La dernière (et grossière) fake news de la Russie qui cible la France

La dernière (et grossière) fake news de la Russie qui cible la France

C’est une séquence qui dure à peine trente secondes, mais qui a déjà été visionnée près de 3 millions de fois. Le 3 juin, un utilisateur de X, suivi par près de 47 000 personnes, publie “une vidéo exclusive de la capture d’un militaire français par des Russes dans la région du village de Lyptsi”. Sur les images, un soldat russe effectue plusieurs tirs de sommation vers une tranchée de laquelle un homme s’extrait en rampant. Aux ordres du soldat russe qui lui intime de se rendre, ce dernier répond, dans un accent très grossier : “Venez me chercher ! Ne tirez pas ! Je suis français.”

Le lendemain, l’ambassade russe en Afrique du Sud partage à son tour la vidéo, et précise en description que “l’armée russe a capturé un mercenaire français”. Problème : le camouflage et le gilet de combat portés par l’homme n’ont rien à voir avec ceux dont les soldats français sont habituellement dotés, et le patch du drapeau français n’est pas officiel.

Au point que, le 6 juin, l’ambassade française à Pretoria réagit sur X, dans une réponse teintée d’ironie : “Chers collègues, vous diffusez des fake news depuis un certain temps et nous sommes maintenant habitués à cette pratique peu diplomatique. Mais celle-ci est particulièrement ridicule. Nous suggérons à vos acteurs de travailler leur accent en prenant des cours de français à l’Alliance française.”

Une série d’actions de déstabilisation

Cette vidéo, ubuesque, s’inscrit dans une série d’actions de déstabilisation hostiles à la France, et ce alors que le président Emmanuel Macron a annoncé réfléchir à l’envoi d’instructeurs militaires français en Ukraine, pour accélérer la formation des soldats ukrainiens. Le 4 juin dernier, cinq cercueils recouverts de drapeaux tricolores accompagnés d’une mention “soldats français de l’Ukraine” ont par exemple été découverts au pied de la tour Eiffel.

Les trois individus à l’origine de la manœuvre, de nationalités bulgare, ukrainienne et allemande, ont depuis été placés en garde à vue, mais ces derniers auraient vraisemblablement un rapport avec les mains rouges taguées sur le mémorial de la Shoah dans la nuit du 13 au 14 mai.

Le 3 juin, un Russo-Ukrainien de 26 ans soupçonné de vouloir commettre un attentat a également été arrêté à l’aéroport d’Orly. La menace d’attentats prorusses a été anticipée par plusieurs services de renseignement européens, a révélé le 5 mai le Financial Times. Selon le quotidien britannique, les services de quatre pays ont en effet récemment alerté leurs gouvernements respectifs du risque d’actes de sabotage “imminents” pilotés par la Russie, qui intensifierait ses efforts pour mener des attentats à la bombe, des incendies criminels et endommager des infrastructures dans plusieurs pays européens.