Législatives 2024 : quelles sont les consignes de vote de chaque parti pour le second tour ?

Législatives 2024 : quelles sont les consignes de vote de chaque parti pour le second tour ?

Arrivés nettement en tête du premier tour des élections législatives, le Rassemblement national (RN) et ses alliés pourraient obtenir une large majorité relative à l’Assemblée nationale, voire une majorité absolue. Avec potentiellement de 285 à 315 triangulaires au second tour et de 150 à 170 duels (estimation Ipsos), c’est peu dire que les consignes de vote de chaque parti étaient attendues avec un mélange d’impatience et de hantise ce 30 juin après l’annonce des résultats. Les voici.

LA MAJORITE PRESIDENTIELLE

“Face au Rassemblement national, l’heure est à un large rassemblement clairement démocrate et républicain pour le second tour”, a dit Emmanuel Macron dans une déclaration écrite. “La participation élevée au premier tour (..) témoigne de l’importance de ce vote pour tous nos compatriotes et de la volonté de clarifier la situation politique. Leur choix démocratique nous oblige”, a ajouté le président de la République.

Depuis l’hôtel Matignon, Gabriel Attal a appelé au “désistement de nos candidats dont le maintien en troisième position aurait fait élire un député Rassemblement national face à un autre candidat qui défend comme nous les valeurs de la République”. “La leçon de ce soir, c’est que l’extrême droite est aux portes du pouvoir” et “donc notre objectif est clair : empêcher le Rassemblement national d’avoir une majorité absolue au second tour”, a martelé le Premier ministre.

Un peu plus tôt dans la soirée, Edouard Philippe avait pour sa part affirmé qu'”aucune voix” ne devait “se porter sur les candidats du Rassemblement national, ni sur ceux de La France insoumise”. “En cohérence avec cette position, je proposerai aux candidats Horizons arrivés troisièmes, qui pourraient, par leur présence au second tour, sans espoir de victoire, favoriser l’élection d’un candidat des extrêmes, de se retirer au profit des candidats, des partis avec lesquels nous partageons les mêmes exigences démocratiques et républicaines”, a déclaré l’ancien Premier ministre.

La ministre chargée de l’égalité femmes-hommes Aurore Bergé a quant à elle rejeté tout désistement automatique au second tour des élections législatives, rejetant les appels lancés par la gauche. Enfin, la présidente sortante de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a appelé à voter pour le candidat “le plus républicain” au second tour, à l’exclusion d’un “certain nombre de candidats” de l’alliance de gauche.

LE NOUVEAU FRONT POPULAIRE

La France insoumise (LFI) “retirera” ses candidatures dans les circonscriptions où elle est arrivée en troisième position et où le Rassemblement national (RN) est en tête en vue du deuxième tour des élections législatives, a assuré Jean-Luc Mélenchon. “Nulle part nous ne permettrons au RN de l’emporter. […] Notre consigne est simple, directe et claire. Pas une voix, pas un siège de plus pour le RN”, a exhorté le leader Insoumis, qui a qualifié ce scrutin de “lourde et indiscutable défaite” pour Emmanuel Macron.

“Nous avons sept jours pour éviter à la France une catastrophe”, a de son côté lancé Raphaël Glucksmann du parti Place publique, qui a appelé tous les candidats arrivés en troisième position à se désister face au RN. “Ce que nous faisons, ce que nous disons dans les jours, dans les heures qui viennent, déterminera notre place dans l’histoire de notre pays”, a-t-il ajouté.

La cheffe des Ecologistes Marine Tondelier a de son côté prôné la “construction d’un nouveau front républicain”, interpellant directement le camp d’Emmanuel Macron. “Il serait incompréhensible que certains continuent à ne pas faire la différence entre la gauche et l’extrême droite”, a-t-elle déclaré, appelant les “responsables politiques centristes” au “désistement si vous êtes troisièmes dans les triangulaires, et si vous n’êtes pas qualifiés au second tour, appel à voter pour un candidat qui défende les valeurs républicaines”.

A DROITE

Les Républicains, qui auraient obtenu près de 10 % des voix au premier tour, selon les premières estimations, ont affirmé que “le macronisme est mort” et appelé à voter pour leurs candidats qualifiés pour le second tour, refusant de donner de consigne de vote dans les autres cas. “Là où nous ne sommes pas présents au second tour, considérant que les électeurs sont libres de leur choix, nous ne donnons pas de consigne nationale et laissons les Français s’exprimer en conscience”, a indiqué la direction de LR dans un communiqué.

Sur TF1, l’eurodéputé François-Xavier Bellamy s’est démarqué, estimant que “le danger qui guette notre pays aujourd’hui, c’est l’extrême gauche”.

A L’EXTREME DROITE

L’eurodéputée ex-Reconquête Marion Maréchal, alliée au Rassemblement national, a jugé que la majorité absolue était “possible” mais “pas encore acquise”. “Il y a aujourd’hui des candidats LR qui vont pouvoir se maintenir au second tour, des candidats LR qui n’ont pas voulu faire l’union au premier tour. Il est de leur responsabilité de ne pas se maintenir à l’occasion de ce deuxième tour pour ne pas risquer (…) de favoriser et de faire le lit, aujourd’hui, de cette coalition d’extrême gauche”, a-t-elle dit sur BFMTV.