Marque employeur : “Les managers doivent avoir un rôle modèle”

Marque employeur : “Les managers doivent avoir un rôle modèle”

Focalisées sur leur marque employeur pour renvoyer une image à leurs clients et à leurs salariés, nombre d’entreprises font le choix de la communication. IBM (près de 300 000 salariés dans le monde) en a fait un autre en nommant en 2021 Alex Bauer (30 ans chez Accenture), directeur général d’IBM Consulting France. Sa feuille de route : le repositionnement du conseil dans le cœur de métier d’IBM, essentiellement reconnu pour son expertise technologique.

L’entité française doit trouver sa place dans un écosystème ultra-concurrentiel : “c’est comme si on positionnait une nouvelle marque. IBM a dans son ADN le triptyque innovation, technologie et compétences des enjeux business”, indique le DG. Premier point d’une stratégie en trois axes : ne pas multiplier les clients mais “avoir avec eux une relation privilégiée, plus d’intimité fondée sur la proximité de la relation”. Il faut constituer des équipes compétentes pour aller chercher les dirigeants de haut niveau.

“Le deuxième point est la différenciation : c’est une approche spécifique fondée sur l’innovation qui nécessite des experts technos (architectes d’entreprise, experts spécialisés par domaine comme la data, l’IA, voire experts de notre R & D (IBM Research). Le troisième point est l’excellence dans l’exécution de nos projets. Il peut s’agir par exemple de l’implémentation de grandes plateformes, notamment avec l’IA”, indique le DG.

Les profils de ces quelques milliers de salariés sont “diversifiés” : parcours universitaires, écoles de commerce et ingénieurs. Ce sont des architectes, des data scientists, spécialisés sur le Cloud et l’IA, des experts par industrie (banque et assurance, distribution et secteur du luxe, secteur industriel), en transformation digitale, RH. Pour quelles missions ? “Principalement des projets d’intégration mais également l’opérationnalisation d’une stratégie de transformation digitale, en nous appuyant sur les technologies de pointe les plus pertinentes, telles que l’intelligence artificielle, le quantique [mécanique quantique pour résoudre des problèmes complexes plus rapidement que sur des ordinateurs classiques, NDLR] ou encore l’Hybrid Cloud. Nous étions pionniers sur l’IA il y a 20 ans et aujourd’hui, nous le sommes sur le quantique”.

Ses clients lui demandent de maîtriser l’ensemble de la chaîne. “Nous travaillons en écosystème mais avec des experts et un accompagnement sur chaque projet”, indique le patron d’IBM Consulting France. “La pyramide est renouvelée en permanence, ce qui offre des mobilités de carrières. L’organisation est pyramidale mais les interactions sont horizontales pour les projets”.

“La formation est essentielle”

Il reste à convaincre les candidats. “IBM arrive en deuxième position en matière d’attractivité auprès des jeunes diplômés. C’est une entreprise qui a un ADN, qui est bien positionnée dans les technologies, sur le plan international. Par ailleurs, nous travaillons avec les plus grandes entreprises, donc nous sommes au cœur de la transformation”, analyse Alex Bauer. Un groupe certes connu, mais qui a été quelque peu oublié, dépassé par les Gafam, Netflix ou des entrepreneurs comme Elon Musk. “Je pense que notre culture est avant-gardiste et nous sommes redevenus attractifs”, se défend le DG.

Ainsi, IBM a créé une académie. “Avant, il y avait des organisations multiples qui pouvaient limiter les évolutions de carrière. Aujourd’hui nous offrons des parcours de carrière agiles à l’échelle de l’entreprise pour qu’ils soient bénéfiques à chacun. La formation est essentielle en vue de maintenir l’employabilité et la pertinence de nos salariés”. Même les jeunes sortis de l’école y passent “car ils ont besoin d’un accompagnement dans un univers où les nouvelles technologies évoluent sans cesse et les réglementations changent”.

Autre argument : le mentorat. “Il fait partie du processus d’accompagnement des RH”. Un mentor à l’écoute des salariés, qu’il guide dans leurs carrières “pour qu’ils se sentent motivés et valorisés”. Chaque “people manager” gère 6/7 personnes, doit conseiller et être disponible. “Le manager doit être un exemple et avoir un rôle modèle pour que ‘ça cascade’ “. De plus, dans le cadre de la transformation de la fonction RH, IBM a mis en place de nouveaux process avec l’IA et “des chatbots, d’assistants virtuels, pour fluidifier la communication avec les salariés”.