Periactine : pourquoi cet anti-allergique ne sera plus vendu librement en pharmacie

Periactine : pourquoi cet anti-allergique ne sera plus vendu librement en pharmacie

Le médicament Periactine, un anti-allergique utilisé de manière détournée par certaines personnes pour prendre du poids, ne sera plus vendu librement en pharmacie, a annoncé, jeudi 27 juin, l’agence du médicament.

A compter du 10 juillet, “tout médicament contenant de la cyproheptadine ne pourra être dispensé que sur prescription médicale”, a annoncé dans un communiqué l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Il a fait l’objet d’un usage détourné

La cyproheptadine, vendue par le laboratoire Teofarma sous le nom Periactine, est, à la base, un antiallergique vendu depuis plusieurs décennies. Mais il fait l’objet d’un usage détourné par des personnes, souvent des jeunes femmes, qui cherchent à prendre du poids.

Cette molécule favorise en effet une augmentation de l’appétit, un effet vanté sur certains réseaux sociaux dans le but affiché de reproduire la silhouette de personnalités callipyges comme la star de téléréalité Kim Kardashian.

Or, la cyproheptadine peut causer une série d’effets secondaires, parfois graves, si elle est prise de façon incontrôlée. Dans ce contexte, l’ANSM, qui appelait déjà à la vigilance depuis 2022 les professionnels de santé, a donc mis fin à la vente libre de ce traitement. Les ordonnances de cyproheptadine devraient, de fait, être très rares puisque d’autres antiallergiques ont depuis fait leurs preuves avec une meilleure efficacité et moins d’effets secondaires.

Une promotion de l’usage cosmétique

L’ANSM a pris sa décision “sur la base de ce qu’on voit sur les réseaux sociaux où il y a toujours une promotion importante de l’usage cosmétique” de ce traitement, a expliqué à l’AFP Isabelle Yoldjian, directrice médicale à l’agence. Difficile toutefois de se faire une idée de l’ampleur réelle de l’usage détourné de Periactine car, au-delà des pharmacies, ce traitement est largement vendu en ligne, de manière difficilement contrôlable.

“On ne peut pas avoir une estimation chiffrée du mésusage”, admet Isabelle Yoldjian, estimant que les quelques cas d’effets indésirables recensés ces dernières années sont probablement en-dessous de la réalité. Si la mesure prise par l’ANSM aura un effet en pharmacie, il est plus difficile d’évaluer à quel point elle pourra agir sur les ventes en ligne.

“Nous ne sommes pas la police de l’internet”, a reconnu Isabelle Yoldjian, qui juge toutefois que les actions entreprises par l’ANSM ont d’ores et déjà contribué à une meilleure prise de conscience des risques associés à un usage détourné de ce traitement.