Législatives : Attal promet de “faire mieux”, Dati garantit “une nouvelle gouvernance”

    Législatives : Attal promet de “faire mieux”, Dati garantit “une nouvelle gouvernance”

    A une semaine du premier tour des législatives anticipées, le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella a déclaré que si le parti d’extrême droite obtient la majorité absolue à l’Assemblée, il sera le Premier ministre “de tous les Français sans aucune distinction”, dans un entretien mis en ligne samedi par le JDD. Pour la formation de son gouvernement “d’union nationale” qu’il entend constituer, l’eurodéputé assure qu’il sera composé “de personnes issues du Rassemblement national ainsi que d’autres mouvements politiques”, précisant que le patron de LR Éric Ciotti, qui a conclu une alliance avec le RN, y aura “sa place”.

    De son côté, Jean-Luc Mélenchon a redit, samedi, qu’il pourrait tout à fait être le prochain premier ministre en cas de victoire du Nouveau Front populaire (NFP), alors que plusieurs personnalités de l’alliance de gauche ont exprimé leur opposition à le voir arriver à Matignon, comme Raphaël Glucksmann, Valérie Rabault et Aurélien Rousseau.

    Les infos à retenir

    ⇒ Mélenchon se dit “bien évidemment” prêt à être Premier ministre

    ⇒ Jordan Bardella affirme qu’il sera le Premier ministre de “tous les Français”

    ⇒ Gabriel Attal promet un “changement” et de “faire mieux”

    Hollande demande à Mélenchon de “se taire”

    L’ancien président François Hollande a exhorté ce dimanche Jean-Luc Mélenchon à “se taire” au regard du “rejet” suscité par l’Insoumis, qui après avoir répété la veille qu’il postulait pour Matignon, a répliqué qu’il n’avait “jamais cédé” à qui que ce soit. “Si j’ai un message à faire passer, c’est que Jean-Luc Mélenchon […], s’il veut rendre service au Nouveau Front populaire, il faut qu’il se mette de côté, qu’il se taise”, a déclaré l’ex-président depuis son fief de Corrèze, où il est candidat lors de ces législatives anticipées.

    “Ça ne veut pas dire que je nie la sensibilité qu’il représente”, a-t-il poursuivi. “Mais quand il y a plus de rejet sur Jean-Luc Mélenchon que sur (Marine) Le Pen ou (Jordan) Bardella, il y a un moment où il faut avoir conscience de quel est l’intérêt général”, a-t-il plaidé. “Est-ce qu’on veut faire gagner la gauche ou on veut au contraire faire de la conflictualité ? Moi je refuse la conflictualité parce que c’est ce que souhaite l’extrême droite”, a encore fait valoir l’ancien chef de l’Etat, appelant le leader insoumis à “faire un effort”.

    Scholz “préoccupé” par une éventuelle victoire de l’extrême droite

    Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est dit, ce dimanche, “préoccupé” par la perspective d’une victoire de l’extrême droite lors des élections législatives anticipées en France. “Je suis préoccupé par les élections en France”, a-t-il déclaré à la chaîne publique ARD. “Et j’espère que les partis qui ne sont pas celui de (Marine) Le Pen, pour le dire ainsi, remporteront les élections. Mais c’est au peuple français de décider”, a-t-il ajouté.

    Gabriel Attal promet un “changement” et de “faire mieux”

    Promis, il y aura “un changement” : à une semaine du premier tour des législatives, le camp macroniste, Gabriel Attal en tête, assure que la gouvernance serait plus collaborative en cas de victoire face au Nouveau Front populaire et au Rassemblement national. “Il y aura, quel que soit le résultat, un avant et un après”, a martelé dimanche Gabriel Attal sur le plateau du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro, notant que “c’est la première fois depuis plus de 25 ans que les Français votent pour des élections législatives en cours de mandat”. “C’est un choix de gouvernement et de société”, a-t-il insisté, dans un paysage politique fortement polarisé autour de trois offres : celle du Rassemblement national et de ses alliés de droite, créditée de 35 % à 36 % des intentions de vote selon les sondages du week-end ; celle du Nouveau Front populaire (27 % à 29,5 %) ; et le camp macroniste, distancé (19,5 à 22 %).

    Face aux “épreuves”, Macron lui-même “a changé”, a abondé de son côté la ministre de la Culture, Rachida Dati, invitée de LCI. Le chef de l’Etat “sait où il veut aller, où il veut emmener les Français”, a-t-elle poursuivi, promettant également, en cas de victoire “un nouveau projet, une nouvelle gouvernance, une nouvelle vision, une nouvelle forme d’autorité et de fermeté sur tous les sujets”.

