques centaines de mètres de l’ambassade d’Israël aux cris de “Nous sommes tous des enfants de Gaza”, “Vive la lutte du peuple palestinien”, “Free Gaza”, ou encore “Gaza, Paris est avec toi”.

L’UE veut une réunion avec Israël pour évoquer la situation à Gaza

L’Union européenne va demander à Israël de tenir une réunion pour discuter de la situation à Gaza et du “respect des droits humains”, dans le cadre de leur accord d’association, a indiqué lundi son chef de la diplomatie Josep Borrell. “Nous avons l’unanimité nécessaire pour convoquer un Conseil d’association avec Israël pour discuter la situation à Gaza […] et discuter ensuite du respect des droits humains”, a-t-il affirmé devant la presse, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.

Josep Borrell n’a toutefois pas indiqué à quelle date pourrait avoir lieu cette réunion et si Israël avait été informé de cette demande. L’Espagne et l’Irlande avaient demandé conjointement fin février à la Commission européenne d’examiner le respect par Israël des droits humains, conformément à l’accord d’association en vigueur.

L’armée égyptienne annonce la mort d’un garde-frontière

L’armée égyptienne a annoncé lundi l’ouverture d’une enquête concernant la mort d’un garde-frontière dans des “tirs” à la zone frontalière de Rafah, entre l’Egypte et la bande de Gaza où sont déployées des forces israéliennes. “Les forces armées égyptiennes, via les autorités compétentes, enquêtent sur des tirs à la zone frontalière de Rafah ayant entraîné la mort d’un des gardes”, selon un communiqué publié par le porte-parole de l’armée égyptienne.

L’armée israélienne avait pour sa part dit examiner un “incident” impliquant des “tirs” à la frontière égyptienne, faisant état de “discussions en cours avec les Egyptiens“. Selon les premiers éléments de l’enquête, “des coups de feu ont été tirés” entre l’armée israélienne et des membres “de la résistance palestinienne, ce qui a conduit à des tirs dans plusieurs directions”, a indiqué lundi soir une source sécuritaire citée par Al-Qahera News, un média proche du renseignement égyptien.

Opération militaire israélienne à Rafah : la Chine exprime sa “vive inquiétude”

La diplomatie chinoise a exprimé mardi sa “vive inquiétude” quant aux frappes d’Israël à Rafah dans la bande de Gaza, où l’armée israélienne a notamment effectué un bombardement meurtrier contre un camp de déplacés. “La Chine fait part de sa vive inquiétude face aux opérations militaires israéliennes en cours contre Rafah”, a déclaré lors d’un point presse régulier Mao Ning, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

“Nous exigeons que toutes les parties protègent les civils et les installations civiles et nous demandons instamment à Israël de tenir compte de l’appel de la communauté internationale et de cesser ses attaques contre Rafah.” Israël multiplie mardi encore les frappes sur cette localité. Ces nouveaux bombardements interviennent dans le sillage d’une vague internationale de condamnations d’une frappe dans la zone, qui a fait dimanche soir 45 morts et 249 blessés, selon le ministère de la Santé à Gaza.