Législatives : Mélenchon “règle ses comptes”, accuse Alexis Corbière, non réinvesti par LFI

Législatives : Mélenchon “règle ses comptes”, accuse Alexis Corbière, non réinvesti par LFI

A deux semaines du premier tour des élections législatives, des manifestations contre l’extrême droite sont prévues ce week-end dans plusieurs villes françaises à l’appel de syndicats, d’associations et de la coalition de gauche du Nouveau Front populaire. Des tensions ont émergé hier au sein de la France insoumise, composante de cette union, après avoir dévoilé ses investitures et l’absence de certaines figures historiques du parti, à l’image de Danielle Simonnet, d’Alexis Corbière ou de Raquel Garrido, tous étiquetés comme frondeurs.

Les infos à retenir

⇒ Alexis Corbière, non réinvesti par LFI, accuse Mélenchon de “régler ses comptes”

⇒ Marine Tondelier convoque les instances d’EELV

⇒ Macron taxe “d’irréalistes” les programmes économiques du Nouveau Front populaire et du RN

“Purge” à LFI : Marine Tondelier convoque les instances d’EELV

La patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, s’est dite ce samedi “extrêmement choquée” par la “purge” au sein de LFI – où plusieurs députés sortants, critiques de Jean-Luc Mélenchon, n’ont pas été investis pour les législatives. “J’ai convoqué les instances d’EELV ce matin pour voir quelles suites donner à cela”, a-t-elle déclaré sur France 2. Marine Tondelier doit aussi s’entretenir avec les responsables socialiste, Olivier Faure, et communiste, Fabien Roussel. La patronne des Ecologistes souhaite que le Nouveau Front populaire soutienne, malgré tout, les candidats évincés par LFI.

La France insoumise divise sur les investitures

Vendredi, la journée avait commencé par une image d’unité à gauche, avec l’accord trouvé entre partenaires pour sceller un Nouveau Front populaire. Et elle s’est terminée par une fissure béante au sein de La France insoumise (LFI), accusée de “purge” ou de “sectarisme” après avoir publié en soirée le nom de ces 230 candidats pour le scrutin des 30 juin et 7 juillet.

Outre la présence controversée d’Adrien Quatennens, député sortant de la 1re circonscription du Nord, condamné en décembre 2022 à quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour violences conjugales, plusieurs figures historiques du parti n’ont pas obtenu leur investiture et ont été remplacées par d’autres candidats. Il s’agit notamment de Danielle Simonnet, élue à Paris ; Raquel Garrido et Alexis Corbière, députés de Seine-Saint-Denis. Ils ont tous témoigné de leur surprise vendredi soir. “Une obscure commission électorale de LFI a décidé de ne pas m’investir comme candidat. Une punition pour avoir fait entendre des critiques en interne. La honte”, a grincé Alexis Corbière, sur le réseau social X, se disant “évidemment toujours candidat” dans une circonscription où il avait été réélu dès le premier tour en 2022. Ce samedi 15 juin, le député a accusé Mélenchon de “régler ses comptes”.

Des ONG environnementales s’attaquent au RN

Le Rassemblement national (RN) “n’a jamais été au rendez-vous” de la lutte contre le changement climatique et a même “poussé en sens inverse et continue de le faire’, a dénoncé vendredi soir le Réseau action climat (RAC), appelant à lui faire barrage. “La transition écologique et son accessibilité à toutes et tous, y compris aux plus précaires” ne fait pas partie des programmes et des votes du RN, souligne le RAC dans un communiqué.

L’organisme, qui rassemble 27 associations nationales et 10 associations locales autour de la lutte contre le changement climatique, parmi lesquelles France nature environnement, la Fondation pour la nature et l’homme ou encore la Ligue pour la protection des oiseaux, dénonce notamment plusieurs des idées portées par le RN lors des récentes élections européennes, comme celle d’assouplir les obligations en matière de rénovation des logements ou d’abroger la fin de vente des voitures thermiques neuves en 2035. Cela “ne va ni dans le sens de la transition écologique ni dans celui de l’amélioration de la qualité de vie et du pouvoir d’achat des ménages”.

Macron taxe “d’irréalistes” les programmes économiques du Nouveau Front populaire et du RN

Les programmes du Nouveau Front populaire et du Rassemblement national “font porter un très grand danger” à l’économie française et sont “totalement irréalistes”, a estimé vendredi Emmanuel Macron en marge d’un déplacement à Bari en Italie pour le G7. “Il y a aujourd’hui deux blocs extrêmes qui ont fait le choix de programmes économiques qui ne sont pas dans le cadre d’une éthique de la responsabilité et qui promettent aux gens des cadeaux qui sont non-financés”, a déclaré le chef de l’Etat, à 16 jours des élections législatives anticipées.

Réagissant à une semaine de fortes turbulences pour la France sur les marchés financiers – la Bourse de Paris a connu sa pire semaine depuis mars 2022 -, Emmanuel Macron a constaté qu’il y avait “une période d’incertitude qui est liée à cette élection”. “Ça vous donne en quelque sorte un avant-goût de ce que serait en effet l’avènement de programmes économiques totalement irréalistes”, a-t-il assuré. Selon lui, les projets de l’alliance de gauche ou du Rassemblement national “coûtent par an entre 100 et 400 milliards d’euros”.

Aurélien Rousseau candidat du Nouveau Front populaire

L’ancien ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, sera candidat du Nouveau Front populaire pour Place publique dans l’ancienne circonscription de Michel Rocard, dans les Yvelines. Une grosse prise pour la gauche, et un nouveau coup dur pour Emmanuel Macron. Aurélien Rousseau avait quitté le gouvernement en décembre après le vote de la loi immigration. Il avait auparavant été le directeur de cabinet de la Première ministre Elisabeth Borne, notamment durant la très contestée réforme des retraites.