Aliments ultra-transformés : les 32 problèmes de santé exposés par une nouvelle étude

Aliments ultra-transformés : les 32 problèmes de santé exposés par une nouvelle étude

C’est une étude d’une ampleur inédite. Ou plutôt une compilation de travaux, qui montrent une fois de plus les dangers très concrets des aliments ultra-transformés sur notre santé. Publiée dans le British Medical Journal ce mercredi 28 février, cette étude montre que la consommation de ces produits augmenterait drastiquement l’exposition à pas moins de 32 problèmes de santé, que ce soit le cancer, des maladies cardiaques ou pulmonaires, le diabète, des troubles mentaux ou même… de décès prématuré.

Pour ce compte rendu, une équipe de chercheurs internationaux a compilé les résultats de 14 études, menées sur un peu moins de 10 millions de personnes au total, et ayant déjà montré les risques présentés par la consommation de ces produits ultra-transformés. Ces derniers sont pourtant omniprésents dans nos supermarchés et dans nos placards, du pain de mie aux céréales, des chips aux gâteaux industriels, des plats préparés aux sodas… A eux seuls, ces produits représentent en moyenne déjà plus de 30 % de nos apports énergétiques en France, et jusqu’à 60 % au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, avec une prépondérance encore plus forte chez les plus jeunes ou les personnes les plus défavorisées.

Un risque accru de 50 % de décès liés à une maladie cardiovasculaire

Le résultat de l’étude est sans appel : il existe des “preuves convaincantes” (celles qui sont les plus certaines, selon le barème des chercheurs) que la consommation importante des aliments ultra-transformés est associée à un risque accru de près de 50 % de décès liés à une maladie cardiovasculaire, de 48 à 53 % d’anxiété et de troubles mentaux courants, et de 12 % de diabète de type 2.

D’autres “preuves très suggestives” montrent quant à elles qu’une consommation plus élevée de produits ultra-transformés était associée à un risque accru de 21 % de décès (toutes causes confondues), de 40 à 66 % de décès lié à une maladie cardiaque, d’obésité, de diabète de type 2 et de troubles du sommeil, ou encore à un risque accru de 22 % de dépression. Enfin, des preuves de liens plus limités montrent également des associations entre les produits ultra-transformés et l’asthme, la santé gastro-intestinale, ou encore certains facteurs de risques cardiométaboliques (hyperglycémie ou faible taux de “bon” cholestérol”).

Un problème de santé publique

L’Express avait consacré un large dossier il y a quelques mois à cette problématique des aliments ultra-transformés, parfois appelés par certain de la “chimie comestible”, et dont la fabrication complexe a toujours suscité l’inquiétude des chercheurs, sans pour autant avoir des preuves scientifiques d’ampleur. “Dès 2018, nous avons montré une association entre une part plus forte de produits ultra-transformés dans le régime alimentaire et un risque accru de cancer. Ensuite, nous avons publié des résultats similaires pour le surpoids et l’obésité, et d’autres maladies chroniques, ainsi que pour la mortalité toutes causes“, expliquait alors auprès de L’Express Mathilde Touvier, directrice de l’Equipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren) de l’Inserm.

Cette étude publiée dans le British Medical Journal pourrait mettre de nouveau la lumière sur cet enjeu massif de santé publique. Avec une conclusion très claire : “Ces résultats justifient le développement et l’évaluation de l’efficacité de mesures de santé publique pour cibler et réduire la consommation d’aliments ultra-transformés, afin d’améliorer la santé humaine.”

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