L’incroyable renouveau des porcelaines de Meissen

L’incroyable renouveau des porcelaines de Meissen

Le 17 avril dernier, à Paris, la maison de ventes Bonhams Cornette de Saint Cyr proposait un ensemble de 56 porcelaines de la manufacture de Meissen provenant de la collection d’Hadrian Merkle, un homme d’affaires allemand. Pendant près de cinquante ans, ce dernier a accumulé les plus belles figurines, vases et pièces de vaisselle les plus admirables, se concentrant sur les créations du XVIIIe siècle, les plus prisées du marché.

Créée en 1710 par le prince-électeur de Saxe, Auguste le Fort, à la suite de la découverte du secret de fabrication de la porcelaine – monopole jusqu’alors de la Chine, qui l’exportait dans toutes les cours d’Europe -, la manufacture de Meissen connut un succès fulgurant. Cet engouement est dû au peintre Johann Gregor Höroldt (1696-1775) et au maître modéliste Johann Joachim Kändler (1706-1775) qui conçurent des centaines de pièces de vaisselle et des figurines qui ornaient les tables des rois et des princes. Aujourd’hui vases, tasses, chocolatières, assiettes et personnages divers, dont les fameux “cris de Paris” représentant les petits métiers de la capitale, sont exposés dans les vitrines des collectionneurs et des musées.

Des pièces du XVIIIe pour moins de 10 000 euros

L’esthétique de la vaisselle et des vases s’inspire de la Chine, avec une pointe de baroque. Les personnages et animaux – dont les singes musiciens, les plus connus – sont résolument rococo. Pendant longtemps, ces porcelaines avaient l’image kitsch d’objets prisés des grands-mères. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les plus belles pièces atteignent des prix élevés. Dans la vente Merkle, une dame à la crinoline, créée selon un modèle de Kändler, estimée 20 000 à 30 000 euros, a trouvé preneur pour 127 400 euros. Les lots les plus beaux ont tous dépassé 50 000 euros.

Mais on peut acheter moins cher. En ventes aux enchères comme chez les antiquaires spécialisés – le plus grand spécialiste étant la galerie Röbbig à Munich, et dans une moindre mesure les galeries Béalu et Vandermeersch à Paris -, on trouve de jolies pièces du XVIIIe siècle pour des prix inférieurs à 10 000 euros, voire 5 000 euros. Avec un budget limité, on peut se reporter sur de beaux exemplaires du XIXe siècle, accessibles dès 2 000 euros. Et si vous êtes pris, comme le disait l’électeur de Saxe, par “la maladie de porcelaine”, il vous faudra participer aux prochaines ventes de la collection Merkle. L’une se tiendra chez Bonhams Cornette de Saint Cyr en octobre 2024, et l’autre au printemps 2025.