Les propositions du RN et du Nouveau Front populaire sont “dangereuses”, selon le Medef

Les propositions du RN et du Nouveau Front populaire sont “dangereuses”, selon le Medef

A 11 jours des élections législatives, le président du RN Jordan Bardella a voulu rassurer, ce mercredi 19 juin, sur sa politique étrangère, en excluant de “remettre en cause les engagements” de la France à l’international en matière de défense. Gérald Darmanin a, de son côté, annoncé sa volonté de dissoudre le GUD (Groupe union défense), un syndicat étudiant d’ultradroite connu pour ses actions violentes. Le patron du RN a lui aussi assuré qu’il dissoudrait “toutes les organisations d’ultragauche et d’ultradroite” s’il devait arriver au pouvoir.

Les infos à retenir

⇒ Les propositions du RN et du Nouveau Front populaire sont “dangereuses”, selon le Medef

⇒ Darmanin veut dissoudre le GUD, Bardella lui emboîte le pas

⇒ Bardella ne veut pas remettre en cause les engagements internationaux de la France

Débat entre Attal, Bardella et Bompard le 25 juin sur TF1

Un débat opposera Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard le 25 juin en soirée sur TF1, à cinq jours du premier tour des élections législatives, a annoncé mercredi la première chaîne française, confirmant une information du Figaro. Ce débat entre le Premier ministre issu de Renaissance, le président du Rassemblement national et l’ancien député de La France insoumise sera animé par Gilles Bouleau et Anne-Claire Coudray, selon le journal.

Le RN rattrapé par l’antisémitisme, le crime qui percute la campagne

Si vous avez loupé les principales infos de ce mercredi, L’Express compile ce qu’il fallait savoir : l’émotion de la classe politique après le viol d’une adolescente juive, le RN de nouveau face à ses contradictions, Jordan Bardella qui veut rassurer sur les questions internationales. Retrouvez ici notre récap’ complet de la journée.

Jordan Bardella participe à une visite du salon de la défense et de la sécurité terrestres et aériennes Eurosatory, au Parc des expositions de Paris-Nord Villepinte à Villepinte, au nord de Paris, le 19 juin 2024.

Ciotti retire son investiture à un candidat pour “propos antisémites” en Meurthe-et-Moselle

Eric Ciotti, à l’origine d’une alliance entre la droite et le RN aux législatives, a retiré mercredi son investiture à Louis-Joseph Pecher, qui se présentait sous ses couleurs en Meurthe-et-Moselle pour des “propos antisémites, homophobes et orduriers” sur les réseaux, a-t-il indiqué dans un communiqué. “L’union des droites que nous appelons de nos vœux doit précisément faire barrage aux torrents de haine, d’antisémitisme et de violence portées par l’extrême gauche”, a affirmé le président des “Républicains à droite”.

Les propositions du RN et du Nouveau Front populaire sont “dangereuses” pour l’économie, selon le Medef

Le Medef, première organisation patronale française, a jugé mercredi “inappropriées” et “dangereuses” pour l’économie française les mesures proposées par le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire en vue des législatives des 30 juin et 7 juillet. Le Medef a estimé que “si ces programmes se concrétisaient en 2024 ou après”, ils provoqueraient “des hausses d’impôts, […] le départ des investisseurs étrangers et des faillites massives d’entreprises”, dans un document détaillant les “dix conditions” de l’organisation “pour la réussite économique de la France”, dont des réformes économiques.

La Fédération protestante alerte sur “l’impasse dangereuse” des “extrêmes”

La Fédération protestante de France (FPF) a alerté ce mercredi sur “l’impasse dangereuse” des “partis extrêmes” à l’approche des élections législatives, en rappelant que “rien ne se construit sur la détestation d’autrui”.

“Alors que les législatives devraient permettre un débat démocratique constructif, des délais trop courts et des promesses démagogiques irréalistes menacent de semer un profond désordre”, déplore dans un communiqué le président de la FPF Christian Krieger. Pour la fédération “les trois principales formations politiques poussent les électeurs à voter par rejet plutôt que par adhésion, risquant au second tour de piéger les Français dans un choix cornélien entre le racisme de l’extrême droite et l’antisémitisme de la gauche extrême”.

Viol de Courbevoie : Macron demande un “temps d’échanges” dans les écoles sur le racisme et l’antisémitisme

Emmanuel Macron a demandé, ce mercredi au cours du Conseil des ministres, qu'”un temps d’échanges” soit organisé dans les prochains jours dans les écoles sur le racisme et l’antisémitisme à la suite du viol à Courbevoie (Hauts-de-Seine) d’une jeune fille juive.

Le chef de l’Etat a eu des “paroles solennelles et graves sur le fléau de l’antisémitisme” au cours du Conseil des ministres, a indiqué son entourage. En souhaitant ces discussions, il veut faire en sorte que “les discours de haine porteurs de lourdes conséquences” ne s'”infiltrent pas” dans les établissements scolaires, a-t-on ajouté.

Le RN retire son soutien à l’un de ses candidats après un tweet antisémite

Le Rassemblement national a indiqué mercredi qu’il n’accordait plus son soutien à l’un de ses candidats dans le Morbihan, Joseph Martin, un cadre du parti à la flamme qui avait publié un message antisémite sur les réseaux sociaux en 2018, jamais effacé ni renié.

“Il n’a plus le soutien du Rassemblement National, il est suspendu et sera convoqué en vue de son exclusion”, a indiqué le RN à l’AFP, en rappelant qu’il n’était pas possible de retirer sa candidature.

