Livres : à l’étranger, les auteurs français peinent à exister

Livres : à l’étranger, les auteurs français peinent à exister

Alors que le monde a les yeux rivés sur les Jeux de Paris et que la France moissonne les médailles, la littérature française ne fait guère florès à l’étranger. On en voudra pour preuve le petit tour d’horizon suivant. Commençons par l’Allemagne, où le Spiegel nous informe sur les ventes de la semaine fortement “encombrées” par les thrillers et romans d’été germaniques. Ainsi de Views de Marc-Uwe Kling, de Windstärke 17, de la jeune Caroline Wahl ou encore de Letzte Sommer, de Stephan Schäfer.

En poche, on croit détenir notre premier Français en la personne de Jean-Luc Bannalec, n° 1 avec Bretonische Sehnsucht, dans lequel l’inspecteur Dupin enquête à l’île d’Ouessant. Erreur, Jean-Luc Bannalec est le nom de plume du très Francfortois Jörg Bong. Reste qu’il a reçu le prix Mécène de Bretagne pour contribution au rayonnement culturel de la région brittonique… et qu’il réside une partie de l’année dans le sud du Finistère. Du côté des essais, on signale la présence de l’inévitable Jessie Inchauspé avec Der Glukose-Trick (La Méthode Glucose Goddess).

Fred Vargas sauve l’honneur

En Italie, selon le Corriere della Sera, apparaissent curieusement deux Passeports concoctés par Hachette Education, ceux du CE1 au CE2 et du CE2 au CM1, à croire que les petits Italiens passent leurs vacances à réviser. Sinon, même assaut de romanciers nationaux avec un trio de femmes, Donatella Di Pietrantonio, prix Strega 2024, Francesca Giannone et Milena Palminteri. Seule Fred Vargas sauve l’honneur tricolore avec Sur la pierre, premier roman étranger sur la liste des best-sellers, tandis que le Suisse Joël Dicker pointe avec Un animale selvaggio. On retrouve d’ailleurs l’Helvète dans la liste d’El Cultural qui fait la part très belle à la saga Blackwater. Comme en France, la déferlante Michael McDowell s’est en effet abattue sur l’Espagne, plaçant ses six tomes dans son Top 10 – les Français, eux, se dénichent du côté de la non-fiction avec Marjane Satrapi, Amin Maalouf et Emmanuel Todd.

Le salut viendra-t-il des Anglo-Saxons ? Nenni. En Grande-Bretagne (Sunday Times) comme aux Etats-Unis (New York Times), pas un auteur français à l’horizon. En effet, de l’autre côté de la Manche, il n’y en a que pour les stars anglo-saxonnes telles Irvine Welsh et son inspecteur Ray Lennox (Resolution), Roxy Stewart, Danielle Steel, Rebecca Yarros ou Richard Osman tandis que les bios et autobios affluent (sur les Kennedy, Taylor Swift, les Beckham, Britney Spears, Louise Thompson…). Tandis qu’outre-Atlantique, les femmes mènent la danse entre Deborah Harkness, Kristin Hannah, Elin Hilderstand, Rebecca Yarros et Freida McFadden.

Pour se consoler, on notera, dans le palmarès du Straits Times de Singapour, l’étrange présence de la Belge Jacqueline Harpman (1929-2012) avec le dystopique Moi qui n’ai pas connu les hommes, datant de 1995. Patience, mère de toutes les vertus ?

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