Avec la hausse du vote RN, une banalisation inquiétante des actes racistes

Avec la hausse du vote RN, une banalisation inquiétante des actes racistes

Les alertes se suivent et se ressemblent, avant-goûts glaçants de ce qui pourrait advenir dans quelques semaines. Le Secours catholique, SOS-Racisme, la Licra ou la Ligue des droits de l’homme ont tous constaté une augmentation des violences racistes, antisémites et xénophobes, qu’elles soient verbales ou physiques, dans l’espace public. Et ce, depuis les élections européennes. Auprès de certains électeurs, les succès du Rassemblement national semblent agir comme un alcool désinhibant, autorisant les comportements les plus abjects. Face à ce qui est perçu comme une légitimation d’un certain point de vue par les urnes et par la société, on se “lâche” plus facilement. Jusqu’au pire.

Les insultes racistes fusent plus que jamais sur les réseaux sociaux ; on entend, en direct sur un plateau de télévision, que des ministres binationaux ne seraient pas “souhaitables” ; des affiches de campagnes affirment vouloir “donner un avenir aux enfants blancs” ; des citoyens français demandent, face caméra, à une aide-soignante noire de rentrer “à la niche”.

Par mimétisme, sentiment de toute-puissance, allégresse de la victoire – ou les trois en même temps –, le racisme tu de certains Français sort de sa cachette. Il était refoulé, il devient acceptable, y compris en public. Tous les électeurs du Rassemblement national ne sont pas xénophobes. Mais cette nuance importante ne doit pas faire oublier une autre réalité, qui nous saute aux yeux depuis quelques jours : les xénophobes, eux, ont depuis longtemps reconnu dans le Rassemblement national le parti qui leur convient.