Livraisons d’armes : l’accusation de Netanyahou qui jette un froid avec Washington

Livraisons d’armes : l’accusation de Netanyahou qui jette un froid avec Washington

C’est un dossier épineux entre Israël et les Etats-Unis qui dure depuis plusieurs jours. Mardi 19 juin, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a ouvertement critiqué le rythme des livraisons d’aide militaire américaine. Dans une vidéo en anglais publiée sur le réseau social X, il accuse les Etats-Unis, premier soutien militaire d’Israël, de “retenir” des livraisons d’armement. Ce jeudi 20 juin, il en a rajouté une couche, affirmant qu’Israël a besoin des armes américaines “dans la guerre pour son existence”.

Les commentaires en question ont provoqué la colère de Washington : ils sont “profondément décevants et certainement offensants pour nous, étant donné l’ampleur du soutien que nous avons fourni et que nous continuerons à fournir”, a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

“Aucun autre pays ne fait plus pour aider Israël à se défendre contre la menace du Hamas et contre les autres menaces régionales”, a précisé John Kirby. Un peu plus tôt, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre avait assuré ne pas savoir “de quoi” le Premier ministre “parle”. Plus mesuré, le porte-parole du département d’Etat Matthew Miller a lui déclaré jeudi : “Notre engagement pour la sécurité d’Israël est sacro-saint. Nous l’avons prouvé pas seulement en paroles mais en actes, et je ne crois pas qu’il soit productif de se lancer dans un va-et-vient public à ce sujet”.

Livraisons de bombes en cours

Washington a par ailleurs indiqué qu’une seule livraison de bombes de 2 000 livres (907 kilos) à Israël était en cours d’examen, et donc actuellement retenue, en raison de préoccupations concernant leur utilisation dans des zones densément peuplées dans la bande de Gaza. En outre, le Washington Post a rapporté lundi que l’administration Biden avait fait pression sur les principaux législateurs démocrates pour qu’ils approuvent la vente de 50 avions de combat F-15 à Israël pour 18 milliards de dollars.

John Kirby a indiqué par ailleurs que le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan rencontrerait jeudi à Washington son homologue israélien Tzachi Hanegbi ainsi que Ron Dermer, ministre israélien des Affaires stratégiques. Le chef de la diplomatie américaine “a réitéré l’engagement sans faille des Etats-Unis pour la sécurité d’Israël”, a affirmé Matthew Miller dans un communiqué après la rencontre. Le Secrétaire d’Etat américain a aussi souligné “l’importance d’éviter une nouvelle escalade au Liban” par le biais d’une “solution diplomatique permettant aux familles israéliennes et libanaises”, déplacées par les échanges de tirs à la frontière, “de rentrer chez elles”, a ajouté Matthew Miller.

Premier soutien

La réaction sèche de la Maison-Blanche jeudi n’est pas le premier épisode de tensions avec le chef du gouvernement israélien depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre dernier, déclenchée par une attaque inédite du mouvement palestinien Hamas. Le président américain Joe Biden ne fait pas mystère sur sa relation heurtée avec le chef du gouvernement israélien. Il a en particulier dit publiquement son opposition à une offensive terrestre de grande ampleur à Rafah où plus d’un million de civils sont piégés, et a menacé de cesser certaines livraisons d’armes à Israël si son avertissement n’était pas entendu.

Les Etats-Unis restent toutefois, dans les faits, le premier soutien diplomatique et militaire d’Israël, confronté à de plus en plus de pressions internationales après un peu plus de huit mois de conflit. Il n’empêche que certains pays, comme l’Italie, le Canada et les Pays-Bas, ont réellement interrompu leurs livraisons d’armes vers Israël cette année, craignant qu’elles ne soient utilisées de manière à violer le droit humanitaire international à Gaza, rapporte The Times of Israël.

Benyamin Netanyahou est attendu à Washington le 24 juillet, en pleine campagne pour les élections présidentielle et législatives, pour prononcer un discours devant le Congrès.

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