Jordan Bardella et les retraites : l’histoire du premier renoncement du RN

Jordan Bardella et les retraites : l’histoire du premier renoncement du RN

Premier rétropédalage pour le RN ? Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, qui espère obtenir le poste de Premier ministre après les législatives anticipées, a renvoyé à plus tard une éventuelle abrogation de la réforme des retraites, n’en faisant pas sa priorité dans l’immédiat. Le patron du RN a expliqué mardi soir sur France 2 distinguer “l’urgence de l’importance”, avec pour “priorité”, le “pouvoir d’achat” et les “factures d’électricité”.

Dans un “second temps” seulement, il souhaiterait “évidemment” revenir sur la réforme Macron qui repousse à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite, reconnaissant une “divergence” avec son nouvel allié de LR Eric Ciotti, favorable au récent report de l’âge légal. Abroger la réforme Macron ou pas ? “Nous verrons”, avait timidement répondu Jordan Bardella mardi matin sur RTL, en invoquant la “situation économique” d’un “pays qui pulvérise sous Emmanuel Macron les records de déficit”.

Une façon pour le patron du Rassemblement national de se montrer “raisonnable”, face à l’enjeu du “mur de la dette”. Un changement de cap qui n’a pas échappé à ses rivaux à gauche. La députée européenne La France insoumise (LFI) Manon Aubry a commenté sur X : “Jordan Bardella veut maintenir la réforme des retraites des macronistes, contre l’avis de sept Français sur dix”.

Par ailleurs, le chef du parti d’extrême droite a également souligné le contexte spécifique d’une potentielle “cohabitation” avec Emmanuel Macron si le RN remporte les législatives du 30 juin et 7 juillet. “Dans le cas d’une cohabitation, on ne peut évidemment pas faire tout ce que la présidence de la République vous permet de faire […] Nous serons amenés à faire des choix”.

Un premier rétropédalage

Jordan Bardella voudrait que “tous ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans puissent voir le dispositif de carrières longues renforcé et puissent partir avec 40 annuités”, mais il y “aura des priorités”, a-t-il prévenu. En 2023, le RN avait mené la bataille contre la réforme des retraites en réclamant son abrogation. Pendant la présidentielle 2022, Marine Le Pen avait édulcoré la proposition initiale du RN de retraite à 60 ans avec 40 annuités pour tout le monde, en réservant la mesure aux personnes entrées dans la vie active avant l’âge de 20 ans.

De son côté, Emmanuel Macron a promis, mercredi 12 juin, que les retraites resteront “bien indexées sur l’inflation“, contrairement aux affirmations du Rassemblement national qui affirme que le gouvernement a un “agenda caché” sur le sujet. “Je vais être très clair les retraites seront bien indexées sur l’inflation, le pouvoir d’achat des retraités, ce n’est pas une variable d’ajustement”, a assuré Emmanuel Macron qui a accusé “les blocs d’extrême gauche” et “d’extrême droite” de mettre le système de retraite “en banqueroute” en proposant de revenir sur la réforme des retraites de 2023.