Choose France : Macron hausse le ton face à TotalEnergies

Choose France : Macron hausse le ton face à TotalEnergies

C’est une réponse pour le moins catégorique. Interrogé par Bloomberg ce lundi 13 mai, en marge du sommet Choose France, à Versailles, le président de la République s’est opposé à son tour à l’idée d’une cotation principale de TotalEnergies à New York.

À la question de savoir si cette perspective lui irait, le chef de l’Etat a répondu sans ambiguïté : “Pas du tout. Je serais très surpris. J’attends une confirmation, j’ai compris que c’étaient des rumeurs”, a-t-il dit lors d’un entretien auprès de la chaîne Bloomberg.

L’affaire est partie des déclarations surprises du patron du groupe, Patrick Pouyanné, également auprès de Bloomberg. Dans un entretien publié le 26 avril, le PDG avait dit réfléchir à une cotation principale à la Bourse de New York. “Ce n’est pas une question d’émotion. C’est une question d’affaires”, avait ajouté le dirigeant de l’entreprise, tout en assurant que le siège social de ce fleuron du CAC 40 resterait bien à Paris.

Son argument principal : “une base d’actionnaires américains qui grossit”, ce qui amène l’entreprise à s’interroger sur la façon de “donner accès plus facilement aux actions pour les investisseurs américains”, a-t-il expliqué. Confronté à cette réflexion, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire avait déjà dit début mai qu’il comptait se battre pour que ce déménagement depuis la Bourse de Paris “n’ait pas lieu”.

Nécessité d’un “vrai marché intérieur européen”

Emmanuel Macron s’est par ailleurs exprimé lundi sur le “besoin d’un véritable marché intérieur” européen. “L’énergie, la finance ou les télécommunications sont des secteurs clés où le marché unique n’existe pas, ce qui était un choix depuis le tout début”, a-t-il observé, toujours auprès de la chaîne Bloomberg, estimant qu’une “approche comme marché unique” serait “bien plus efficace”.

Interrogé sur le scénario éventuel d’un rachat d’une banque française par une homologue européenne, Emmanuel Macron a répondu : “cela fait partie du marché, mais agir en Européens signifie avoir besoin de consolidation en tant qu’Européens”. “Ce n’est qu’en protégeant plus intelligemment ses intérêts, en assouplissant les réglementations au sein du marché unique et en renforçant la puissance de feu financière de l’UE que celle-ci aura une chance de rivaliser avec la Chine et les États-Unis”, a-t-il estimé.

Accompagné de ses collaborateurs, Emmanuel Macron “dresse un portrait sombre de l’Europe”, en cas de non-application de ses propositions de renouveler le modèle économique de l’UE, commente Bloomberg. Le président français pointant un déclin industriel, une baisse de la productivité et des dettes publiques écrasantes, alourdies par le poids d’un vaste État-providence et d’une population vieillissante.

Mais cette union bancaire de l’Europe, avec notamment une assurance “dépôts” commune, fait toujours défaut. L’Allemagne et d’autres freinent, arguant que leurs épargnants ne devraient pas être tenus responsables des pertes subies par les banques d’autres pays, rappelle Bloomberg.

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