L’inexorable perte d’influence de la France au Parlement européen

L’inexorable perte d’influence de la France au Parlement européen

Passé de la troisième à la quatrième position notamment en raison du mauvais résultat de la liste macroniste en France, le groupe Renew – et avec lui la voix de l’Elysée – perdra à coup sûr de l’influence à Bruxelles et Strasbourg dans les cinq années à venir. Reste à savoir, jusqu’à quel point. En passant de 102 eurodéputés à un peu plus de 70, la dégringolade est actée : Renew perd mécaniquement du temps de parole dans l’hémicycle, des financements et du personnel. Malgré 13 élus seulement, soit 10 de moins qu’en 2019, les Français restent les plus nombreux dans ce groupe et Valérie Hayer (Renaissance) conserve la présidence du groupe. La “bataille”, à coups de négociations, pour les présidences de commissions et sous-commissions au Parlement européen – c’est là, aussi, que se mesure le poids d’un pays – n’est, elle, pas terminée.

Renew en contrôlait trois jusqu’à présent : Environnement, Défense (la vice-présidente était Nathalie Loiseau) et Pêche. Mais ce n’est pas le seul critère de l’influence des pays membres qui se calcule aussi à leur taille, à la personnalité de leur dirigeant et, last but not least, à leur situation politique interne.

Sur les deux premiers paramètres, pas de problème : la France (68 millions d’âmes) reste la France et Macron reste Macron, un dirigeant jugé volontariste et compétent par ses pairs du Conseil européen. Le dernier critère, en revanche, dépend des législatives à venir. Si le Rassemblement national (30 eurodéputés, + 12 sièges) ne conquiert pas Matignon, l’essentiel sera sauf pour Emmanuel Macron et l’image de stabilité de la France. En cas de cohabitation avec l’extrême droite, en revanche…