Missiles occidentaux en Ukraine : pourquoi il faut donner à Kiev le droit de se défendre

Missiles occidentaux en Ukraine : pourquoi il faut donner à Kiev le droit de se défendre

Un non catégorique. Sur le plateau de la Rai, ce 26 mai, Giorgia Meloni a été claire. Jamais la présidente du Conseil italien n’autorisera Kiev à utiliser des missiles occidentaux sur le sol russe. Une réponse à Jens Stoltenberg, le chef de l’Otan, qui, la veille, s’était déclaré prêt à lever “certaines restrictions” sur leur usage. C’est la nouvelle ligne rouge. D’un côté, ceux qui craignent que ce revirement ne provoque l’escalade de Moscou. De l’autre, ceux qui veulent donner aux Ukrainiens les moyens de se battre à armes égales. Car les troupes de Poutine profitent d’un avantage inique : retranchées derrière leur frontière, elles pilonnent les villes ukrainiennes sans que Kiev ne puisse riposter.

Officiellement, seul le Royaume-Uni a sauté le pas. Aux Etats-Unis, un groupe bipartisan de parlementaires plaide pour que les armes américaines puissent frapper “sous certaines circonstances” le territoire russe. En France, le président de la Commission des affaires étrangères, Jean-Louis Bourlanges, affirme que celui-ci ne doit plus être “sanctuarisé”. De fait, “les missiles occidentaux frappent la Crimée et le Donbass qui, selon Poutine, font partie du territoire russe, note un diplomate ukrainien. Il n’y a pas eu d’escalade.”

Depuis le début de la guerre, les alliés de Kiev ont brisé plusieurs tabous – envoi de chars, de missiles à longue portée, d’avions de combat… Quid, alors, du débat actuel, quand Moscou ne s’embarrasse d’aucun principe ? Comme si pilonner des civils – encore 16 morts et 43 blessés, ce 26 mai, à Kharkiv – n’était pas une ligne rouge…