Le “n’importe quoi” de Bardella, Pierre Charon nouvel influenceur, la rumeur Baroin

Et maintenant, la dissolution ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête est déjà loin, les élections européennes sont à peine terminées que le président décide de convoquer des élections législatives. Plus que jamais, en coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination.

Ciotti intrigue jusqu’au gouvernement

Mais quelle mouche l’a donc piqué ? La droite tente de comprendre l’échappée solitaire d’Eric Ciotti, marginalisé chez LR après son alliance avec le Rassemblement national. L’exécutif aussi. Un ministre issu de la droite y voit d’abord l’aventure personnelle d’un ambitieux, qui observe l’horloge tourner : “Mais prendre les élus en otage de la sorte est incroyable. Il a fait cela dans son coin, sans prévenir personne !” Et ce fin connaisseur de la droite d’ajouter : “Il voudrait tuer LR, il ne s’y prendrait pas autrement.”

Les macronistes décodent Sarkozy

L’interview de Nicolas Sarkozy dans le Journal du dimanche a évidemment été lue de près par les amis d’Emmanuel Macron, qui ne retiennent pas seulement la charge de l’ancien président contre la dissolution. “Quand il souligne que le chef de l’Etat n’a plus que trois ans devant lui et qu’il ne lui conteste pas de réelles compétences d’une part, et qu’il insiste sur la jeunesse de Jordan Bardella, c’est un moyen de dire deux choses à Macron : que celui-ci doit s’appuyer sur ceux qui savent et que lui, Sarkozy, est la clé de l’ouverture. C’est un énorme appel du pied !”, veut croire un proche de l’actuel président.

Charon nouvel influenceur

Le rôle de Pierre Charon à l’Elysée ne fait pas seulement jaser chez les macronistes. Les amis de Nicolas Sarkozy en parlent aussi. “La vérité, c’est qu’il a aujourd’hui une influence qu’il n’avait jamais eue quand Nicolas était au pouvoir, au point d’être alors surnommé le conseiller Rires et chansons, ce qui l’avait ulcéré”, raconte un compagnon de route de l’ancien président. Aujourd’hui, on lui prête – et il se prête – un poids certain dans la prise de décision, notamment pour cette fameuse dissolution.

Glucksmann préfère (vraiment) Berger à Ruffin

La semaine dernière, alors que les négociations du Nouveau Front populaire battent leur plein et que le plan “Berger Premier ministre” de Raphaël Glucksmann ne prend pas vraiment, l’eurodéputé Place publique s’interroge de savoir s’il n’existe pas une option bis. L’idée d’une nomination de Boris Vallaud à Matignon fait certes son chemin, mais certains osent lui demander : “Ruffin, ça ne peut pas être une option ?” Car si les insoumis gagnent le plus de circonscriptions et forment le groupe dominant à gauche après le 7 juillet, le plan des socialistes – qui veulent renverser le rapport de force avec Mélenchon – tombe à l’eau. La carte Ruffin ne pourrait-elle pas les aider tout compte fait ?” Glucksmann hésite, mais reste déterminé : “Moi, je reste sur Laurent Berger.”

Baroin, naissance d’une rumeur

Le 29 avril, Emmanuel Macron décore Maurice Lévy. Dans la salle des fêtes, François Baroin multiplie les apartés avec les uns et les autres. Ses interlocuteurs en arrivent à la même conclusion : le maire de Troyes, ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, n’a en rien renoncé à Matignon. Et c’est depuis ce jour-là que court dans Paris la petite rumeur Baroin. Se fracassera-t-elle contre le mur de la dissolution ?

Bardella ne convainc toujours pas le Medef

Il était attendu au tournant, même accompagné par Eric Ciotti. Le président du Rassemblement national était auditionné, ce jeudi, par le Medef dans le cadre des élections législatives. Un point en particulier intriguait les patrons : la question des retraites. Quelle est, finalement, la position du parti d’extrême droite sur le sujet ? “C’est très clair, débute Jordan Bardella pendant qu’Eric Ciotti s’enfonce peu à peu dans son siège. Je souhaite que ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans puissent partir à 60 ans avec 40 annuités. Au-delà, nous avions fixé la progressivité à 62 ans, comme l’indiquait le programme de Marine Le Pen à la présidentielle, mais ce projet prenait en compte un état financier du pays qui avait 300 milliards d’euros de dettes en moins donc, au-delà il y a une progressivité, nous visons 62 ans. Avant de vous donner un calendrier je veux avoir connaissance des marges budgétaires qui sont en ma possession.” C’est clair ? Réponse, en fond de salle : “C’est n’importe quoi, on ne comprend rien.” Appréciation côté Medef : peut mieux faire.