    Une victoire du RN entraînerait un risque “d’ingérence par des puissances étrangères” alerte un collectif de diplomates

    Un collectif de 170 diplomates et ancien diplomates a publié ce dimanche une pétition dans le quotidien Le Monde contre une victoire de l’extrême droite aux prochaines législatives, qui viendrait selon eux “affaiblir la France et l’Europe alors que la guerre est là”. “Nous avons vu la Russie envahir des Etats souverains et défaire d’un sillon de chars ce qui avait garanti la paix sur le continent européen. […] Nous avons vu le terrorisme frapper les démocraties, des régimes illibéraux réduire le pluralisme et la liberté des médias”, ont-ils écrit. Et de citer les “atteintes graves aux institutions et au pluralisme en Hongrie”, où l’extrême droite gouverne, mais aussi “aux Etats-Unis sous Donald Trump” ou encore la “perte d’influence internationale du Brésil sous Jair Bolsonaro” ou “du Royaume-Uni après le Brexit”.

    “Nos adversaires liront une victoire de l’extrême droite comme un affaiblissement français et une invitation : à l’ingérence dans notre politique nationale, à l’agressivité contre l’Europe, y compris militairement, à la vassalisation économique de la France et du continent”, listent les 170 diplomates et ancien diplomates.

    Retraites : il faudra un “nouveau système” ou “repousser l’âge”, prédit Edouard Philippe

    Le chef de file d’Horizons, Édouard Philippe, a estimé ce dimanche qu’un “nouveau système” de financement des retraites, allant au-delà de celui par répartition, serait nécessaire face au vieillissement de la population, sinon “nous serons inéluctablement portés à repousser l’âge de départ”. “Nous devons réfléchir à un nouveau système […] pas exclusivement fondé sur la répartition, sinon nous n’en sortirons pas”, a-t-il déclaré dans l’émission Dimanche en Politique sur France 3. Y compris en ayant recours à une forme de capitalisation ? “Elle existe déjà en partie”, a-t-il sobrement commenté, alors qu’il entend faire partie des candidats à l’Élysée en 2027.

    Pierre-Guillaume Méon : “Les manifestations anti-RN peuvent être déterminantes”

    Selon le professeur d’économie à l’université libre de Bruxelles, les manifestations actuelles contre l’extrême droite pourraient bien se révéler déterminantes pour l’issue des législatives. Voire pour la présidentielle de 2027… Lire notre entretien.

    Education : Belloubet dénonce le projet de “tri social” du RN

    La ministre de l’Education nationale, Nicole Belloubet, a jugé ce dimanche que le projet du Rassemblement national pour l’éducation s’apparentait à “du tri social”. Alors que la gauche dénonce un “tri social” dans les mesures gouvernementales du “choc des savoirs”, notamment les groupes de niveaux qu’elle veut supprimer, la ministre a répliqué sur Franceinfo que “c’est l’inverse” et que “le tri social, c’est ce que veut faire le RN”. “Dans leur programme aujourd’hui, il n’y a quasiment rien sur l’Education nationale. Mais lorsque je lis les propos de tel ou tel membre (du RN), c’est fin du collège unique, sélection, etc”, a ajouté Nicole Belloubet. “C’est l’inverse de ce que nous proposons : nous voulons une école qui accueille tous les élèves et les traite au mieux de leurs besoins”.

    Sur la proposition du Nouveau Front populaire de gratuité totale de l’école, la ministre a répondu que “nous avons l’allocation scolaire, les collectivités territoriales font également beaucoup d’efforts, donc le coût actuellement porte beaucoup sur les transports” et “la question est de savoir comment nous pouvons améliorer cela”. Et “nous, nous avons des systèmes de bourses, qui dorénavant seront automatiques”, a-t-elle noté, un système permettant selon elle une plus juste équité “qu’une gratuité totale”.

    Contre l’extrême droite, des mobilisations féministes dans plusieurs villes

    A l’appel de plus de 200 organisations féministes et syndicats, des mobilisations contre l’extrême droite sont prévues ce dimanche après-midi dans plusieurs villes de France, comme Bordeaux, Strasbourg, Orléans. A Paris, le cortège doit s’élancer de la place de République pour rejoindre celle de la Nation.

    Mélenchon “bien évidemment” prêt à devenir Premier ministre

    Le leader de la France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a affirmé samedi qu’il était “bien évidemment” prêt à devenir Premier ministre si l’alliance de gauche l’emportait aux législatives, malgré les réticences de plusieurs voix dans son camp. “J’ai l’intention de gouverner ce pays”, a-t-il déclaré sur France 5, en revenant sur la nécessaire unité à gauche qui impose que ce ne soit “pas le foutoir, pas le bazar, pas l’Assemblée générale permanente, le pia-pia des gauchistes qui passent leur temps à s’engueuler entre eux”.

    Mélenchon a par ailleurs estimé que les élections européennes avaient tranché en sa faveur sa “divergence” idéologique avec François Ruffin, qu’il considère être sur une ligne “social-démocrate”. Ce dernier a, selon le leader LFI, “pris la responsabilité d’une rupture” en protestant vivement contre la décision de ne pas réinvestir d’autres élus sortants aux voix discordantes, comme Raquel Garrido et Alexis Corbière.

