Flotte auto : ces gestionnaires indépendants qui séduisent les grands groupes

Flotte auto : ces gestionnaires indépendants qui séduisent les grands groupes

Au nez et à la barbe du mastodonte Overlease, Fatec vient de remporter un contrat de taille. Pas moins de la moitié du parc de Véhiposte, la filiale dédiée aux mobilités du groupe La Poste ! A compter du 1er mai, la PME marseillaise prendra en charge 32 000 voitures, camions et vélos-cargos électriques. Elle en assurera la maintenance et supervisera les commandes et les livraisons.

La force de la société phocéenne tient à son indépendance à l’égard des constructeurs, des loueurs et des réseaux d’entretien. “Avec nous, les entreprises sont certaines de disposer d’un conseil objectif”, aime à répéter son dirigeant, Théophane Courau. Et une supervision des plus strictes. Sur le plateau technique, d’anciens mécaniciens vérifient chaque devis de réparation, le prix des pièces, le temps de main-d’œuvre et leur conformité aux barèmes du constructeur. Le client gagne en transparence, ne paye que les frais réellement engagés et s’affranchit des forfaits souvent imposés en location longue durée. Résultat : des économies de l’ordre de 10 % à 20 %.

“Les gestionnaires indépendants ne sont pas contraints par des accords-cadres avec tel réparateur de pare-brise ou tel autre prestataire de pneu. Et ils n’ont aucun intérêt à préconiser une carte de carburant en particulier. Ce qui autorise le sur-mesure”, souligne Philippe Ambon, directeur du développement de holson, un cabinet conseil auprès des responsables de flottes.

L’externalisation s’avère particulièrement pertinente pour les entreprises qui possèdent de 100 à 500 véhicules. Elles ne disposent souvent que d’une seule personne pour les administrer, laquelle, généralement, ne bénéficie pas d’outils informatiques adéquats ni de l’intégralité des connaissances nécessaires. Comment maîtriser à la fois les barèmes de l’Urssaf sur les avantages en nature et le niveau d’imposition de la société lié à la sélection des modèles ?

Une liberté plus grande

“Le métier s’est extrêmement complexifié, à cause de la fiscalité et de la transition énergétique”, insiste Philippe Ambon. Exit le tableau Excel, place aux logiciels de pointe. Et à l’anticipation. “Nous avons décortiqué la loi de finances dès sa parution et réorienté les choix de nos clients pour échapper à la taxe sur le poids des véhicules”, se souvient Philippe Ambon.

L’incitation à la mobilité verte représente un atout majeur pour les indépendants. Contrairement aux loueurs longue durée, ils ne placent pas de financement et n’écoulent pas d’automobiles. Ils se trouvent donc libres de recommander une réduction du parc et d’inciter à l’autopartage entre les salariés. Ou de limiter les kilométrages en augmentant le recours au train.

“Nous pouvons préconiser de recourir davantage au télétravail ou un nouveau système de réunions dans une agence, confirme Philippe Ambon. Nous sommes au cœur d’un maillage de directions variées, confrontées à leurs propres problématiques. Ce qui nous confère une vision d’ensemble dont sont dépourvus les grands groupes de location, principalement en contact avec le service des achats.” Cette plurifonctionnalité séduit un nombre toujours plus grand d’entreprises. Sanofi a ainsi confié récemment 1 500 véhicules octroyés à ses visiteurs commerciaux à Traxall. L’Oréal a retenu le lyonnais Solucar.

En 2022, huit de ces “affranchis” ont créé leur association, aFleet. Venus d’horizons différents – éditeurs de logiciels, télégaragistes, conseil en mutation vers le zéro émission -, ils partagent leur savoir-faire et mènent des réflexions sur l’écosystème des flottes. Au total, ils agrègent 600 clients, 400 000 véhicules et près de 400 collaborateurs. Une force de frappe qui a engendré une croissance de 8 % l’an dernier.

Un article du dossier spécial “Automobile” de L’Express, paru dans l’hebdo du 18 avril.

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