Paris 2024 : le scénario de repli pour la cérémonie des JO

Paris 2024 : le scénario de repli pour la cérémonie des JO

À sept semaines des JO de Paris (26 juillet-11 août), plusieurs scénarios pour la cérémonie d’ouverture, prévue sur la Seine, sont encore sur la table. Objectif ? Parer à toute éventualité. Ainsi, les autorités planchent bien sur un “plan B”, excluant le Stade de France, assurent mercredi 12 juin plusieurs sources ayant connaissance des négociations citées par l’AFP.

“L’idée c’est d’aller chercher les athlètes au village olympique à Saint-Denis et de les emmener par bus au pied de la Tour Eiffel”, détaille un haut fonctionnaire sous couvert d’anonymat. Une fois arrivés, les athlètes pourraient alors défiler sur le pont d’Iéna qui relie le monument parisien au Trocadéro, avant de rentrer au village. Le tout, sans public. Exit les 100 000 places payantes prévues sur les quais bas de la Seine, et les 220 000 spectateurs invités à suivre la cérémonie comme le prévoit le plan A.

“C’est un scénario qui maintient un semblant de cérémonie, mais la probabilité que cela ait lieu est mince. En gros s’il y a un attentat d’ici là, ou alors une menace précise et ciblée sur la cérémonie d’ouverture, et dans ce cas il est fort probable que tout soit annulé, y compris les JO”, précise la source sécuritaire.

L’objectif avec ce plan B est surtout de rassurer le public en cas d’imprévu. Le 8 avril 2024, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin avait indiqué au Parisien qu’à ce jour “nous n’avons aucune menace terroriste caractérisée sur l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques. Donc il n’est pas question de remettre en cause cette organisation.”

Des réponses floues

Mais face aux inquiétudes liées aux tensions internationales, les demandes de solution de repli ont été maintes fois posées pendant des mois par de nombreuses personnalités politiques. Et celles-ci n’ont pas tout le temps été très claires. Si Emmanuel Macron avait assuré dès décembre 2023, lors d’une interview sur le plateau de C à vous, qu’il existait des plans alternatifs, le patron du Comité d’organisation (Cojo) Tony Estanguet avait jeté le trouble en affirmant lui un mois plus tard qu’il n’y avait “pas de plans B”, que ses équipes ne travaillaient que sur l’hypothèse d’une cérémonie sur la Seine.

Le 15 avril, Emmanuel Macron avait tenté de clarifier la situation en évoquant précisément l’existence de “plan B, même de plan C”, de la cérémonie d’ouverture en cas de menace terroriste. Ce jour-là, le président de la République a parlé de la possibilité d’une cérémonie bis “limitée au Trocadéro”, soit d’un repli au Stade de France, “parce que c’est ce qui se fait classiquement”, avait-il dit. La deuxième hypothèse a été depuis été abandonnée. “Ce n’était pas possible déjà parce qu’il y a un match de rugby à 7 prévu ce jour-là au SDF”, a assuré une source sécuritaire.

La confirmation d’un plan B par le chef de l’Etat avait à l’époque fait bondir la maire de Paris : “Je travaille sur un plan A, je ne connais que le plan A”, avait-elle tancé mardi 16 avril. “Il faut avoir confiance dans le travail qui est fait. Il y a des équipes de professionnels exceptionnelles, avec Laurent Nuñez et ceux qui travaillent sur la sécurité des JO.”