Darmanin veut dissoudre le GUD, Bardella lui emboîte le pas

Gérald Darmanin a annoncé ce mercredi qu’il allait “proposer au président de la République” la dissolution du GUD (Groupe union défense), un syndicat étudiant d’ultradroite connu pour ses actions violentes, très actif dans les années 1970 et récemment réactivé.

“C’est un groupe très ami avec beaucoup de gens du Rassemblement national […] Ce sont des gens qui pensent qu’il y a une suprématie blanche, qui portent des propos antisémites extrêmement graves”, a précisé le ministre de l’Intérieur sur BFMTV, ajoutant travailler sur ce dossier depuis “neuf mois”. “Je n’ai pas attendu cette élection législative”, a-t-il poursuivi. Selon une source proche du dossier auprès de l’AFP, la procédure de contradictoire a été engagée.

Quelques heures plus tard, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a lui aussi assuré qu’il dissoudrait “toutes les organisations d’ultragauche et d’ultradroite” s’il devait arriver au pouvoir, y compris le GUD.

“Si demain je suis à la tête du pays, je n’aurai aucune forme de tolérance à l’égard de ceux qui se livrent à de la violence dans notre pays”, a-t-il lancé depuis le salon de défense Eurosatory, estimant que le ministre de l’Intérieur “devrait, au regard du bilan qui est le sien, être appelé à un peu plus d’humilité et commencer à faire ses cartons”.

Bardella ne veut pas remettre en cause les engagements internationaux de la France

Le président du Rassemblement national et prétendant à Matignon, Jordan Bardella, “n’entend pas remettre en cause les engagements” de la France à l’international en matière de défense s’il arrive au pouvoir, a-t-il souligné.

“J’ai une ligne rouge. Je n’entends pas remettre en cause les engagements pris par la France sur la scène internationale, il y a un enjeu de crédibilité à l’égard de nos partenaires européens et de nos alliés de l’Otan”, a déclaré Jordan Bardella au salon de la défense Eurosatory à Villepinte. En 2022, Marine Le Pen, en campagne pour la présidentielle, avait promis de “quitter le commandement intégré” de l’Otan, au nom de “l’indépendance” de la France.

Une polémique sur le changement de genre

L’Elysée a défendu mercredi la position controversée d’Emmanuel Macron contre “le changement de sexe, libre, en mairie” qu’il a pris en exemple des “choses totalement ubuesques” figurant, selon lui, dans le programme électoral du Nouveau Front populaire.

“Le président a un bilan de progrès sur les questions sociétales comme peu de ses prédécesseurs”, a plaidé son entourage auprès de l’AFP. Il “considère pour autant que le changement de sexe, libre, en mairie n’est pas un projet de société qu’il défend au regard de la complexité de toutes les questions que cela soulève chez les personnes concernées qu’il faut accompagner quand elles décident d’entrer dans une telle démarche”, a dit son entourage à l’AFP. L’alliance de gauche propose d'”autoriser le changement d’état-civil libre et gratuit devant un officier d’état civil”.

Les propos du Président sur le changement de genre officiel sont indignes. Cette possibilité existe déjà dans la loi. Le Président ignore la dose de souffrances que cela implique pour les personnes concernées. D’autres pays ont compris qu’il faut laisser les gens se mettre…

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) June 18, 2024

Les propos d’Emmanuel Macron ont été jugés “indignes” par le leader de LFI Jean-Luc-Mélenchon sur le réseau social X, mardi. Il estime que le président “ignore la dose de souffrances que cela implique pour les personnes concernées”. Pour l’insoumis François Ruffin, Emmanuel Macron “a choisi son camp, pour lui mieux vaut le national autoritaire que le Front populaire”.

Edouard Philippe fustige des candidats à Matignon qui n’ont “jamais rien géré”

En marge d’un déplacement dans la Marne, mardi, l’ex-Premier ministre Edouard Philippe a déclaré porter “un regard dubitatif sur ceux qui clament qu’ils sont prêts” à occuper Matignon “alors qu’ils n’ont jamais rien géré”. Il a ainsi cité le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, promis à Matignon en cas de succès de son parti.

“Je sais que c’est dur, Premier ministre. Je sais que ça va vite, il y a beaucoup de sujets à traiter”, s’est remémoré à Reims l’actuel maire du Havre et Premier ministre d’Emmanuel Macron de 2017 à 2020. “C’est difficile de gérer une commune, tous les maires vous le diront. Et c’est plus difficile de gérer l’Etat”, a conclu Edouard Philippe.

Oudéa-Castéra dénonce le soutien au RN de l’ex-champion Guy Drut

La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra s’est indignée mardi des propos de l’ancien champion olympique Guy Drut. Dans un entretien paru le même jour dans Le Monde, celui-ci s’est prononcé pour une alliance entre Les Républicains (LR), parti dont il est issu, et le Rassemblement National (RN).

“Je reste et je voterai Les Républicains, tendance Éric Ciotti, parce que j’approuve l’union des droites et l’alliance avec le Rassemblement national (RN)”, a déclaré Guy Drut, ancien ministre des Sports sous le gouvernement d’Alain Juppé (1995-1997). Des propos qui ont provoqué l’indignation d’Amélie Oudéa-Castéra sur le réseau social X : “Quelle déchéance. Les nouvelles recrues du RN sont à son image : tout en inconséquence et en incohérence”, a-t-elle publié.