Ce qui motive les plus jeunes à enfiler le costume de manager

Ce qui motive les plus jeunes à enfiler le costume de manager

Les idées reçues sont tenaces. Davantage encore lorsqu’elles sont alimentées par des études. Depuis la crise sanitaire, de nombreux travaux mettaient en avant le fait que les jeunes aspireraient moins aux postes à responsabilités, ou à diriger une équipe. Mais un rapport réalisé par l’éditeur et l’expert en psychométrie PerformanSe vient battre en brèche cette idée reçue : 58 % des jeunes Français, âgés de 20 à 30 ans, exprimeraient l’envie d’enfiler le costume de manager et 68 % en ont une image positive.

“Le problème de beaucoup d’études réside dans le fait qu’elles n’offrent que très peu de comparaisons que ce soit avec les périodes antérieures ou avec les autres classes d’âges, ce qui fait que l’on ne sait pas s’il s’agit d’un phénomène de notre époque ou d’une normalité”, explique à L’Express Dominique Duquesnoy, directeur général de PerfomanSe. Concernant, l’appétence pour la fonction de manager, le rapport révèle qu’elle décroît avec l’âge.

Les femmes gagnent en confiance avec l’âge

Seuls 46 % des plus de 56 ans ont envie d’exercer un rôle de manager, contre la moitié des salariés âgés de 31 à 45 ans. Pour Dominique Duquesnoy, cette décrue s’explique davantage par le fait que les moins jeunes ont l’expérience des contraintes et des difficultés, que par la recherche d’augmentations salariales. “Il ne faut toutefois pas caricaturer, car même si l’envie est moins importante chez les salariés plus âgés, elle reste élevée”, souligne-t-il.

Idem pour la différence femmes-hommes. Si 49 % des femmes âgées de 20 à 30 ans ont envie d’avoir un rôle de managers contre 67 % des hommes de la même tranche d’âge, l’écart n’est pas significatif lorsque l’on regarde l’ensemble des classes d’âge. “L’écart entre les jeunes femmes et les jeunes hommes qui tend à se résorber avec l’âge peut s’expliquer par le fait que les jeunes femmes n’ont pas encore encodé l’idée qu’elles pouvaient devenir managers“, explique Dominique Duquesnoy.

Des visions différentes du rôle de manager

En revanche, les motivations divergent selon les âges. 52 % des moins de 30 ans expriment le besoin de diversité dans les activités, et pensent en parallèle que devenir manager serait l’occasion d’acquérir de nouvelles compétences et connaissances. La majorité des plus de 31 ans sont quant à eux motivés par “des enjeux forts et ambitieux, dans une approche très collective” et par le fait que le soutien et l’entraide doivent être au cœur de leurs activités et de leur quotidien.

Et ces résultats s’observent de façon homogène sur l’ensemble des pays européens. “Les différences entre Etats sont trop peu significatives pour être interprétées, ce qui témoigne d’une homogénéité grandissante des fonctionnements collectifs en Europe, des logiques d’organisation aux attentes des collaborateurs en passant par les aspirations des jeunes pour leur carrière”, détaille Dominique Duquesnoy qui se réjouit de constater que “l’avenir du management” n’est pas en danger.