Nouvelle-Calédonie : en Azerbaïdjan, l’étrange intérêt des médias pour les émeutes

Nouvelle-Calédonie : en Azerbaïdjan, l’étrange intérêt des médias pour les émeutes

A 17 000 kilomètres de Paris, les images d’une île française en proie à la révolte ont certes fait le tour du monde. Mais en Azerbaïdjan, un pays bien éloigné du Pacifique, les médias traitent ces émeutes avec une dévotion surprenante. “La France doit des excuses à l’humanité”, titre ainsi le journal d’Etat Respublika. “Les Français provoquent des bains de sang partout où ils posent le pied, écrit le quotidien de Bakou. Le régime dictatorial du président Macron crée des barrières insurmontables pour tous ceux qui réclament la liberté, mais cette lutte inégale a trouvé une nouvelle dynamique ces derniers temps.” La raison ? “Le plus grand soutien aux Kanaks vient d’Azerbaïdjan.”

Des drapeaux de ce pays du Caucase sont apparus sur l’archipel pendant les émeutes et en avril ; un accord de coopération a été signé entre le Congrès de Nouvelle-Calédonie et l’Assemblée nationale azerbaïdjanaise. Le gouvernement français accuse directement l’Azerbaïdjan d’ingérence. Mais, selon Bakou, le soutien apporté aux indépendantistes s’inscrit uniquement dans sa politique de lutte contre le néocolonialisme, grande cause décrétée par le président Aliyev. “La France est l’une des plus vieilles nations de la planète, mais son histoire s’est écrite dans le sang, assure Respublika. Cette même politique perdure aujourd’hui.”

La situation n’a pas échappé à la presse russe, qui reconnaît l’implication de l’allié azerbaïdjanais en Nouvelle-Calédonie. “Non seulement Bakou a décidé de mener une lutte mondiale contre le néocolonialisme, mais, pour l’Azerbaïdjan, Paris symbolise avant tout le soutien occidental à l’Arménie”, avance le journal Novy Vzgliad. Sans doute pour mieux innocenter la Russie. “Certains esprits exaltés tentent de dénicher ‘la main de Moscou’ derrière ces événements et l’implication de l’Azerbaïdjan, mais tout cela relève d’une pure théorie du complot, estime l’hebdomadaire russe. Si Bakou poursuit une campagne internationale antifrançaise, c’est de sa seule initiative !” Nous voilà rassurés…