Russie – Otan, une “confrontation directe” ? La dernière menace de Moscou

Russie – Otan, une “confrontation directe” ? La dernière menace de Moscou

C’est le deuxième avertissement de la Russie envers les Occidentaux en quelques jours. Après s’en être pris aux Etats-Unis à la suite d’une frappe en Crimée annexée, le Kremlin a menacé, ce vendredi 28 juin, les Occidentaux de “confrontation directe”. La raison ?” L’intensification” des vols de drones militaires américains en mer Noire, au large de l’Ukraine.

Moscou considère que l’aide fourni à Kiev en matière d’armements, de collecte de renseignement et d’identification de cibles en territoire russe, a fait des Etats-Unis et de leurs alliés, membres de l’Otan, des parties au conflit en Ukraine. Les vols de drones américains en mer Noire “multiplient la probabilité d’incidents dans l’espace aérien avec les avions des forces aérospatiales russes, ce qui augmente le risque d’une confrontation directe entre l’Alliance et la Fédération de Russie”, a dénoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

“Les pays de l’Otan en seraient responsables”, a-t-il mis en garde, ajoutant que le ministre de la Défense, Andreï Belooussov, avait ordonné à l’état-major “de prendre des mesures pour répondre rapidement aux provocations”. Car, selon le ministère russe, les drones américains servent “à la reconnaissance et la désignation des cibles pour les armements de précision fournis aux forces armées ukrainiennes” par les Occidentaux.

Après avoir longtemps refusé, de crainte de provoquer une escalade, Américains et Européens ont commencé à autoriser ces dernières semaines, sous conditions, des frappes avec des armements de précision occidentaux en territoire russe pour détruire des sites et systèmes servant à bombarder l’Ukraine.

Menaces répétées de Poutine

La Russie avait déjà menacé le 24 juin les États-Unis de représailles, les accusant de “tuer des enfants russes”, au lendemain d’une frappe en Crimée. L’attaque avait fait quatre morts, dont deux enfants, et plus de 150 blessés touchés par les débris d’un missile abattus au-dessus d’une “zone côtière”, selon Moscou.

Selon le Kremlin, les frappes de missiles de longue portée ATACMS ne peuvent pas être menées par l’Ukraine seule, celles-ci nécessitant des spécialistes, des technologies et des renseignements collectés par les Américains. A Washington, le Pentagone s’est borné à dire, lundi, que l’Ukraine “prend ses propres décisions”. Déjà, début juin, évoquant des représailles, le président russe Vladimir Poutine avait menacé de livrer des armes équivalentes à des ennemis des Occidentaux pour frapper leurs intérêts dans d’autres régions du monde.

Si la flotte russe dispose en mer Noire d’une supériorité numérique, elle a perdu de nombreux navires depuis plus de deux ans, visés par des attaques de drones navals lancés par Kiev avec succès. Grâce à ces frappes, l’armée ukrainienne a repoussé les navires de guerre russes et établi un couloir maritime dans la zone pour exporter ses céréales. Elle tente désormais aussi de frapper l’important dispositif militaire en Crimée, base arrière de l’effort de guerre russe.

Face aux frappes ukrainiennes, les autorités installées par Moscou à Sébastopol, siège de la flotte russe de la mer Noire, ont demandé jeudi à chaque habitant d’avoir désormais sur soi un garrot tourniquet, un instrument médical servant à stopper les hémorragies.