Intelligence artificielle : comment Macron compte faire de la France une championne

Intelligence artificielle : comment Macron compte faire de la France une championne

Fonds d’investissement, crédits supplémentaires pour la formation, mission “d’acculturation” des Français : le Président Emmanuel Macron a annoncé, mardi 21 mai, une nouvelle série de mesures pour faire de la France une championne de l’intelligence artificielle (IA).

La “bataille” de l’IA doit se jouer autour de “cinq grands domaines : les talents, les infrastructures, les usages, l’investissement et la gouvernance”, a déclaré le chef de l’Etat français à l’occasion d’un rassemblement des grands acteurs du secteur, à la veille de l’ouverture du salon VivaTech à Paris.

Emmanuel Macron a ainsi annoncé 400 millions d’euros supplémentaires pour financer la formation de spécialistes de l’intelligence artificielle à travers neuf pôles d’excellence, “des clusters de l’IA”. L’objectif est de passer de 40 000 personnes formées par an à 100 000, a-t-il détaillé, devant des chefs de file du secteur comme Eric Schmidt, ancien PDG de Google, ou encore Yann Le Cun, directeur du laboratoire de l’IA de Meta, réunis à l’Elysée.

Emmanuel Macron a aussi dévoilé le lancement avant la fin de l’année d’un nouveau fonds d’investissement, souscrit à un quart par l’Etat, afin d’accompagner les secteurs les moins bien financés et les plus technologiquement liés à l’IA, les puces électroniques ou encore le cloud.

Pour faciliter l’adoption de cette nouvelle technologie par les Français, le président a aussi confié une mission “d’acculturation des citoyens” au Conseil national du numérique, qui disposera d’une enveloppe de 10 millions d’euros pour organiser des débats, des cafés autour de l’intelligence artificielle à travers la France.

Le pays accueillera aussi un nouveau centre d’évaluation en intelligence artificielle, qui aura vocation à devenir l’un des plus grands centres mondiaux, a ajouté M. Macron. Après le Royaume-Uni en 2023 et la Corée du Sud actuellement, la France organisera par ailleurs les 10 et 11 février 2025 la prochaine édition du sommet international de l’intelligence artificielle.

Un partenariat avec les Emirats arabes unis

La France et les Emirats arabes unis ont conclu mardi un “partenariat stratégique” dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA), a annoncé à l’AFP le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire, en visite dans le riche Etat du Golfe. L’accord, signé avec le directeur du fonds souverain émirati Mubadala, Khaldoun Al Moubarak, ouvre “une nouvelle ère de coopération économique” entre les deux pays dans ce secteur technologique crucial, en plein essor notamment aux Etats-Unis et en Chine, a-t-il indiqué.

“La France a fait le choix d’être le pays leader en Europe sur l’IA. Et pour cela, nous avons besoin de partenaires”, a poursuivi le ministre, venu à Abou Dhabi à la tête d’une importante délégation de chefs d’entreprises et de start-up. “Quatre nouveaux champs de coopération seront ouverts et développés dans les mois à venir”, a-t-il expliqué, en citant le développement des compétences et de la recherche, des investissements dans les centres de données et de l’industrie des semi-conducteurs.

“Nous avons déjà une coopération qui a commencé avec GlobalFoundries, qui appartient au fonds Mubadala” et qui a investi dans une usine de production de semi-conducteurs en France, a souligné Bruno Le Maire. “Nous souhaitons accélérer le déploiement de ces investissements et les élargir”, a-t-il ajouté en se donnant un délai de six mois pour chiffrer les investissements à venir. Enfin, le dernier volet de l’accord porte sur les applications de l’IA. “Nous avons beaucoup de start-up […] qui ont des cas d’usage de l’IA qui pourraient être développés aux Emirats arabes unis”, notamment dans le domaine de la santé, a souligné Bruno Le Maire.

Le riche pays pétrolier, qui a été le premier au monde à se doter d’un ministre de l’IA en 2017, ambitionne de devenir l’un des leaders mondiaux dans ce domaine d’ici 2031. En avril, le géant américain Microsoft a annoncé un investissement de 1,5 milliard de dollars dans G42, une société d’IA contrôlée par Tahnoon ben Zayed, conseiller à la sécurité nationale et frère