Géorgie : le Parlement adopte la loi controversée sur „l’influence étrangère”

Géorgie : le Parlement adopte la loi controversée sur „l’influence étrangère”

Le Parlement géorgien a adopté mardi 14 mai le projet de loi controversé sur l'”influence étrangère”, malgré des manifestations d’ampleur contre ce texte qui, selon ses détracteurs, détourne ce pays du Caucase de l’Europe pour l’entraîner vers Moscou. Lors d’un examen en troisième et dernière lecture, les députés ont voté à 84 voix „pour” et à 30 voix „contre”, selon des images retransmises à la télévision publique.

Cette loi exige que toute ONG ou organisation médiatique recevant plus de 20 % de son financement de l’étranger s’enregistre en tant qu'”organisation poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère”. Un texte qui rappelle la loi sur „les agents de l’étranger”, votée en Russie en juillet 2012 dont l’objectif était de museler l’opposition. D’où son surnom de „loi Poutine”. La référence est particulièrement sensible en Géorgie, pays qui balance entre les sphères d’influence russe et européenne et a été envahi par Moscou lors d’une brève guerre en 2008.

L’opposition géorgienne accuse le parti au pouvoir, Rêve géorgien, de vouloir réprimer l’opposition avant les élections législatives prévues cet automne.

Le texte, dont une première mouture avait été présentée l’an dernier avant d’être abandonnée face à d’importantes manifestations, est revenu au Parlement en avril. Il était porté par Rêve géorgien et par son fondateur, le discret ex-Premier ministre Bidzina Ivanichvili.

La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, une pro-européenne et ancienne diplomate française en conflit ouvert avec le gouvernement, devrait mettre son veto au texte voté, mais Rêve géorgien assure avoir assez de voix pour passer outre.

Vendredi 10 mai, l’ambassadeur de Géorgie en France, Gotcha Javakhishvili, avait annoncé sa démission et appelé au retrait du texte qui entrave, selon lui, les relations du pays avec ses partenaires étrangers. Deux jours plus tôt, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait dit suivre avec „une vive inquiétude” la situation en Géorgie.

La Géorgie a obtenu le statut de candidat à l’adhésion en décembre 2023, sous réserve que des réformes, notamment liées à l’Etat de droit, soient adoptées.

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