Hollande, Borne, Ruffin… Les sept points chauds des élections législatives

Hollande, Borne, Ruffin… Les sept points chauds des élections législatives

François Ruffin défié dans la Somme, Marine Le Pen sans partage dans son fief, un ex-chef de l’Etat en reconquête et une ancienne Première ministre sous la menace… Le premier tour des législatives, dimanche, regorge de points chauds à travers la France. L’Express vous propose de faire un tour d’horizon des points chauds à deux jours du scrutin.

Hollande, le retour

Allié encombrant ou ralliements assurés ? La candidature de François Hollande dans ses terres de Corrèze a bouleversé le paysage du Nouveau Front populaire, où beaucoup n’en voulaient pas, notamment chez les Insoumis.

Mais l’ancien président, qui tente de peser médiatiquement depuis plusieurs semaines et s’est publiquement écharpé avec Jean-Luc Mélenchon durant la campagne, n’entendait plus “rester sur (sa) montagne de Tulle” et “regarder le chaos”. Sans “aucun compte à régler” avec Emmanuel Macron, assure-t-il. L’ancien locataire de l’Elysée tentera de reprendre la circonscription à la droite, mais le sortant LR Francis Dubois est aussi soutenu par le camp présidentiel.

Borne et des ministres en danger

Ils sont 24 en lice : de nombreux ministres sortants repartent au combat, de Gabriel Attal à Stéphane Séjourné (Hauts-de-Seine) en passant par Stanislas Guérini (Paris) ou Agnès Pannier-Runacher (Pas-de-Calais). Plusieurs d’entre eux sont menacés par le Rassemblement national, comme Marc Fesneau dans le Loir-et-Cher, ou par la gauche comme Thomas Cazenave à Bordeaux.

En pleine entreprise d’émancipation vis-à-vis de l’exécutif, Gérald Darmanin joue, lui, une partie de son avenir politique à Tourcoing face au RN, mais il semble bien parti : un sondage Ifop pour Paris Match lui donnait mardi plus de 40 % d’intentions de vote dès le premier tour.

Autre point très chaud, la 6e circonscription du Calvados, celle de l’ex-Première ministre Elisabeth Borne. Un vote sanction à venir ? Dans ce fief, le RN a réalisé une nette percée aux européennes (34 %) et la députée sortante ne s’en était sortie qu’avec 52,5 % devant un jeune candidat insoumis en 2022.

La crainte est plus grande encore à Paris pour Clément Beaune, lui aussi ancien ministre et opposé à l’adjoint socialiste à la mairie de la capitale Emmanuel Grégoire. En 2022, il n’était passé qu’à quelques centaines de voix.

Le Pen élue dès le premier tour ?

L’issue des législatives à Hénin-Beaumont ne fait aucun doute, mais il y a un enjeu dès dimanche : Marine Le Pen sera-t-elle élue dès le premier tour ? Cela semble hautement probable. Dans sa ville du Pas-de-Calais, la triple candidate RN à l’Elysée avait déjà dépassé les 50 % dès le premier dimanche de scrutin en 2022, mais sans décompter les 25 % des inscrits nécessaires pour être élue directement.

La haute participation attendue risque donc d’être favorable à celle qui s’oppose à une socialiste supplée par… Marine Tondelier, patronne des Ecologistes.

Wauquiez, maître en ses terres ?

Possible candidat de la droite pour 2027, Laurent Wauquiez a choisi de se relancer à l’échelle nationale avec une candidature surprise au Puy-en-Velay, sa ville. Mais résistera-t-il aux fractures qui traversent Les Républicains, déboussolés par l’alliance négociée par leur patron Eric Ciotti avec le RN ?

Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes semble tenir sa base locale, mais le parti à la flamme a frôlé les 40 % dans sa circonscription aux européennes.

Ruffin, loin d’être gagné

40 % pour le RN, la situation est identique dans les alentours d’Abbeville, dans la Somme, où François Ruffin met en jeu ses ambitions de “Premier-ministrable”, lui qui s’est clairement détaché du leader insoumis Jean-Luc Mélenchon dans la campagne.

L’ancien journaliste croit au “miracle”, en mobilisant notamment le monde ouvrier abstentionniste.

Règlements de compte insoumis

Le Nouveau Front populaire ne se heurte pas qu’à la Macronie et au RN, il se déchire aussi en interne chez les Insoumis, où quatre candidats “frondeurs” n’ont pas été investis par la direction de LFI, mais sont soutenus par une partie des mouvements partenaires comme dissidents. A Paris, Danielle Simonnet fait par exemple face à une syndicaliste CGT, Céline Verzeletti.

Autre cas de figure à surveiller, celui du socialiste Jérôme Guedj, qui refuse personnellement l’étiquette Nouveau Front populaire dans l’Essonne compte tenu de son opposition à LFI. Les Insoumis y ont investi son ancienne suppléante Hella Kribi-Romdhane, issue de Générations.

Dans l’Eure, un socialiste isolé

Dans l’Eure, la montée du RN est illustrée par une situation frappante : une petite circonscription socialiste prise en étau par quatre territoires RN. Bientôt cinq ? Philippe Brun ne l’entend pas ainsi et va tenter de conserver son siège. Mais il va devoir cravacher : en 2022, il n’avait résisté à la vague bleu marine qu’à 350 voix près.