Gaza : Israël répond à la CIJ que son offensive à Rafah ne met pas en péril l’existence des Palestiniens

Gaza : Israël répond à la CIJ que son offensive à Rafah ne met pas en péril l’existence des Palestiniens

Les bombardements de l’armée israélienne et les combats au sol se poursuivent ce vendredi 24 mai dans la bande de Gaza, tandis que la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël l’arrêt immédiat de son offensive militaire à Rafah.

Une nouvelle bataille judiciaire pour Israël alors que plus tôt cette semaine, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, avait demandé l’émission de mandats d’arrêt contre des dirigeants israéliens, notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahou, et des dirigeants du Hamas, incluant le chef du mouvement islamiste palestinien à Gaza, Yahya Sinouar.

Les infos à retenir

⇒ Israël doit “immédiatement” stopper son offensive militaire à Rafah, ordonne la CIJ

⇒ Netanyahou réunit pour “consultation” son gouvernement

⇒ L’ambassadeur palestinien à l’ONU “salue” la décision de la CIJ

La CIJ ordonne à Israël de stopper “immédiatement” son offensive militaire à Rafah

La plus haute juridiction de l’ONU a ordonné ce vendredi à Israël de stopper son offensive militaire à Rafah, une décision susceptible d’ajouter à la pression internationale en faveur d’une trêve après plus de sept mois de guerre.

Israël doit “arrêter immédiatement son offensive militaire, et toute autre action menée dans le gouvernorat de Rafah, qui serait susceptible d’infliger au groupe des Palestiniens de Gaza des conditions d’existence capables d’entraîner sa destruction physique ou partielle”, a déclaré la Cour internationale de justice (CIJ), qui siège à La Haye. La cour a aussi ordonné à Israël de maintenir le passage de Rafah ouvert pour permettre un accès “sans restriction” à l’aide humanitaire.

La juridiction a également appelé à la libération immédiate des personnes prises en otages par le Hamas lors de son attaque du 7 octobre contre Israël. Les ordonnances de la CIJ, qui tranche les différends entre États, sont juridiquement contraignantes mais elle n’a aucun moyen de les faire respecter. Israël avait affirmé devant la cour qu’un cessez-le-feu imposé permettrait aux combattants du Hamas de se regrouper, et rendrait impossible la libération des otages pris lors de l’attaque du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre.

Israël répond à la CIJ que son offensive sur Rafah ne met pas en péril l’existence des Palestiniens

Israël a réagi ce vendredi à la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) lui ordonnant de stopper immédiatement son offensive sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, affirmant que celle-ci ne posait aucun risque existentiel pour la “population civile palestinienne”.

“Israël n’a pas mené et ne mènera pas d’opérations militaires dans la zone de Rafah qui créent des conditions de vie susceptibles de conduire à la destruction de la population civile palestinienne, en tout ou en partie”, assure un communiqué commun du ministère des Affaires étrangères et du Conseil de la sécurité nationale.

Les décisions de la CIJ sont “contraignantes”, rappelle le chef de l’ONU

Les décisions de la Cour international de Justice (CIJ) sont “contraignantes”, et le secrétaire général de l’ONU s’attend à ce que les parties y obtempèrent “dûment”, a déclaré son porte-parole après l’ordre donné à Israël d’arrêter son offensive militaire à Rafah.

Prenant “note” des décisions de la CIJ ordonnant l’arrêt de l’offensive israélienne à Rafah, l’entrée de l’aide humanitaire et la libération des otages, le secrétaire général Antonio Guterres “rappelle que conformément à la Charte et au statut de la Cour, les décisions sont contraignantes et il a toute confiance dans le fait que les parties vont dûment obtempérer aux ordres de la Cour”, a déclaré Stéphane Dujarric à la presse.

L’ambassadeur palestinien à l’ONU “salue” la décision de la CIJ

L’ambassadeur palestinien à l’ONU a “salué” vendredi la décision de la Cour internationale de Justice ordonnant à Israël d’arrêter son offensive militaire à Rafah. “Nous saluons ces mesures provisoires, notamment sur l’arrêt de l’opération militaire à Rafah (…) et l’appel à rouvrir le point de passage de Rafah” pour l’entrée de l’aide humanitaire, a déclaré Riyad Mansour à la presse, soulignant qu’Israël “doit respecter” ces décisions contraignantes, “sans hésitation”.