    Interrogé enfin sur les soupçons d’antisémitisme qui pèsent sur son parti, Jean-Luc Mélenchon a de nouveau vivement réagi, considérant être tombé dans un “traquenard” : “Ce n’est pas une interview, c’est un procès”, a-t-il jugé. “Je n’ai rien à voir avec le racisme, je n’ai rien à voir avec l’antisémitisme, ça suffit maintenant, tout cela est un prétexte pour dire que La France insoumise est une organisation antisémite, de manière à favoriser le vote Rassemblement national”, a-t-il encore déclaré.

    Bardella promet d’être le Premier ministre de “tous les Français”

    Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, promet d’être le Premier ministre “de tous les Français sans aucune distinction” si le Rassemblement national obtient la majorité absolue aux législatives, dans un entretien mis en ligne samedi sur le site du JDD. Bardella, qui réitère qu’il n’acceptera Matignon que si son parti obtient la majorité absolue, s’engage à “respecter tous les Français, quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent” et assure ne pas avoir “l’intention de brutaliser le débat démocratique”.

    Pour la formation de son gouvernement “d’union nationale” qu’il entend constituer, celui dont le parti caracole en tête des sondages assure qu’il sera composé “de personnes issues du Rassemblement national ainsi que d’autres mouvements politiques”, précisant que le patron de LR Éric Ciotti, qui a conclu une alliance avec le RN, y aura “sa place”. Dans un entretien accordé à la Voix du Nord, Marine Le Pen va plus loin et n’écarte pas que des personnalités de gauche fassent partie de l’exécutif : “Oui, car il y a des cadres de ces mouvements-là qui font le même chemin que leurs électeurs”, affirme-t-elle.

    Plusieurs agressions de militants de gauche qui dénoncent l’extrême droite

    Plusieurs militants de gauche ont fait état, samedi, d’agressions attribuées à des individus d’extrême droite, une plainte étant notamment déposée en Gironde, ont annoncé des candidats du Nouveau Front populaire dans des communiqués, à huit jours des législatives. Un homme portant des tracts du Nouveau Front populaire a ainsi déclaré avoir reçu “un coup de tête au niveau de la bouche” par un homme affirmant “supporter (Jordan) Bardella”, vendredi soir à Bordeaux, selon une plainte contre X déposée samedi et que l’AFP a pu consulter. D’après ce même témoignage, son agresseur aurait aussi dit “on va vous écraser”.

    La candidate écologiste sur cette 1re circonscription de Gironde, Céline Papin, qui est l’ex-conjointe de la victime, a dénoncé samedi auprès de l’AFP “une libération de la violence avec l’envolée des scores du Rassemblement national”. La députée écologiste sortante des Hauts-de-Seine, Sabrina Sebahi, a également assuré dans un communiqué que des “militants” du Rassemblement national avaient “insulté et menacé une militante du Nouveau Front populaire, âgée”, samedi à Nanterre, affirmant qu’une plainte serait déposée.

    Pour Marine Le Pen, les propos tenus par un couple d’électeurs RN dans l’émission “Envoyé Spécial” ne sont pas racistes

    Le parquet de Montargis a annoncé, vendredi, l’ouverture d’une enquête après avoir pris connaissance de “propos discriminatoires” dans une émission d’Envoyé spécial diffusé la veille. L’extrait du reportage montre un couple blanc de sympathisants du Rassemblement national couvrir de propos racistes leur voisine, Divine Kinkela, une aide-soignante noire. Cette dernière témoigne subir les cris de singe et des insultes comme “bonobo”, avant que ses voisins, dont le jardin est orné d’une affiche et de casquettes de campagne du RN, ne l’insultent devant les journalistes. La femme du couple de voisins travaillant au tribunal judiciaire de Montargis, le procureur a immédiatement demandé que cette enquête soit instruite par le parquet d’Orléans.

    Interviewée par La Voix du Nord au sujet de cette séquence, dans un article paru samedi soir, Marine Le Pen s’est attaquée à l’émission diffusée sur France 2, estimant qu’”Envoyé spécial” est une émission “ultra-politisée à l’extrême gauche”. “Pourquoi les médias ne signalent-ils pas que cette dame, en conflit manifeste de voisinage avec ses voisins, est militante communiste et, sur les réseaux sociaux, porte des convictions suprémacistes panafricaines ?”, ajoute l’ex-députée d’extrême droite, candidate à sa réélection dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Une accusation qui semble se fonder sur l’argumentaire d’un article de Boulevard Voltaire, note le quotidien régional, en référence à un article sur le sujet publié par le site d’extrême droite.

    Marine Le Pen estime ensuite que les propos tenus par le couple ne sont pas racistes, quelques heures après que le parquet de Montargis a estimé, dans un communiqué, qu’au regard de la loi “les paroles et comportements constatés pouv [ait] revêtir les qualifications pénales d’injures publiques et non publiques à caractère racial, provocation publique à la discrimination et violence sans incapacité à caractère racial”. “La question est de savoir si “va dans ta niche” n’est pas une expression populaire de gens qui se détestent. Est-ce que c’est raciste ? Moi-même, je peux le dire à l’égard de mes amis ! C’est vous qui tirez la conclusion que c’est raciste du fait de la couleur de peau de la victime. Ça, c’est scandaleux”, avance Le Pen.