Législatives : Ciotti s’accroche à son siège et menace d'”actions judiciaires”

Législatives : Ciotti s’accroche à son siège et menace d'”actions judiciaires”

Les crises se sont succédé, mercredi 12 juin, dans les partis de droite, ébranlés par l’annonce de législatives anticipées. Eric Ciotti a été évincé du parti Les Républicains (LR), dont il était le président, après son alliance avec le Rassemblement national tandis qu’à Reconquête la rupture est consommée entre le fondateur du parti Eric Zemmour et Marion Maréchal.

Les infos à retenir

⇒ Eric Ciotti rejette son exclusion de LR

⇒ Eric Zemmour annonce exclure Maréchal de Reconquête

⇒ Mélenchon se sent “capable” de devenir Premier ministre mais dit qu’il faudra “attendre”

Eric Ciotti s’accroche à son siège de président

Le président exclu des Républicains Éric Ciotti a assuré jeudi qu’il serait “dans son bureau dans quelques instants” malgré son exclusion la veille par le bureau politique, sous réserve, a-t-il prévenu, d'”actions judiciaires”.

Celui qui a conclu une alliance avec le Rassemblement national dans la perspective des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet s’est félicité sur France 2 de “l’union des droites”, assurant que le qualificatif d’extrême droite donné à Marine Le Pen était “tellement ridicule”, “tellement usé”.

Législatives : Zemmour annonce exclure Maréchal de Reconquête

Nouveau séisme à droite : Eric Zemmour a annoncé mercredi l’exclusion de Reconquête de sa tête de liste aux élections européennes, Marion Maréchal, dénonçant une “trahison” de l’eurodéputée qui venait d’appeler à voter pour les candidats soutenus par le Rassemblement national aux législatives anticipées. “Elle accomplit le bout du chemin, c’est-à-dire qu’elle s’exclut d’elle-même de ce parti qu’elle a toujours méprisé”, a affirmé le candidat à la présidentielle de 2022 sur BFMTV, accusant son ex-alliée de “mentir” et d’être “entourée par des professionnels de la trahison”.

Lors d’un point de presse tenu un peu plus tôt, Marion Maréchal s’était montrée très offensive envers le président de son parti, dénonçant la “triple faute” d’Eric Zemmour à qui elle reproche de vouloir présenter des candidats Reconquête contre le RN. “Présenter des candidats de Reconquête dans les circonscriptions législatives, c’est prendre le risque infini de faire gagner des députés macronistes ou d’extrême gauche”, avait-elle affirmé, refusant de “participer à une énième division des droites” et actant la fracture avec Eric Zemmour.

Mélenchon se sent “capable” de devenir Premier ministre mais dit qu’il faudra “attendre”

Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit mercredi soir se sentir “capable” d’être Premier ministre d’un gouvernement de gauche en cas de victoire du nouveau “Front populaire” aux élections législatives anticipées, mais a appelé à “attendre” le résultat des élections. “Je sais quelle est ma contribution à la vie de la gauche. Je dis la chose suivante : on va en rester à la formule qu’a proposée Olivier Faure, c’est le groupe parlementaire le plus important qui propose un Premier ministre”, a déclaré le triple candidat à la présidentielle sur France 2.

“Je ne m’élimine pas mais je ne m’impose pas”, a également précisé le fondateur de La France insoumise, qui, fort de ses 22 % à la présidentielle, avait fait acte de candidature pour le poste de Premier ministre en 2022 au moment des législatives, poussé par l’alliance de la Nupes.

Ruffin estime avoir “une pente énorme à remonter”

Le député sortant François Ruffin (LFI), cité parmi les possibles têtes d’affiche d’un “Front populaire” en cours de création, a souligné mercredi à Amiens qu’il lui fallait d’abord faire campagne car “il y a une pente énorme à remonter” face au Rassemblement national. “Sur la ligne de départ”, la candidate RN “est le lièvre et je suis la tortue, il faut que je remonte ce retard énorme”, a-t-il souligné à Amiens où le RN est arrivé en tête des élections européennes dimanche avec 24,80 % des voix, suivi par La France Insoumise (18,60 %) puis la liste macroniste (15,54 %).

Pour les législatives du 30 juin, il faut “qu’avec mes militants, on parte en campagne pour retourner les cœurs porte après porte”, a-t-il ajouté. François Ruffin a estimé qu’il fallait une “gauche unie” pour “faire face à l’union des racistes et des nantis en face”, en marge du lancement de sa campagne pour la première circonscription de la Somme, qui comprend une partie d’Amiens et Abbeville.

Législatives : premier déplacement de campagne d’Attal dans le Pas-de-Calais

Le Premier ministre Gabriel Attal effectuera son premier déplacement de campagne pour les élections législatives jeudi à Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, fief électoral du Rassemblement national, a annoncé mercredi soir Matignon. Après un passage sur la radio France Inter, il ira “sur le terrain, au contact des Français” en soutien de Jean-Pierre Pont, candidat de la majorité dans la 5e circonscription du Pas-de-Calais pour le scrutin des 30 juin et 7 juillet. Il terminera sa journée dans l’émission Quotidien sur la chaîne TMC.

Le député Renaissance sortant Jean-Pierre Pont avait remporté les législatives de 2022 de justesse, avec 51,03 % des voix, devant le candidat du Rassemblement national Antoine Golliot (48,97 %). Au premier tour, le candidat RN était arrivé avec près de 27 % des voix devant celui de la majorité (près de 25 %), et une gauche divisée entre deux candidats qui avaient chacun récolté environ 18 % des voix.