Landes, Beaujolais, Bordeaux… Ces nouveaux vins rouges à consommer cet été

Landes, Beaujolais, Bordeaux… Ces nouveaux vins rouges à consommer cet été

Malgré le formidable élan de l’agriculture biologique, la filière vin souffre. Six millions d’hectolitres sont partis en distillation l’année dernière et une centaine de milliers d’hectares vont être arrachés, soit près de 15 % de la surface totale. La faute au désamour qui frappe le sang de la vigne en France : moins 70 % en soixante ans – les rouges étant plus à la peine que les autres. Pour conjurer l’inexorable tendance, les initiatives se multiplient. Comme, pour recouvrer la faveur des palais féminins et des milléniaux, casser les codes de la consommation jusqu’à élaborer des vins moins alcoolisés De quoi redonner des couleurs à notre viticulture ? Notre guide.

Selon le baromètre 2024 Sowine/Dynata, si le vin a recouvré sa place de boisson préférée des Français, le rouge reste à la peine. Face à ce désamour, notamment celui des jeunes et des femmes, toutes les régions proposent cet été des vins bio aux reflets carmin dotés d’un profil fruité et moins alcoolisés, qui leur permet de supporter des températures de service de 10 °C à 14 °C. Une tradition pour certains cépages, comme le gamay, riche dans le Beaujolais de son terroir granitique, dont les caractéristiques trouvent un supplément d’expression servi frais. De même, les vins de sable, réputés pour leur souplesse et leur salinité, tels ceux du domaine de la Pointe, rare vignoble de la côte landaise, se dégustent de la même manière – à l’instar des pinots noirs d’Alsace et de ceux de la vallée de la Loire.

Le Bordealais aussi

Du côté du Bordelais, aussi, de jolies pépites conjuguent fruit étincelant et prix bienveillant pour proposer une alternative plus légère et mieux adaptée aux nouvelles habitudes de consommation. “Assumer la noblesse d’un statut de petit vin, digeste, accessible, destiné au plaisir immédiat. Une épure pour embrasser une époque respectueuse de l’environnement avec un packaging écoresponsable et une juste rémunération des vignerons”, détaille le célèbre consultant Stéphane Derenoncourt pour présenter “Bdx Le Jus”, une approche décomplexée du rouge bordelais. Des arguments que ne renierait pas Gérard Bertrand, plus important producteur du Languedoc. Avec sa fille Emma, il a capturé la vibration et la fraîcheur des terroirs de son cher Sud dans “Chouchou”, une cuvée bio à faible degré alcoolique (11°), qu’on peut déguster avec un glaçon.

Ce n’est pas François Lurton, non plus, qui le contredira avec son réjouissant “Là, là et là”, puisé sur des parcelles de ses trois domaines languedociens. Et encore moins les jeunes négociants de Carcassonne Aubert & Mathieu, qui interprètent un audacieux “Boogie Woogie”, chorégraphie de petits fruits rouges aux tannins lisses. “Le moment de consommation de ce vin est simple et sans prise de tête, confie Anthony Aubert. Un peu comme boire une bière.” Point commun de ces novateurs, casser les codes du rouge, décomplexer le consommateur. Une grande chaîne de fast-food martèle comme slogan “Venez comme vous êtes”, ces vignerons et négociants visionnaires invitent, eux, à “consommer le vin comme vous voulez !” Prometteur…

LA PREUVE PAR HUIT

Château Beaubois, “Cinso Bistro” 2023 bio

Vin de France, 8 €.

“Bdx Le Jus” 2023 bio

Bordeaux, 9,90 €.

Gérard Bertrand, “Le Chouchou” 2023 bio

Vin de France 11,90 €.

Aubert & Mathieu, “Boogie Woogie” 2023 bio

Vin de France 11,90 €.

Domaine de la Pointe, “Les Pieds dans le sable” 2022 bio

IGP Landes 11,50 €.

Domaine Grosbois, “Glacière” 2022 bio

Chinon 12 €.

François Lurton, “Là, là et là” 2023 bio

Vin de France, 8,90 €.

Jean Loron, “La Croix-Blanche Lantignié” 2023 bio

Beaujolais-villages 13 €.