Législatives : les couacs du vote électronique, l’appel “des forces démocratiques” contre le RN

Législatives : les couacs du vote électronique, l’appel “des forces démocratiques” contre le RN

21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays. Ce mardi 25 juin, les Français de l’étranger ont commencé à voter – non sans mal. Dans les colonnes du Monde, 220 personnalités publiques appellent à faire barrage à l’extrême droite. Absents de cette tribune, les représentants des Républicains le seront également du débat organisé ce soir sur TF1 : le Conseil d’Etat a rejeté la requête en référé de LR.

Le couac du jour : les débuts chaotiques du vote en ligne pour les Français de l’étranger

Comme pour chaque élection, les Français de l’étranger votent pour les législatives avec quelques jours d’avance sur la métropole. Et, contrairement aux électeurs présents sur le territoire national qui sont contraints de se rendre aux urnes, les Français résidant à l’étranger ont la possibilité de voter en ligne.

Pour ce faire, un portail dédié au scrutin a été ouvert à midi ce mardi sur le site du ministère des Affaires étrangères. Sauf qu’une heure à peine après son lancement, la page Internet plantait. Sur les réseaux sociaux, plusieurs votants ont fait part de leur mécontentement après être tombés sur un message les informant que le site était “en cours de maintenance”.

Sur X (anciennement Twitter), l’un d’entre eux tempête : “Dur dur de voter. Depuis 12h ce mardi, les Français de l’étranger peuvent en théorie choisir leur candidat pour le 1ᵉʳ tour des législatives. Sauf que ça bugge.” Une difficulté pour se connecter que le site de France Diplomatie explique par la présence “d’un fort afflux”. Pas de panique cependant, les électeurs ont jusqu’au jeudi 27 juin à midi pour voter.

La tribune du jour : l’appel des 220 à faire barrage au second tour

En assurant ce lundi que les Ecologistes se retireraient au second tour en cas de triangulaire face au RN, Marine Tondelier avait lancé une petite musique qui n’a pas tardé à être reprise. Dans une tribune publiée dans Le Monde ce mardi, quelque 220 personnalités appellent ainsi à un accord de désistement dans les circonscriptions où le RN pourrait l’emporter. Ainsi, en cas de triangulaire au second tour, le candidat le moins bien placé sera prié de se retirer au profit du candidat “des forces démocratiques”.

Parmi les grands noms de la politique qui ont signé cette tribune : l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, le député sortant et ancien ministre Clément Beaune, la ministre Agnès Pannier-Runacher, l’ancien chef de gouvernement Jean-Marc Ayrault, le maire de Marseille, Benoît Payan, ou encore l’ancien député européen Daniel Cohn-Bendit, mais aucune personnalité issue des Républicains ou de l’aile droite de la Macronie… Edouard Philippe, qui rêve d’une coalition qui irait de la gauche “de gouvernement” à la droite “républicaine”, n’est visiblement pas près de voir son vœu s’exaucer.

Le débat du jour : la colère de Pécresse

Ce mardi sur TF1, à 21 heures, a lieu le premier grand débat de ces élections législatives anticipées. Et seules trois nuances politiques seront représentées. Ainsi batailleront le Premier ministre, Gabriel Attal, pour la majorité présidentielle, et, pour l’alliance Rassemblement national-Ciotti, Jordan Bardella, qui aspire à remplacer le premier. Enfin, le visage du Nouveau Front populaire sera ce soir l’insoumis Manuel Bompard.

Amers d’avoir été écartés du ring, les Républicains ont saisi le Conseil d’Etat en référé. Mais, en début d’après-midi, le juge du Palais-Royal a rejeté la demande du parti de droite. A quelques heures du débat, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, s’agace auprès de L’Express : “Depuis l’élection présidentielle de 2022, les médias de droite et d’extrême droite notamment, tentent d’invisibiliser les Républicains pour faire monter le Rassemblement national”…

Le chiffre du jour : le seuil de 1 million de procurations a été franchi

1 377 105. C’est le nombre de procurations réalisées entre le 10 et le 23 juin inclus, d’après les chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur. Soit près de six fois plus qu’à J-7 du premier tour des élections législatives de 2022. Un niveau élevé qui s’explique à la fois par les dates des deux tours – plus avancées dans l’été que lors d’élections classiques – mais également par l’enjeu du scrutin, dramatisé à son plus haut niveau.

Par la coalition de gauche, qui tire chaque jour la sonnette d’alarme sur l’éventualité d’une arrivée au pouvoir de l’extrême droite. Mais également par le Rassemblement national, qui martèle tous azimuts que ces élections constituent un “tournant majeur” et “inédit” dans l’histoire politique du pays. Et enfin, par le président de la République lui-même, qui a agité le spectre d’une “guerre civile” en cas d’arrivée au pouvoir d’un des deux camps adverses. Ainsi Emmanuel Macron reprend-il l’antienne qu’il convoque à chaque élection : “Moi ou le chaos.”

L’analyse du jour : le vrai bilan de l’extrême droite en Europe

Depuis la déflagration provoquée par la dissolution de l’Assemblée nationale, l’expression est comme suspendue aux lèvres de nombreux observateurs et acteurs de la scène politique : “L’extrême droite est aux portes du pouvoir”, avertissent-ils. Il faut dire que l’arrivée à Matignon du Rassemblement national serait une première sous la Vᵉ République : aucun gouvernement d’extrême droite n’a été aux manettes depuis la fin du régime de Vichy. Mais pas une première sur le Vieux Continent.

Depuis plusieurs années, les partis nationalistes font florès chez certains de nos voisins. En Italie, par exemple, où la formation politique post-fasciste Fratelli d’Italia est à la tête de la coalition gouvernementale. Mais également en Hongrie, gouvernée depuis 2010 par Viktor Orban. Jusqu’à peu, la Pologne était également sous l’emprise du PiS, jusqu’à ce qu’il soit débarqué du pouvoir par les urnes en octobre dernier. Mais, alors, qu’est-ce que donne l’extrême droite une fois au pouvoir ? L’Express a passé au crible son bilan dans plusieurs pays européens.