Agriculture : l’UE plafonne les importations de certains produits ukrainiens

Agriculture : l’UE plafonne les importations de certains produits ukrainiens

L’Union européenne veut rassurer ses producteurs. Mercredi 20 mars, les Etats membres et le Parlement européen ont trouvé un accord plafonnant les quantités importées de certains produits venus d’Ukraine et exemptés de droits de douane. Car depuis de nombreux mois, la colère monte chez les agriculteurs européens qui accusent l’afflux de produits ukrainiens de plomber les prix locaux, notamment dans les pays riverains.

Parmi ces produits “particulièrement sensibles” figurent les œufs, les volailles, le sucre, l’avoine, le maïs ou le miel. D’autres produits réclamés par les eurodéputés, comme le blé et l’orge, n’ont néanmoins pas été inclus à la liste. Les Vingt-Sept avaient assoupli les règles d’importation de produits agricoles ukrainiens comme mesure de soutien à Kiev après l’invasion russe déclenchée en février 2022. L’Ukraine est l’une des principales puissances agricoles du continent européen.

L’UE va reconduire pour un an cette exemption de droits de douane pour les produits ukrainiens. Mais elle y associe donc des “mécanismes de sauvegarde” pour les produits sensibles : ainsi, un “frein d’urgence” plafonne de facto les volumes d’importation de ces produits aux niveaux moyens importés par l’UE en 2022 et 2023. Au-delà, des droits de douane seront réimposés.

Apaiser la colère des agriculteurs

Le dossier des importations agricoles ukrainiennes a particulièrement irrité en Pologne, où des cultivateurs mécontents bloquent ces dernières semaines des passages frontaliers avec l’Ukraine, ainsi qu’en Allemagne. Les agriculteurs européens qualifient la concurrence ukrainienne de “déloyale”, puisque les producteurs ukrainiens ne sont pas obligés de se tenir à certaines normes, notamment concernant la taille des élevages ou l’usage de produits phytosanitaires

Pour répondre aux préoccupations, la Commission européenne avait proposé de reconduire l’exemption de droits de douane, mais en prévoyant “des mesures correctives” pouvant être rapidement adoptées en cas de “perturbations importantes” sur le marché, y compris si cela ne concernait qu’un seul Etat membre.

Si le texte est une victoire pour les agriculteurs, il est considéré comme insuffisant par certains eurodéputés, qui souhaitaient notamment calculer la période de référence sur la moyenne de trois années (2021-2023). Les organisations agricoles critiquaient en effet le fait que le plafonnement proposé par Bruxelles corresponde aux volumes élevés des deux dernières années, à l’origine de la crise.

Le blé, au centre de l’attention car importé massivement d’Ukraine, n’est pas concerné par ce mécanisme d’urgence. Mais dans d’ultimes négociations, “les eurodéputés ont obtenu de la Commission l’engagement ferme d’agir en cas d’augmentation des importations ukrainiennes de blé”, précise le Parlement. “En parallèle, le travail est engagé pour permettre aux produits agricoles ukrainiens de retrouver leurs marchés d’origine auxquels le conflit avait un peu fermé l’accès” en Afrique et au Moyen-Orient, pour qu’ils ne restent pas bloqués en Europe, avait insisté mardi une source gouvernementale française.

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