De son côté, le Hamas a déclaré qu’il “salue la décision de la Cour internationale de justice” dans un communiqué, en ajoutant toutefois qu’il s’attendait à ce que la plus haute juridiction de l’ONU “prenne une décision pour mettre fin à l’agression et au génocide contre notre peuple dans toute la bande de Gaza, et pas seulement à Rafah”, dans le sud du territoire palestinien.

Macron reçoit vendredi les chefs de la diplomatie de quatre pays arabes

Le président français Emmanuel Macron recevra ce vendredi soir le Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar, les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Egypte et de Jordanie pour faire un point sur la “situation au Proche-Orient”, a annoncé l’Elysée. Il s’agit du Qatari Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, du Saoudien Fayçal ben Farhane, de l’Egyptien Sameh Choukry et du Jordanien Ayman Safadi, a ajouté l’Elysée, sans plus de précisions.

“Cette visite s’inscrit dans le cadre de la volonté” française “de coopérer avec les ministres arabes pour faire pression en faveur d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza”, a précisé le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères Ahmad Abou Zeid.

Le chef de la CIA, William Burns, est également attendu à Paris vendredi ou samedi pour tenter de relancer les pourparlers avec Israël sur une trêve à Gaza, a appris l’AFP de source occidentale proche du dossier.

Borrell demande à Israël de ne pas “menacer” les juges de la CPI

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a appelé ce vendredi Israël à ne pas “intimider” et “menacer” les juges de la Cour pénale internationale (CPI), dont le procureur général a requis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et son ministre de la Défense Yoav Gallant.

“Je demande à tout le monde, à commencer par le gouvernement d’Israël, mais aussi certains gouvernements européens, de ne pas intimider les juges, de ne pas les menacer”, a déclaré Josep Borrell dans une interview à la télévision publique espagnole TVE, en appelant au “respect de la Cour pénale internationale”.

Mort d’un otage : Macron dit son “immense tristesse”

Emmanuel Macron a exprimé ce vendredi son “immense tristesse” après l’annonce de la mort de l’otage franco-mexicain du Hamas, Orión Hernández-Radoux, dont le corps a été récupéré dans la nuit par l’armée israélienne aux côtés de ceux de deux autres otages.

Orión Hernández-Radoux est la 43e victime française de l’attaque terroriste du mouvement islamiste palestinien survenue le 7 octobre en Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1 170 personnes. Deux otages français restent désormais détenus depuis plus de sept mois.

Netanyahou invité à s’adresser “bientôt” au Congrès américain

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s’adressera “bientôt” au Congrès américain, a annoncé ce jeudi soir le chef républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, pour qui il s’agira d’une expression “forte de soutien” en pleine guerre à Gaza.

“Ce soir, je suis heureux de vous annoncer autre chose : nous accueillerons bientôt le Premier ministre Netanyahou au Capitole pour une session conjointe du Congrès”, a déclaré le “speaker” (président) républicain de la Chambre des Représentants, lors d’une réception à l’ambassade d’Israël à Washington. “Il s’agira d’une manifestation opportune et, je pense, très forte de soutien au gouvernement israélien au moment où il en a le plus besoin”, a-t-il ajouté.

Israël annonce “couper le lien” entre le consulat d’Espagne à Jérusalem et les Palestiniens

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, a annoncé ce vendredi avoir “décidé de couper le lien” entre le consulat d’Espagne à Jérusalem et les Palestiniens, “en réponse” à la récente reconnaissance par Madrid de l’Etat de Palestine et à un “appel antisémite” d’une ministre espagnole.

Le ministre affirme avoir pris ces mesures “en réponse à la reconnaissance d’un Etat palestinien par l’Espagne et à l’appel antisémite (d’une ministre espagnole) à ne pas simplement reconnaître un Etat palestinien mais à ‘libérer la Palestine du fleuve à la mer'”. L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont annoncé mercredi leur décision de reconnaître l’Etat de Palestine à partir du 28 mai, provoquant la fureur d’Israël qui a dénoncé une “récompense pour le terrorisme”.