Gaza : Macron “favorable” à l’évacuation des universités bloquées

Gaza : Macron “favorable” à l’évacuation des universités bloquées

Il ne s’arrête plus. Quelques jours après un entretien fleuve dans le journal britannique The Economist et à peine plus d’une semaine après son grand discours de la Sorbonne, Emmanuel Macron a remis le couvert ce dimanche 5 mai, en donnant une interview à La Provence et à La Tribune Dimanche. Extraits.

Les blocages des étudiants pour la Palestine

Alors que Sciences Po et plusieurs universités ont été bloqués par des étudiants en soutien à la Palestine, le président de la République a condamné “avec la plus grande fermeté” ces mouvements. “Je comprends très bien que ce qui se passe aujourd’hui en particulier à Gaza bouleverse – la France appelle d’ailleurs à un cessez-le-feu immédiat – mais empêcher le débat n’a jamais aidé à la résolution d’un conflit”, a souligné le chef de l’Etat, tout en se disant “favorable” à l’évacuation par les forces de l’ordre des universités bloquées “à la demande des établissements”.

“Certaines formations, comme La France insoumise, ont considéré que c’était une manière pertinente de mener le combat. Il est simplement contreproductif et inacceptable qu’au nom de leurs combats, ils empêchent le débat”, a-t-il notamment critiqué.

Les européennes, Attal et le RN

Tandis que la tête de liste de la majorité, Valérie Hayer, est à la peine dans les sondages pour les élections européennes, le président de la République a enjoint le Premier ministre Gabriel Attal à “s’engager au maximum dans la campagne”, “en faisant des débats, des meetings, en allant sur le terrain”. Interrogé sur l’action du chef du gouvernement nommé il y a quatre mois, Emmanuel Macron a chanté ses louanges. “Il est à l’action, au combat avec les qualités qui sont les siennes, que je lui connais et pour lesquelles d’ailleurs j’ai décidé de le nommer à ce poste”, a-t-il précisé.

Concernant le RN et son succès dans les sondages, le président est catégorique : “Il est haut parce qu’il ne gouverne pas et qu’il ne dit rien”, qu’il “s’adapte à l’esprit du moment et aux sondages”, ne prononçant par exemple “plus un mot” sur la sortie de l’euro, a-t-il asséné. Et de poursuivre : “Ils sont perclus d’incohérences. Ils changent de visage en permanence. Un jour le Frexit. Un autre le maintien dans l’Union. Agréger les colères, ce n’est jamais proposer un programme ou dessiner un avenir.”

La proportionnelle et la limitation des mandats

C’était une de ses promesses en 2017 : introduire une “dose de proportionnelle” aux élections législatives. Emmanuel Macron pourrait-il faire voter cette mesure avant la fin de son mandat ? “Si une majorité se dégage pour introduire une part de proportionnelle, oui. C’est l’engagement que j’ai pris. Je pense que ce serait bon pour la démocratie”, a-t-il répondu. Car le camp présidentiel est divisé sur la question. Le chef des députés Renaissance, Sylvain Maillard, est contre, tout comme la ministre des relations avec le Parlement, Marie Lebec, tandis que les alliés du MoDem militent de longue date en faveur de ce mode de scrutin.

Dans l’entretien accordé à La Tribune Dimanche, le président évoque aussi la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels successifs. Cette règle “est là et je ne vais pas changer la Constitution”, mais “si vous me demandez mon avis personnel : je pense que c’est toujours mieux quand on laisse le choix aux électeurs”, a-t-il lâché, tout en assurant qu’il n’aurait pas forcément “aimé être candidat à un troisième mandat”. Mais “quand on met des interdictions dans la loi, on capture en quelque sorte une part de la liberté des électeurs qui sont souverains”, a-t-il ajouté.

Les municipales à Marseille

Investissements massifs avec le plan “Marseille en grand”, lutte contre le trafic de drogues et même… fada de l’OM. Les journalistes de La Tribune Dimanche et de La Provence ont interrogé le chef de l’Etat sur “une rumeur qui court” : sa possible candidate aux élections municipales en 2026 dans la deuxième ville de France, éventuellement “en position non éligible” sur la liste de la majorité.

Une hypothèse balayée par Emmanuel Macron. “Certains ont peut-être regardé cette possibilité, mais je ne serai pas candidat – à quoi que ce soit”, a répondu le chef de l’Etat. Et d’ajouter à quelques jours de l’arrivée de la flamme olympique à Marseille : “C’est une ville pour laquelle j’ai une immense affection, qui a un potentiel extraordinaire, qui peut apporter encore plus au pays, par sa vitalité. Il faut qu’on aide Marseille.”

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