Montres : “Phase de Lune”, une complication mystérieuse

Montres : “Phase de Lune”, une complication mystérieuse

“Avec ses périodes successives qui se répètent constamment, l’astre de la nuit a naturellement occupé une place essentielle dans la division du temps en jours, mois et années”, explique l’auteur américain Jeffrey S. Kingston. Les montres à phase de Lune indiquent les lunaisons dans un disque à découpe circulaire où notre satellite évolue, par convention, sur une période de vingt-neuf jours et demi. Parce que les cycles lunaires sont légèrement variables, cette complication peut manquer de précision et, de ce fait, est volontiers associée à un registre poétique.

Près d’un demi-siècle après que Patek Philippe a créé, en 1925, la première montre-bracelet à quantième perpétuel, dotée d’une phase de Lune, Blancpain redonne à cette complication ses lettres de noblesse en 1983 et lui reste fidèle au fil des décennies, notamment aujourd’hui sur la Villeret Quantième Perpétuel.

Année bissextile oblige, les complications calendaires connaissent un regain d’intérêt en 2024. Une Lune espiègle, incarnée par le visage féminin du modèle Millésime Automatique Phase de Lune, s’affiche chez Raymond Weil, pendant que deux demi-lunes s’embrassent sur la Classics Elegance Luna de Frederique Constant.

D’autres s’essaient pour la première fois à l’exercice. Ainsi, Laurent Ferrier, avec sa Classic Moon et une interprétation de l’astre sur un verre aventuriné (variété de quartz) surmonté d’émail bleu translucide. Ou Trilobe, qui marque l’entrée de la maison dans l’univers des complications horlogères en dotant d’une phase de Lune la référence L’Heure Exquise. Quant à IWC, l’horloger de Schaffhausen repousse les limites avec la Portugieser Eternal Calendar et son affichage de la course de la Lune qui s’écartera d’un jour au bout de… quarante-cinq millions d’années.

Un article du dossier spécial Horlogerie paru dans L’Express du 6 juin.