Netanhayou devant le Congrès américain : les cinq points à retenir de son discours

Netanhayou devant le Congrès américain : les cinq points à retenir de son discours

Un discours enflammé et combatif. Mercredi 24 juillet, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a parlé pendant plus d’une heure devant les sénateurs et les élus de la Chambre des représentants. Le chef de l’Etat a continué d’appeler à “une victoire totale” à Gaza sous les applaudissements du camp républicain. Pas question pour celui qu’on surnomme “Bibi” de changer de ligne : son allocution est jusqu’au-boutiste et exempte d’autocritique. “Netanyahou cherchait à utiliser le Congrès pour redorer son image politique en déclin”, a commenté le New York Times.

À noter que des dizaines de démocrates ne se sont pas présentés, certains boycottant ouvertement le discours. De son côté, la vice-présidente Kamala Harris, candidate présumée du parti à la présidentielle qui faisait campagne dans le Midwest, a refusé de présider en sa qualité de présidente du Sénat aux côtés du président Mike Johnson, une rupture avec la tradition. À l’extérieur du Capitole, plus de 5 000 manifestants hurlaient leur haine du dirigeant israélien. Ce jeudi, le Premier ministre israélien doit rencontrer à Washington le président Joe Biden, avec lequel il entretient des relations tendues.

Son appel aux Etats-Unis à “rester unis” avec Israël

Parmi les sujets phares abordés, on retrouve la guerre menée par l’Etat hébreu dans la bande de Gaza, déclenchée à la suite de l’attaque – qui a fait 1 200 morts – du mouvement terroriste palestinien le 7 octobre dans le sud d’Israël. En quasiment dix mois, l’offensive israélienne sur le territoire palestinien a fait près de 40 000 morts, selon les derniers chiffres du Hamas. Dans ce contexte, Benyamin Netanyahou a appelé à “rester unis” face à la menace du Hamas et de l’Iran, défendant avec vigueur la guerre menée dans la bande de Gaza et condamnant ceux qui manifestent contre.

La “victoire” d’Israël sera aussi celle des Etats-Unis, a lancé le Premier ministre israélien devant un Congrès américain divisé, après plus de neuf mois de guerre dans la bande de Gaza. “Pour que les forces de la civilisation triomphent, l’Amérique et Israël doivent rester unis”, a-t-il dit depuis l’hémicycle de la Chambre des représentants, sous les applaudissements nourris d’élus républicains. “Au Moyen-Orient, l’axe de la terreur de l’Iran défie les Etats-Unis, Israël et nos amis arabes. Il ne s’agit pas d’un choc de civilisations, mais d’un choc entre la barbarie et la civilisation”, a ajouté Benyamin Netanyahou.

Netanyahou “confiant” sur l’aboutissement des efforts pour faire libérer les otages détenus par le Hamas

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou s’est dit “confiant” quant à l’issue des négociations pour faire libérer les otages détenus par le Hamas dans un discours devant le Congrès américain. “Je suis convaincu que ces efforts peuvent être couronnés de succès”, a avancé le dirigeant, remerciant le président Joe Biden “pour ses efforts inlassables” en faveur des otages. Dans l’assemblée, pour écouter le leader israélien, se trouvait notamment Noa Argamani, ex-otage de 26 ans.

Les propos du Premier ministre israélien ont été qualifiés de “mensonge total” par le Hamas quelques heures plus tard, qui a estimé que Benyamin Netanyahou était “le seul à contrecarrer tous les efforts visant à mettre fin à la guerre et à conclure un accord pour libérer les prisonniers”.

Netanyahou lie le sort d’Israël à celui des Etats-Unis

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a aussi affirmé que la “victoire” d’Israël serait aussi une victoire des Etats-Unis. “Nous ne nous protégeons pas seulement nous-mêmes. Nous vous protégeons […] Nos ennemis sont vos ennemis, notre combat est votre combat, et notre victoire sera votre victoire”, a lancé le dirigeant, ajoutant que son pays ferait “tout le nécessaire” pour “rétablir la sécurité” à sa frontière nord.

Il a condamné les critiques de la guerre, les qualifiant de dupes s’alignant sur les acteurs les plus dangereux du monde ou d’apologistes des terroristes. Benyamin Netanyahou a décrit le conflit comme une lutte par procuration avec l’Iran, qui doit être gagnée à tout prix pour protéger à la fois Israël et les États-Unis. “Lorsque nous combattons l’Iran, nous combattons l’ennemi le plus radical et le plus meurtrier des États-Unis”, a-t-il assuré. “Nous ne nous protégeons pas seulement nous-mêmes ; nous vous protégeons”, a-t-il ajouté, soulignant l’alliance qui existe depuis la création d’Israël.

Netanyahou parle de sa vision future de Gaza

Le Premier ministre israélien a évoqué sa “vision pour Gaza”, déclarant que “la démilitarisation et la déradicalisation” du territoire pourraient “conduire à un avenir de sécurité et de paix” avec l’appui d’une “administration civile”. “Le jour où nous aurons vaincu le Hamas, un nouveau Gaza pourra voir le jour”, a-t-il affirmé, demandant une aide militaire à Washington pour “accélérer la fin de la guerre”, désormais dans son dixième mois. “Gaza doit avoir une administration civile dirigée par des Palestiniens qui ne cherchent pas à détruire Israël”, a encore prévenu Benyamin Netanyahou.

“Israël ne cherche pas à réoccuper Gaza. Mais dans un avenir proche, nous devrons y maintenir un contrôle de sécurité prépondérant afin d’empêcher la résurgence de la violence et de faire en sorte que Gaza ne constitue plus jamais une menace pour Israël”, a-t-il déclaré. En 2005, Israël s’était retiré unilatéralement de la bande de Gaza, évacuant les colonies juives dans ce territoire palestinien, dont le Hamas a pris le contrôle deux ans plus tard. Il n’a cependant prononcé aucun mot sur un Etat palestinien auquel il est farouchement opposé.

Netanyahou rend un vibrant hommage à Trump

Le Premier ministre israélien a rendu un vibrant hommage à Donald Trump dans son discours. “Je tiens à remercier le président Trump pour tout ce qu’il a fait pour Israël”, a lancé le dirigeant, tout en dénonçant la tentative d’assassinat “ignoble” qui a visé le candidat républicain. Benyamin Netanyahou a aussi remercié le président démocrate Joe Biden pour “ses efforts acharnés en faveur des otages”. Vendredi 26 juillet, Netanyahou se rendra en Floride à l’invitation de Donald Trump. Les deux hommes disent s’entendre à merveille.

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